Ce billet est un appel à la mobilisation collective face au phénomène du « Black Friday » rebaptisé le vendredi fou par l’Office de la langue française du Québec.
D’abord, contextualisons les propos qui suivent. À titre de marketeur depuis très longtemps, et de passion et de formation, je ne peux pas être contre les stratégies visant à attirer les clients. Après tout, c’est l’essence même du marketing : attirer plus de clients et faire plus de ventes.
Les marketeurs américains ont toujours eu l’air plus féroces et plus opportunistes que tous les marketeurs de la planète réunis. C’est bien à eux que nous devons ce phénomène du « Black Friday ». Ici, il ne faut pas confondre les multiples significations de cette expression au fil du temps. Je parle bien de la journée hyper commerciale qui marque traditionnellement le coup d’envoi de la période des achats avant Noël et qui s’est étendue dans d’autres pays, dont le nôtre. Il est dit que ce vendredi est au lendemain du repas la Thanksgiving qui pour nous s’appelle l’Action de grâce, six semaines plus tôt. C’est une fête très familiale aux É.-U..
Quoi qu’il en soit, ce phénomène hyper commercial ne cesse d’étonner. D’abord, la folie des rabais ce jour-là est dorénavant épique. Des morts entassés dans les portes de grands magasins pour épargner quelques dollars sont probablement le symbole du summum de la folie de l’hyper consommation.
Aujourd’hui plus que jamais la quête de rabais
Lorsque le « Black Friday » a émergé aux É.-U. après la crise de 1929, il est aisé de comprendre que les familles recherchaient activement des moyens d’économiser, et elles allaient toutes faire pour saisir leur part du gâteau « économies ». Au fil du temps, c’est un véritable culte du consumérisme qui s’est érigé avec cette journée et plus tard le fameux « Boxing Day ».
L’objectif de nous faire économiser a peu pâli au cours des dernières années. Dorénavant, nous parlons du prévendredi fou, le mois du vendredi fou, le lundi fou, la semaine du vendredi fou et j’en passe. Au point, où faire de véritables économies la journée dudit vendredi est presque illusoire. Nous aimons croire que les entreprises nous servent de véritables économies, mais sérieusement, pas plus que lors de certaines ventes au cours de l’année.
Mais avec la situation économique, économiser n’a jamais été aussi crucial pour moult familles. À l’heure où chaque dollar doit faire le maximum de millage, certains diront : « Vive les vendredis fous ! ». Économiser oui, mais à quel prix?
Le choc des valeurs du porte-monnaie et de notre conscience
Parallèlement à tout ça, s’installe un véritable phénomène sociétal avec l’urgence climatique. Des mouvements citoyens s’installent un peu partout sur la planète pour freiner notre propension à consommer de manière irresponsable. La conscience écologique veut danser le tango avec notre conscience économique et pour certains, le « Green Friday » est une façon de clamer haut et fort leur niveau d’intolérance à la consommation poussée par les stéroïdes de l’hyperconsommation. Une façon aussi de contrer le « Darketing » dont j’ai expliqué les tactiques sombres basées sur la peur et les 7 péchés capitaux.
Le « Green Friday » est un mouvement écocitoyen anti « Black Friday » né en 2017 en Europe et qui commence à rassembler de plus en plus d’adeptes tant du côté « consommateur » que « marchand » éco conscients.
Le « Green Friday » une solution écologique et économique
Comme certains collègues de marketing l’ont fait remarquer lors de ma dernière rencontre mensuelle, il faut bien que l’expression anglaise ait pris racine en France pour être nommée « Green Friday ». Ici, nous aurons sûrement la version « Vendredi vert », mais d’ici là, souhaitons d’abord qu’une masse significative d’écoacheteurs embrasse le mouvement avec conviction et une grande volonté de répandre la bonne nouvelle.
Mais qu’est au juste cette bonne nouvelle ? Pour bien comprendre le phénomène du « Green Friday », il faut d’abord avoir l’ouverture d’esprit requise pour comprendre l’urgence de la crise climatique. C’est un mouvement contre la consommation compulsive. Une mobilisation mondiale qui milite pour un pouvoir de l’achat citoyen: celui de changer le monde au quotidien. Cela dépasse donc l’idée d’un seul vendredi dans l’année.
Les adeptes de ce mouvement prônent une réduction considérable de leurs empreintes de carbone. Pour y arriver, il faut surtout cesser de consommer à tout prix ou à petits prix si nos besoins ne sont pas justifiés.
Il faut aussi viser les achats locaux pour éviter à nos denrées et nos produits de faire le tour de la planète avant d’arriver sur notre table ou dans nos armoires.
Il faut viser la réutilisation, le recyclage et la revalorisation de tous nos biens lorsque c’est possible.
Évidemment, le choix des aliments ou des produits ménagers en vrac devient un geste concret pour la réduction de la pollution reliée à l’emballage.
Transformer le vendredi fou en vendredi vert devient ainsi une affirmation tangible de notre volonté écocitoyenne de changer les choses et de cesser cette folie des rabais transformés en trappes à pseudo économies.
Et les économies dans tout ça?
Évidemment, rien n’est jamais tout noir ou tout vert. Mais la vraie question à se poser avant d’acheter sera toujours : en ai-je vraiment besoin? Et si oui, quelles sont les options qui s’offrent à moi. Le phénomène des marchés secondaires en ligne, par exemple « Facebook Market » a créé une véritable machine à recycler ou à réutiliser. Ça fonctionne plus que jamais, notamment depuis le bris des chaînes d’approvisionnement durant la pandémie. Le marché des biens usagés s’en ait trouvé revigoré et cela continue grâce à des prises de conscience stimulées par les budgets de plus en plus serrés et la conscience écologique de plus en plus aiguisée.
Ne soyons pas naïfs pour autant. La chasse aux économies existe depuis la nuit des temps et ce n’est pas près de s’arrêter. Chaque jour des marketeurs qui n’ont pas le marketing de sens dans leurs priorités tentent de nous séduire avec des offres en apparence alléchantes. Développer vos réflexes de fin consommateur, c’est aussi prendre le temps de magasiner et valider les offres avant de faire votre choix final. Comme le dit si bien le vieil adage ; l’habit ne fait pas le moine ou si vous préférez un autre qui illustre parfaitement ; tout ce qui brille n’est pas or!
Tout comme la littératie financière et numérique, il faudrait enseigner l’acte de magasiner intelligemment. Aujourd’hui, il y a tant de façon d’y arriver avec la panoplie d’outils en ligne. Ne soyez pas dupe, les rabais du vendredi fou qui en valent la peine sont de plus en plus rares. Encouragez les commerçants à faire des « Green Friday ». Et n’oubliez jamais que la meilleure économie est encore l’achat que vous ne ferez pas, c’est 100% économique.
N’oubliez surtout pas que le « Green Friday » est avant un mouvement. Rejoignez les milliers de consommateurs qui disent non à la surconsommation. Il est possible pour les commerçants de faire du marketing de sens axé sur la Présence. Et si vous souhaitez découvrir la roue de valeur marketing, cliquez ici pour pousser votre contribution plus loin.
Partagez vos expériences positives à titre de consommateur écoconscients! N’oubliez surtout pas qu’à l’ère de la Présence, les consommateurs intelligents cherchent des offres intelligentes.
