La fracture numérique : un pont à construire entre natifs et immigrants numériques!

C’Arbre sur remiseest fascinant de constater à quel point l’écart est grand entre les jeunes, que nous appelons les natifs numériques (les moins de 30 ans, générations C et Y) et les plus âgées i-e les immigrants numériques. Lors de mes formations et de mes discussions avec les immigrants numériques (probablement vous en fait qui me lisez plus que les autres), je constate les nombreuses résistances et réticences et à quel point tout un pan de notre société semble avoir les doigts plein de pouces lorsque vient le temps d’utiliser les outils technologiques. Je constate aussi que les immigrants numériques ont des peurs parfois justifiées, mais généralement bien exagérées. Mon objectif est justement de construire un pont sur cette fracture qui sépare ces deux groupes. Une de mes lectrices qui se situe dans le groupe des immigrants me disait à quel point la lecture de mon livre l’avait aidé à comprendre ses enfants. Je ne pensais pas à cela lorsque je l’ai écrit, mais je suis heureuse de constater ce bénéfice secondaire. Car, disons-le franchement, il est grand le défi de l’analphabétisme technologique. Vous pouvez d’ailleurs faire le petit test amusant pour valider votre quotient technologique.

Notre société est esclave de tout un univers numérique qui est dicté et maîtrisé par une petite poignée de cerveaux. Nous devons pourtant faire confiance et continuer d’avancer, il n’y a plus de recul possible. C’est comme si nous avions émigré à notre insu dans un pays qui parle une langue différente. Ce dernier vendredi, j’ai été plongée dans l’obscurité complète suite à un violent orage dans mon petit coin de paradis. Après avoir franchi une route fermée à cause de la chute d’un arbre et deux poteaux électriques, je suis enfin arrivée au chalet pour constater qu’un immense arbre était tombé sur ma pauvre petite remise en métal. Aucun blessé, à part mon arbre que je dois abattre à mon grand regret et ma remise qui est partie pour son dernier voyage. Les catastrophes à la noirceur totale sont plus impressionnantes. Je suis allée me coucher dans une maison dominée par le silence et le noir. J’ai donc sorti les chandelles que je garde toujours à portée de mains. Le silence complet me rappelait que le son du silence est lourd en pareille circonstance. Des activités banales comme tirer la chasse d’eau ou utiliser l’eau devenant impossible parce que la pompe fonctionne, elle aussi à l’électricité. Je me suis rappelée le film « Le livre d’Élie » et « La route » qui se passent tous deux sur fond de cataclysme mondial. Une planète dévastée et dont les survivants ne peuvent compter que sur eux-mêmes. Franchement déprimant cette vision apocalyptique du monde, je vous en passe un papier. Ce qui m’a interpellé dans cette situation, c’est cette dépendance à l’électricité et au pétrole. Dans notre monde, sans ces deux ressources, il est inutile de penser à une qualité de vie et même à un monde « humanisé ». Je vous rassure, je ne reviendrais pas en arrière au temps de Maria Chapdelaine ou d’Émilie Bordeleau, c’est certain.

Ce soir là, dans le noir de mon petit chalet, j’utilisais mon iPhone pour lire les nouvelles de la météo et d’Hydro-Québec. Je regardais le pourcentage de ma batterie fondre et avec elle mon lien avec l’humanité. Heureusement grâce aux efforts acharnés des équipes d’urgence d’Hydro-Québec, l’électricité est revenue en milieu d’après-midi le lendemain pour nous rappeler qu’il fait bon vivre avec les commodités de notre vie branchée. Je ne peux m’empêcher de me demander comment survivrions-nous et particulièrement nos jeunes dans un monde sans électricité? Est-ce encore une activité accessible, le vrai camping ou même des expériences de survie en forêt de nos jours? Sont-ils même conscients des solutions à envisager en cas de sinistre? En fait, le pont à construire, c’est pour rejoindre les deux rives de ce monde fractionné en deux : les jeunes branchées dépendants trop sûrs de leur suprématie sur le monde et les plus expérimentés pas trop dépendants et convaincus que la technologie est une mode passagère. Un exemple d’immigrant numérique,  Prince (le célèbre chanteur) qui  a  refusé de vendre son nouvel album sur iTunes alléguant que l’internet c’est terminé?!?!? Une fracture béante, je vous dis!

Je vous garanti qu’un iPhone sans électricité, au bout d’un bref moment c’est comme une chandelle pas d’allumette…  Finalement, c’est peut-être un barrage hydroélectrique au lieu d’un pont que nous devrions construire!

Message à Steve Jobs : dommage que le iPhone ne fonctionne pas en mode d’énergie alternative!

Bon été et apprécions notre vie branchée, quel que soit notre rive!

PS Avis aux nostalgiques et réfractaires du changement, avec la perte de mon arbre, j’ai gagné de l’ensoleillement et une remise neuve. Je vous parlerai éventuellement des sites Web des détaillants de remises?!?!

7 commentaires sur « La fracture numérique : un pont à construire entre natifs et immigrants numériques! »

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