Depuis quelque temps, la panique idéologique est palpable partout autour de nous. Que ce soit en lien avec la pandémie et les divisions que cela crée entre les « pour » ou « contre » le vaccin. Ou ceux qui ont peur que la dérive du contrôle s’installe de manière insidieuse dans nos vies. Le passeport vaccinal étant un premier jalon visible du totalitarisme que les gouvernements nous servent comme la solution à la pandémie. Fondées ou non, ces craintes divisent.
Il y a un courant inverse qui s’installe dans l’univers du marketing, celui qui nous conduit vers des règles plus strictes en matière de données privées, de suivis dans nos balades numériques (cookies – fichiers témoins) et de permissions pour utiliser ces dites données. Le retour du balancier d’un laxisme qui a causé beaucoup de tort à notre économie. Le gouvernement canadien s’apprête d’ailleurs à voter la controversée loi C-10 qui touche énormément d’enjeux, notamment la liberté d’expression et les discours haineux.
Pourquoi le saumon dans ce billet?
C’est assez fascinant de découvrir que les motivations du saumon à quitter la mer et remonter les rivières malgré les embûches et les efforts inouïs pour y arriver sont simplement pour aller pondre là où ils sont nés. Pour protéger l’espèce, ils mettent en péril leur propre vie afin d’augmenter les chances que les œufs puissent survivre en plus grand nombre. Ainsi, dans leur ADN est marqué tout naturellement ce courage et sans se poser de questions, ils remontent année après année les rivières. J’avoue que je trouve triste que certains finissent au bout de la ligne des pêcheurs qui les attendent au bout de cette course. Mais, j’adore le saumon… je passe l’éponge.
En découvrant ce phénomène, nous comprenons mieux que depuis la nuit des temps, l’humain a lui aussi dans son ADN les marqueurs du courage pour sa propre survie. Ce qui inquiète en ce moment, ce sont les nouveaux marqueurs qui semblent prendre racine dans cette nouvelle réalité. Des marqueurs de paresse, de nouveaux raccourcis de réflexion, des réactions de « je-m’en-foutisme », de l’inconscience sur son environnement, des propensions à sauter aux conclusions qui confortent nos croyances et j’arrête ici. D’ailleurs, j’ai accepté de faire modifier mon propre ADN avec le vaccin Pfizer, qui sait ce qui adviendra de mes marqueurs génétiques.
Le nouvel humain est marqué par une régression d’efforts en tous points. Les marketeurs nourrissent bien cet appétit de l’effort minimum d’ailleurs. Vendez des solutions qui facilitent la vie et vous trouverez preneurs très rapidement. Sans pointer les causes de cet état de fait, il s’en trouve que l’espèce tend à se scinder en deux. Ceux qui résistent et qui s’affublent d’une conscience plus élevée et les autres qui n’ont qu’un seul objectif, continuer leur vie avec un minimum d’efforts et de contraintes. Bien sûr, ces derniers étant démunis de conscience aux yeux de ceux qui en ont. Qui remonte la rivière à la fin? Ou qui se laisse porter par les flots?
Pour avoir les bonnes réponses, il faut se poser les bonnes questions!
Revenir aux sources serait donc, selon toute vraisemblance, un marqueur de notre ADN. Ce qui laisse présager que les courants opposés entre les freins aux outils numériques sensés nous faire évoluer et l’adoption aveugle des autres se confrontent de plus en plus. Les moyens technologiques qui ne respectent pas la nature intrinsèque de l’Homme sont donc voués eux aussi à revenir à des encadrements plus que justifiés pour ne pas se perdre au profit de l’intelligence artificielle. La guerre du passé et du futur qui ne doit pas se jouer de notre nature intrinsèque.
Faire du marketing à cette époque idéologique est devenu un terrain miné. Le consommateur change, mais curieusement, il revient toujours à ses origines. Nous avons avantage à comprendre la nature intrinsèque de nos clients si nous voulons participer à ce monde en mutation. La pandémie a eu cet effet positif de comprendre la valeur des relations. Il ne faut surtout pas oublier d’où on vient et décider où nous allons!
La liberté a deux poids, deux mesures.
Les clients sont avant tout des citoyens. Nous vivons tous en société, peu importe la manière de regarder les choses. Ce qui se passe actuellement devrait susciter votre réflexion afin de mieux comprendre l’état profond de vos consommateurs.
Les efforts des gouvernements pour nous contrôler au nom de notre santé économique et du futur interpellent une classe de citoyens qui jugent que nous sommes mal renseignés et que les messages sont contrôlés. N’est-ce pas les reproches que le marketing reçoit depuis longtemps, contrôler le message en omettant certaines informations? Le gouvernement doit mettre autant d’effort dans le contrôle du message que dans l’érection de règles. Ce contrôle est dérangeant, car choisir, c’est aussi renoncer…et parfois manipuler. À la fin, c’est une question d’intégrité : faire la bonne chose, même quand personne ne regarde.
Alors où devons-nous tirer la ligne entre le bien-être collectif et les droits individuels? Imposer des règles pour vivre en liberté n’est-il pas à l’encontre de la liberté elle-même? Encadrer une liberté est donc un oxymoron? Pourtant, c’est bien l’idée derrière les frontières, les lois, le code de la sécurité routière, les règles de bienséance, etc. Nous sommes libres dans notre carré de sable… et si on veut aller dans le carré des voisins, il faut se soumettre aux règles des voisins. C’est aussi ça la liberté, respecter celle des autres.
