Le monde dans mon clavier: la nouvelle vie de citoyen planétaire!

Le monde dans mon clavierEn décembre 2007, lorsque j’ai décidé de lancer mon blogue, nous étions bien peu à fréquenter assidument le Web. D’abord, il fallait un ordinateur encombrant sur le bureau, c’était le début des portables dignes de ce nom, et surtout la mobilité était un concept que Steve Jobs se promettait de redéfinir. J’avais décidé de parler de la vie 2.0, car toute notre société frappait de plein fouet une nouvelle réalité numérique qui allait changée notre façon d’entretenir des liens avec nos pairs. Mes critères éditoriaux étaient simples: si la vie des gens était changée par l’arrivée d’une solution numérique, et si le phénomène exigeait une réflexion, voilà que j’écrivais un article sur le sujet. Je parlais de vie numérique pour les immigrants numériques, car les autres ne pouvaient pas me lire. Ils ne savaient pas qu’un jour, eux aussi, n’y échapperait pas. Mon père a fêté ses 75 ans, et je crois qu’il s’est offert Facebook en cadeau, justement pour ne pas perdre le contact avec l’humanité qu’il l’entoure. Parce qu’il faut le dire, si les médias sociaux font perdre du temps, ils en font gagner beaucoup aussi en qualité relationnelle. Je ne sais pas comment je pourrais faire pour entretenir des liens avec ma grande famille sans Facebook. Nous nous sommes retrouvés, et rapprochés grâce à Facebook, et nul ne peut argumenter ce fait. Certains étaient peut-être mieux cachés que d’autres, mais à nous de décider qui nous suivons, et avec qui nous échangeons.

La démocratisation du numérique et ses dérives

Bien sûr, l’intrusion des Facebook de ce monde dans nos vies, a apporté aussi son lot de travers, et de perversions. Pensons à ces pseudos comptes, comme Kim Labrie, même Facebook admet avoir entre 5.5 % et 11.2% de faux comptes. Mais, c’est aussi ça la société, des individus tous semblables, mais ô combien différents. Rien n’y échappe, les médias, les émissions de style « ligne ouverte », les entreprises, les voisins, les amis, la famille, etc., tous accros de la micro-nouvelle locale ou mondiale à la sauce médias sociaux. Plus la nouvelle est près de nous, et plus nous y serons intéressés. C’est donc dire que tous, vous et moi, sommes continuellement à construire notre audience en publiant des informations. Certains le font avec un filtre, et d’autres, malheureusement sans filtre. Ainsi, si l’idée de partir en vacances vous prend, de grâce ne le dites pas dans Facebook à tout le monde publiquement sans changer vos critères de confidentialité, annoncer à ses amis proches est une chose, mais mettre une annonce lumineuse sur votre porte en est une autre (votre compagnie d’assurance vérifie votre Présence sociale contre vous, comme les voleurs). Les récalcitrants, à ces réseaux sociaux, autour de moi ont toujours le même argument; « Ah! moi! Ça ne m’intéresse pas ces affaires-là! Je n’ai as envie que tout le monde connaisse ma vie! ». Cette attitude révèle que la société se scinde en deux: ceux qui suivent, et ceux qui ne suivent pas! Nous pourrions certainement voir un cours dans les écoles pour savoir comment se comporter dans les médias sociaux, puisque comment se comporter en société semble échapper à la plupart d’entre eux. Après tout, la vie numérique et la vie en société, n’ont plus de frontières. Il faut voir les grandes villes, comme les petites, où Italiens, Français, Montréalais, et citoyens du monde sont tous rivés sur leur mobile, et ce en tout temps. On se couche avec, on se lève avec, on marche avec, on mange avec, on va au petit coin avec, on travaille avec, c’est le symbole du plus grand esclavage des temps modernes. Il me semble que le nétiquette serait une bonne chose à intégrer dans nos vies, et éduquer les gens sur la nomophobie.

Quelle est la solution: mais surtout quel est le problème?

