Peut-être mes vacances sous le thème du jeûne? Peut-être le défi de performance des employés d’une cliente? Peut-être simplement l’accumulation de constats vécus à travers ma pratique de consultation pour les entrepreneurs? Que sais-je? Cependant, il y a un fait qui est indubitable, je sentais le besoin de partager mes réflexions sur le savoir-être organisationnel.
D’abord, qu’est-ce que le savoir-être organisationnel?
La 1re fois que j’ai abordé cette notion, c’est en novembre 2013. J’ai écrit l’article intitulé : entre savoir-faire et savoir-dire, quel est votre savoir-être organisationnel? Je ne veux pas réécrire cet article, mais il me semble important de résumer la définition que j’en fais.
Le savoir-être (ou les qualités personnelles) correspond à la capacité de produire des actions et des réactions adaptées à l’environnement humain et écologique.
Avec cette définition tirée de Wikipédia et l’image plus haute, je résume en disant que pour moi la Présence avec un grand P est en quelque sorte l’équivalent du savoir-être organisationnel. La majorité confond la Présence du grand « P » avec celle du petit « p ». En effet, cette présence est bien plus l’affaire du savoir-dire partout où c’est possible, même là où on ne veut pas vous entendre. Du marketing à tous vents en quelque sorte, l’opposé du marketing de sens. Donc, si vous suivez bien, le but de chaque entreprise est le combo réussite et pérennité, et pour y arriver elles ont besoin de savoir-faire, de savoir-être et de savoir dire. Le savoir-agir est implicitement inclus dans le savoir-faire, mais n’en demeure pas moins un ingrédient du succès.
Donc mon rôle est d’aider les entreprises à mettre en valeur leur savoir-faire en améliorant leur savoir-être organisationnel afin de créer des relations durables et véritables avec leur environnement. C’est en quelque sorte la délégation de leur savoir-dire qu’elles me confient tout en améliorant leur savoir-être organisationnel à l’ère numérique. En bref, une entreprise est une personne « morale » qui doit savoir-être pour grandir dans un monde de transparence sans précédent où notre réputation tient au dernier tweet ou au dernier mot-clic #monentreprise.
J’ai écrit un autre article en septembre 2016 qui s’intitule : savez-vous développer votre savoir-être organisationnel? Ceci pourrait vous aider à amorcer une réflexion dans ce sens.
Et si tout était une question d’appétit?
J’arrive au cœur de ce blogue avec le lien du jeûne, du manque de performance d’employés et des constats de manque de savoir-organisationnel ou de Présence. Pendant mon jeûne complet de 4 jours et intermittent depuis plus de 12 jours, j’ai eu l’occasion de réfléchir sur ce besoin de manger trois fois par jour, la place de la nourriture (quantité et qualité) dans la vie, les bienfaits sur la santé de mettre son corps au repos et j’en passe. Il faut le dire, ne pas manger donne beaucoup de temps pour réfléchir, disons-le comme ça.
Mais au détour de ces réflexions, j’ai réalisé que la tête d’un entrepreneur n’arrête jamais, surtout pas avec autant de temps pour réfléchir. Personnellement, j’avais un niveau d’énergie surprenant compte tenu de mon estomac vide. Je me suis mise à imaginer que mon cerveau reptilien y était sûrement pour quelque chose. Un mode de chasseur éveillé par son instinct de survie, aux aguets pour sa prochaine proie. Parce qu’il faut le dire, la faim est un excellent élément de motivation. C’est là que j’ai fait mes liens avec le savoir-être organisationnel. Pourquoi les entreprises ont-elles des appétits insatiables et à l’autre bout du spectre, pourquoi les employés bien payés finissent-ils par en faire le moins possible?
Les entreprises semblent nées pour être insatiables, condamnées à exister que pour engranger des profits, et ce, sans limites que celles imposées par leur capacité à générer lesdits produits et services. Or, il vient un moment, où faire une pause serait sans doute salutaire pour tout le système organisationnel. Elles ne peuvent survire avec un élan éternel de gloutonnerie corporative.
De la même façon, les employés qui perdent leur motivation sont sans doute des employés qui n’ont pas assez d’appétit, ou bien trop affamés. La motivation est mue par l’appât du gain ou d’une récompense. Dans un cas, comme l’autre, l’offre de l’entreprise envers ces employés est inadéquate. D’un côté, il n’y a pas plus à recevoir avec plus de résultats, alors on se satisfait de qu’on a, et de l’autre, l’employé ne reçoit pas suffisamment pour combler ses besoins essentiels et cherche des solutions ailleurs. Avez-vous des employés repus ou affamés? Ou mieux, juste bien nourri?
