Il y a un bon moment que je parle de l’importance de la Présence et des actions que doivent poser les entreprises et les leaders qui détiennent le pouvoir pour amorcer les changements drastiques de paradigmes requis pour affronter la nouvelle ère de conscience collective.
Trendwatching a mis le doigt sur une tendance qui convergence vers cette vague d’écoconscience que Greta Thunberg a déclenchée : End of excess. Amazing experiences minus guilt. Alors entreprises à vos « marques », prêt? Partez!
Vous êtes ambivalent avec cette nouvelle ère du « après » Greta? Que faire, et surtout quoi ne plus faire? Sachez que les consommateurs exigent et exigeront de vous « entreprises » des expériences clients incroyables sans la culpabilité. Un beau défi pour les marques certes, mais regardons l’état de la situation exacerbée par l’effet « Greta ».
Cette urgence climatique va bien au-delà du climat et la détérioration de la biosphère, mais aussi du climat entre humains, car tout commence là. S’il y a un effet Greta, c’est bien celui de la connexion humaine qui permet d’unir nos voix pour dire haut et fort aux dirigeants : « Voilà! Vous avez la permission de changer nos habitudes, même si nous devons en souffrir au sacrifice de notre propre confort individuel! » Certains lisent bien les sous-titres dans ce message de l’urgence climatique : « Ayoye, ça va faire mal! ». Faut-il s’étonner que les poches de résistance s’élèvent contre elle osant la lapider comme Jeanne D’Arc sur le bûcher ardent? Elle est le miroir de nos incohérences collectives. On veut, mais on ne veut pas… Or, il faudra bien basculer vers la FIN des EXCÈS!
L’écohérence : écologie et économie en cohérence!
Pour arriver à basculer notre mode de vie, il faut enfin arriver à revoir nos modèles d’affaires, de fabrication et de distribution, bref revoir les bases de l’économie. Il n’y a pas de magie lorsque vient le temps de réduire sensiblement notre bilan environnemental, il faut réduire, recycler, réutiliser et valoriser. Certains ajouteront, refuser et composter, mais au final, c’est la FIN des EXCÈS! Alors, à vos devoirs citoyens et gouvernements, c’est le temps du « focus économie circulaire » qui arrive dorénavant en priorité. Yves Lusignan fait des modèles de grappes économiques selon le principe de l’écohérence depuis plus de dix ans et franchement ses solutions pragmatiques engendrent le mouvement de l’écologie sans détruire les économies. D’ailleurs, la lecture de cet article en 2010 « prototype de société québécoise » avait été une véritable révélation avec une de ses conférences chocs. Une vision pour un Québec écohérent, car nous avons tout ce qu’il faut pour montrer le chemin aux autres et assurer notre autonomie. Bref! Il y a des penseurs qui savent et nous devrions les écouter. Les savants et prospectivistes fous d’hier seront les héros de demain…et d’aujourd’hui, je l’espère.
Cette nouvelle priorité entourant l’urgence climatique veut dire que nous cessions de mettre de l’argent public dans toutes entreprises ou projets qui ne font pas partie de l’économie circulaire ou qui n’ont pas mis en place des mesures pour réduire, recycler, réutiliser ou valoriser. En matière d’intelligence artificielle, cela signifie que nous financions uniquement les projets qui améliorent la vie sur terre, et non notre confort individualiste, mais la vie de la biosphère et ses multiples enjeux. Cela exige que nous mettions tous nos cerveaux mondiaux (au-delà des égos patriotiques) à contribution pour la recherche de solutions écologiques et réparatrices des dégâts causés par laxisme à ce jour: opération réparation! Au niveau des lois que nous rendions criminels toutes organisations ou leaders pour les actes de pollution agressive sur notre planète incluant l’obsolescence programmée, principe du pollueur payeur qui refile la facture au consommateur au lieu d’amputer les profits de ses actionnaires ou les bonis de ses dirigeants (au-delà de la bourse du carbone, car de la pollution ne doit pas s’acheter sauf si inévitable pour faire vivre des humains). Au niveau communautaire que nous tendions la main à tous les organismes qui viennent contribuer activement à un meilleur bilan environnemental afin d’appuyer leurs efforts. Au niveau de l’innovation que nous privilégions les technologies qui rendent les humains plus collaboratifs, plus « vert » et qui permettent de changer les comportements.