Paiement sur téléphoneLors de mon récent voyage en Italie, je cherchais continuellement du WiFi. D’abord parce que mon GPS ne fonctionnait pas sans connectivité, et aussi mon téléphone (que j’avais volontairement déconnecté du réseau mobile) étant Skype, je devais avoir accès à Internet. Je passe ici les autres besoins, comme de simples infos sur les heures d’ouverture des musées, le lieu des restaurants ou les avis sur TripAdvisor. Essayez de voyager ou de vivre sans Internet est devenu un exploit qui vous coûtera cher en temps. Je l’ignorais, mais en louant ma voiture, j’aurais pu avoir une voiture WiFi en Italie (disponbile ailleurs en Europe pour 12 euros par jour). Ma voiture serait devenue une borne WiFi, au quelle j’aurais pu me connecter au besoin. Je l’ai tellement regrettée, surtout lorsque je cherchais mon hébergement en Toscane, à la tombée de la nuit, perdue dans Florence. Nous sommes donc dans une société qui a modifié ses habitudes parce que le Web bien utilisé, fait épargner du temps, et non en perdre. Il y a toujours eu ceux qui cherchent à se divertir et à s’amuser avant tout, mais ceux qui cherchent la productivité, l’efficacité, et qui ont la soif d’apprendre ou de se relier aux autres, ne pourraient plus vivre déconnectés. Le problème est donc que nous sommes engagés sans compromis dans la voie de la connectivité, et notre dépendance est stimulée par une multitude de bonnes raisons. Apple Pay, qui souhaite remplacer PayPal, nous fait la promesse de payer partout sans argent. D’ailleurs, le lecteur électronique SQUARE qui s’ajoute à un iPhone ou Android, nous apporte déjà la nouvelle génération de lecteurs magnétiques à bon prix. Que vous soyez marchand itinérant, ou particulier, vous pouvez encaisser et empocher en un clin d’œil. Notre vie tient déjà dans notre mobile, sérieusement je ne vois pas comment je pourrais accomplir autant sans cet outil. Il en faudrait combien pour le remplacer? Prenons les photos de voyage, elles sont tellement belles et faciles à prendre avec un Iphone, qu’on se demande pourquoi on utilise une grosse caméra. De plus, elles sont aussi simples à gérer et à modifier en un clin d’œil. Donc le problème est simple: il faudra remplacer tout ça par mieux…et je ne vois pas quand nous réussirons un tel exploit. Avec la montre Apple qui s’ajoute, nul doute que nous sommes condamnés à l’addiction de la mobilité et la connectivité.

 

Condamné à la vie numérique: il faut repenser notre Présence!

Vous n’aviez pas besoin de lire cet article pour être convaincu que nous avons atteint le point de non-retour avec le Web et la vie branchée. Par contre, nous avons le pouvoir de décider ce que sera l’avenir avec tous ces bouleversements de comportements engendrés par les microprocesseurs. Comme le Dr Michio Kaku l’a dit, ils seront partout ces microprocesseurs, et nous n’y penserons plus comme l’eau et l’électricité. Mais ce monde déjà clivé entre riches, et pauvres, connectés, et déconnectés, ne pourra pas créer deux catégories de citoyens. Il faudra bien réaliser qu’il faut boire et manger, et ensuite se connecter. Alors un monde entièrement branché arrivera lorsque tout le monde aura à boire et à manger. De façon utopique, c’est grâce aux citoyens du monde branchés que nous pouvons faire des ponts avec les citoyens du monde défavorisé. Comme quoi, la pluie fait pousser aussi les tomates que la mauvaise herbe! Le mouvement planétaire auquel nous assistons me laisse le cœur plein d’espoir pour le futur. Nous pouvons fermer la télévision, changer le poste de notre chaîne télé, ou fermer les yeux, lorsque nous n’aimons ce que nous voyons et entendons. Mais nous ne pouvons pas fermer notre connexion au monde, surtout ceux qui nous entourent. C’est notre microsociété qui nous permettra de mieux équilibrer notre macrosociété. C’est pourquoi il faut développer notre attitude microrelationnelle, ce que j’appelle la Présence, parce que nous changeons le monde, une personne à la fois! C’est aussi pourquoi la ligne directrice de mon blogue n’a jamais changée: si nos vies sont chamboulées par le numérique, qu’on soit professionnel, entrepreneur ou autre, pariez que j’en parlerai, et surtout de la nécessité de la Présence.

Que faites-vous pour améliorer votre Présence avec, ou sans, les outils numériques?

PS C’est bien vrai, la version numérique rééditée de mon livre sera lancée dès le 1er octobre, je vous en parle lors de mon prochain blogue.

Sylvie Bédard - Mind Drop

2 commentaires sur « Le monde dans mon clavier: la nouvelle vie de citoyen planétaire! »

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