Mettre l’entreprise sur pause ou ralentir
Un peu tel un organisme vivant, une entreprise qui souffre d’en bon point, ou d’insatiabilité, va tôt ou tard avoir des symptômes criants d’intoxication du système. Mettre des alertes au jaune avant d’y voir du rouge serait sans doute une bonne pratique. Je pense que les organisations qui pratiquent la Présence telle que je la présente avec l’indice de Présence organisationnelle (voir le tableau ci-joint) savent que plusieurs signaux en apparence banale sont pourtant à prendre très au sérieux. Le manque de Présence organisationnelle est un cancer latent dans les entreprises, surtout à l’ère de la rareté des ressources humaines. Si ce sujet vous intéresse, j’y consacre la moitié de mon livre sur la Présence.
Quoi qu’il en soit, une fois ces signaux allumés, la sagesse commanderait une pause organisationnelle, un peu comme un jeûne pour éliminer les toxines et prendre le temps de réfléchir à nos besoins réels. Nous pourrions dire que l’analogie facile serait une restructuration typique, mais avant ça, il y a la pause et la réflexion. La restructuration est le résultat potentiel, comme un nouveau régime de vie. Ce sont les Chefs de la Présence qui doivent appuyer sur le bouton « pause », pour eux, et pour l’entreprise.
Il faut avoir le courage de s’arrêter pour mieux continuer. Comme Stendhal le dit : « Il n’y a pas de vent favorable pour ceux qui ne savent pas où ils vont ! ». Les entreprises qui pratiquent la mode des « Lacs à l’épaule » partent sur une bonne intention, mais ici, je parle de quelque chose de plus drastique : mettre l’entreprise sur ses réserves énergétiques et en alerte. Avoir le courage de laisser aller des choses inutiles, délester le bateau pour améliorer sa vitesse de croisière.
Les solutions émergent avec les bonnes questions
En fait, je pense que les entreprises ont besoin de « resetter » leur entreprise sur une base régulière. C’est le principe d’un jeûne. Remettre les compteurs à zéro, repartir sur de nouvelles bases après un bon nettoyage. C’est le principe aussi des méthodes du type du « Business Model Regeneration » et du « Value Design », ou du « Penser en dehors de la boîte », être prêt à faire table rase du passé en reconsidérant le futur sous un œil différent. Un futur propulsé aux vitamines saines pour la pérennité, la motivation des employés et la valeur offerte aux actionnaires tout en servant mieux leurs clients. Tous les exercices que j’ai eu le bonheur de faire avec des entrepreneurs engagés ont toujours donné des résultats salutaires pour les entreprises. D’où l’importance d’oser se poser les vraies questions.
Voici les bases d’un savoir-être organisationnel :
- Faire une pause dans la course effrénée aux profits (pas juste au moment où le bateau prend l’eau)
- Réfléchir et se poser les bonnes questions
- Ajuster les éléments clés de la motivation chez les employés
Vous pourrez ainsi :
- Savoir-dire les choses de façon cohérente tant aux actionnaires, aux employés et surtout aux clients
- Savoir-faire les choses autrement après les avoir revues et corrigées
Sur ces bases, je vous laisse prendre le relais de votre réflexion et je vous souhaite de prendre le temps pour revoir la direction qui vous guide. L’argent sera toujours un mauvais maître, mais un excellent valet. Créer de la valeur ne doit pas être mesurée sur la valeur monétaire, sinon ne vous demandez pas pourquoi les toxines s’accumulent dans votre entreprise. Sachez toutefois que la nouvelle ère dans laquelle nous vivons exige de la transparence non seulement pour les clients, mais pour les employés et les actionnaires. Les entreprises vivent dans un dôme de verre et il n’en tient qu’à vous de vous comporter dignement et d’agir en leader conscient. Les entreprises d’hier doivent impérativement se questionner et ajuster les voiles dans cette nouvelle réalité numérique, où l’intelligence artificielle et l’industrie 4.0 poussent comme un tsunami derrière les paradigmes d’hier.
Le sujet de la Présence vous interpelle? J’offre gratuitement une période de 30 minutes pour répondre à vos questions sur le savoir-être organisationnel ou la Présence. Notre discussion sera encore plus efficace si vous avez lu le livre au préalable. Communiquez avec moi pour un appel. C’est ma façon à moi de changer les choses.
Avez-vous des exemples de savoir-être organisationnel à partager?
2 commentaires sur « Le savoir-être organisationnel pour une saine croissance »