À quand une application qui mesure notre bilan vert au jour le jour, ou à la semaine? Comme une application qui calcule nos pas et nos calories? Il y a tant de génie qui ont inventé des choses incroyables ou des leaders qui ont pris des décisions audacieuses pour améliorer le bilan écologique, j’en liste quelques-unes et vous pourrez en ajouter dans les commentaires :
- Bateaux nettoyeurs d’océan (pourquoi on ne finance massivement cette invention pour faire un méga ménage de nos océans?)
- Une invention qui transforme les algues en combustible
- Recycler l’urine humaine pour remplacer les fertilisants
- Les écoles en Australie ont enlevé les poubelles (étonnant, mais logique)
- Voici la liste de 10 inventions écologiques qui pourraient sauver la planète en 2019
En somme, il ne s’agit pas de jeter l’économie à terre, mais de la redéfinir selon des principes d’écohérence qui changent les paradigmes de tout le système mis en place pour consommer sauvagement et enrichir une poignée de riches qui dérivent les deniers publics de toutes sortes de manières. À l’instar d’Apollo 13, nous devons tout mettre sur la table avec les meilleurs cerveaux pour trouver des solutions et des dirigeants pour assumer le leadership nécessaire avec des chefs de la Présence. Et si le monde était à refaire?
La fin des excès = début d’un nouveau mode de consommation
Tous les indicateurs démontrent que le mouvement actuel était bien prévisible et amorcé. Avouons que personne n’avait prévu qu’une adolescente suédoise de 15 ans serait celle qui viendrait remettre les priorités à la bonne place en cristallisant les foules et en se posant en lanceuse d’alerte, une nouvelle égérie environnementale. Il est plus facile de la ridiculiser que d’entendre que son écoanxiété est bien-fondé comme celui de millions de personnes à travers le monde. La façon de voir tout ça est simple; s’il n’y avait que 10% de chance que la fin du monde survienne à cause de notre inaction, ça serait déjà trop. Alors, je ne sais pas pour vous, mais je sais que je ne veux pas écrire l’histoire en tant qu’observatrice passive d’une catastrophe annoncée, pas plus comme une Jeanne D’arc sacrifiée au nom d’une cause. Je veux simplement vivre sans culpabilité en croyant faire la bonne chose chaque fois que je le peux. Dans cette nouvelle économie, même nos emplois sont remis en question. Suis-je utilisée pour faire un bilan positif avec mes clients ou je mets mon cerveau à contribution pour enrichir l’indéfendable? Nos codes moraux doivent être revus partout. C’est aussi la raison pour laquelle je fais du marketing de sens.
Gerry McGovern a écrit un article en 2017 qui s’intitule : Customer experience continues to get worse (L’expérience client continue à se détériorer). À la lecture, nous nous rendons vite compte que les entreprises ont tout mis en place pour détruire l’expérience client. Nous voyons également que leur obsession à réaliser des profits à court terme a réduit l’espérance de vie des entreprises (S&P 500) de 60 ans en moyenne dans les années 50 à moins de 20 ans aujourd’hui. J’ai abordé souvent ce thème pour expliquer la Présence. Les indices de satisfaction ont été réduits au point qu’aucune des entreprises américaines n’a atteint la meilleure cote de l’index USA de l’expérience client lors du dernier sondage.
Et pourquoi j’aborde cette question de l’expérience client? Parce que les entreprises font fausse route en tentant d’automatiser le service à la clientèle à une ère où les clients veulent des réponses empreintes d’humanité sans les empreintes négatives. Ils veulent consommer des produits qui ont des vertus réelles de réduction de l’empreinte écologique. Ils vont privilégier dorénavant les marques qui offriront le meilleur produit ou service sans la culpabilité et ceci, sans mascarade verte. Imaginez donc votre futur comme un consommateur dorénavant en phase avec l’analogie de l’alimentation: la nutrition sans les calories et maintenant la consommation sans les traces de carbone!!! Un méchant défi, mais a-t-on le choix réellement? C’est le nouveau régime de la planète, et comme tout régime les premiers pas sont difficiles, mais nécessaires!
Merci Greta, de confirmer les tendances… et de donner le coup de fouet collectif pour qu’on se remette à la table à dessin collectivement!
N’hésitez pas à partager les idées et commentaires à propos d’entreprises qui font bien les choses et vous déculpabilisent…
4 commentaires sur « La fin des excès ou l’effet Greta! »