Alors, si je suis au fait des règles, je suis libre de les suivre ou pas, et d’en subir les conséquences. C’est la liberté des choix. Alors la question est : comment s’assurer que je connais les règles et les conséquences? Et d’ailleurs en qui décide?
Une bonne question puisque le « far web » a été construit par des jeunes qui ont édicté les règles et forcé les autres à s’ajuster. Ils ont bien capitalisé sur le lenteur des gouvernements et sur l’inconscience de leurs usagers quant à la vérité derrière la collecte de données. Nous avons consenti de plein gré à jouer selon leurs règles et aujourd’hui, le GAFAM est omnipotent avec le pouvoir de bâillonner et gérer les conversations. Ce pouvoir a été consenti en une certaine conscience que nous étions le produit pour les annonceurs que ces derniers monnayaient. Et nous continuons bien volontairement à nous servir de tous ces outils et acceptons leur monopole en espérant que nos gouvernements mettront enfin des limites.
Nous sommes dorénavant des esclaves consentants. Peu de gens semblent s’en offusquer et pourtant, ce contrôle partagé avec ceux qui souhaitent en faire un usage commercial n’a jamais pensé à nos libertés fondamentales. Qui marche dans la rue pour ce droit aux libertés?
Alors, nous voulons toujours des limites surtout lorsque les autres tendent à ne pas les mettre naturellement. Nous exigeons alors de nos gouvernements des balises en voyant les dérives que ce laxisme a engendrées. C’est le temps qui a prouvé leurs torts… Les décisions en vitesse grand V pour la gestion de l’urgence sanitaire n’ont pas eu le luxe du temps et de la donnée cumulée. L’inquiétude est donc normale, mais les conséquences pas plus ou moins graves que moult débats de société qui nous obligent à réfléchir à nos gestes quotidiens dans ce monde en mutation.
Revenir aux origines
Revenir aux origines comme le saumon, c’est comprendre que les humains aiment être humains. Que malgré les outils technologiques, une relation véritable est empreinte d’un marqueur d’ADN qui nous rappelle que nous avons déjà vécu en tribu que nous sommes faits pour vivre ensemble et en harmonie. La valeur des relations n’aura jamais eu autant d’importance.
Pour revenir aux origines, il faut accepter que le bien collectif soit protégé par nos gouvernements. C’est accepter que des règles doivent encadrer la liberté des uns pour que les autres puissent être libre aussi. Ce n’est pas devenir sourd et aveugle aux excès de règlements et de lois, c’est rester vigilant pour que l’inacceptable demeure inacceptable, que l’acceptable soit force de loi.
C’est réaliser que la démocratie, c’est aux urnes et après, à l’Assemblée nationale. C’est permettre à tout le monde de donner son point de vue, c’est écouter tout le monde, mais trancher lorsque ce rôle nous incombe. Vivre en société, c’est forcément apprendre ce chemin et assurer que notre voix est entendue de manière claire. C’est aussi accepter que même si les enfants crient, ils n’obtiendront pas tout ce qu’ils veulent. Mais ne les empêchez pas de crier, donnez-leur des moyens de s’exprimer clairement et enseigner la pensée critique et appuyée par des faits, idéalement pas des vérités alternatives. Apprendre à chercher le consensus aussi devrait être l’objectif ultime. Je ne crois pas que les saumons font une assemblée avant de partir à contre-courant, ils partent c’est tout. Apprendre les réflexes innés, c’est aussi les laisser-vivre l’humain en nous.
Alors lorsque je regarde l’évolution du GAFAM, l’autorégulation ne s’est jamais réalisée avant que la pression des gouvernements ne vienne rééquilibrer les forces de ces nouveaux maîtres du monde. Et la pression sur les gouvernements, ce sont quelques citoyens exaspérés par des dérives inacceptables en matière de gestion de nos données personnelles qui l’ont porté sur la place publique, avec les journalistes.
L’apocalypse des « cookies » est un autre signe que nous sommes toujours attirés à remonter les rivières. Lorsque nous atteignons le point culminant d’une chute, nous avons tendance à tout reconsidérer. Ce n’est pas la chute qui est douloureuse, c’est l’atterrissage. De nouveaux réflexes doivent être développés.
J’ai bien peur que l’atterrissage soit très brutal si nous n’apprenons pas à respecter nos origines. Le futur ne doit pas compromettre notre nature intrinsèque. Le guide de nos décisions doit être le respect de notre nature en tous points. La survie de l’espèce en dépend avec ou sans les technologies ou les virus.
Ce billet est un plaidoyer en faveur de plus de transparence face aux décisions qui influent notre quotidien et aux actions qui dénaturent notre essence. Le monde a fait un bond quantique depuis la pandémie. Il ne faudrait pas oublier nos origines au nom de chaque urgence ou chaque innovation. C’est aussi un plaidoyer pour réapprendre le marketing relationnel, celui qui tient compte de l’humain avant tout, la Présence qui me tient tant à cœur. Celui qui n’a pas besoin de ruse pour atteindre son but.
Bonne réflexion dans ce monde qui a bien besoin d’êtres qui pensent avant de parler, et qui parlent après avoir réfléchi.

Un commentaire sur « Le marketing «saumon» : revenir à ses origines! »