Beau sujet la peur pour cette veille de l’Halloween. Il se dépense au-delà de 500 milliards de dollars en publicité par année dans le monde pour nous convaincre de consommer. De cette somme, la portion investie dans le Web est maintenant de plus du tiers globalement. Disons-le, nous sommes noyés de publicité dans notre quotidien. Il fut une époque où nous parlions de plus de 2000 stimuli par jour. Avec Internet, qu’en est-il? Une hausse assurée, j’en suis sûre. Faut-il s’étonner que la coupe soit pleine : l’internaute est publiphobe. Voici une prophétie dont j’avais fait état dans ma 1re édition de mon livre en 2010, et qui finalement semble être arrivée plus tôt que prévu. Je dois admettre que cela n’exigeait pas beaucoup de perspicacité, et c’était prévisible. Cette phobie de la publicité, euh… il me semble que cela ne date pas d’hier me direz-vous? Oui, mais la grande différence réside dans le phénomène de l’inondation de publicité numérique… le point de rupture est atteint! Annonceurs et publicitaires: soyez prévenus…le passé n’est plus garant de l’avenir!
La publicité a perdu la bataille de l’attention
Je lisais un article de Bertrand Duperrin, sur le sujet en titre de ce paragraphe, et je souriais. C’est le constat bien réel que le déficit d’attention se conjugue dorénavant avec outils de blocage de publicité. En fait, plus de 25% des internautes utiliseraient de tels outils pour se débarrasser des publicités intrusives et non sollicitées. Pour ajouter à ce jeu de chat et de souris, il semble que le fureteur Safari et le IOS d’Apple seront bientôt munis de bloqueurs de publicité par défaut. Les jours de la publicité en ligne intrusive tirent à leur fin. Mais faut-il s’étonner? Avouons que c’est parfois à donner la chair de poule lorsque nous sentons que la publicité nous a épiés durant notre navigation Web. J’évolue en marketing, mais être suivi à la trace (remarketing) de cette manière n’est guère rassurant, même si j’en connais la valeur commerciale. L’ensemble des pratiques abusives de la publicité en ligne est à la base de sa propre désuétude. D’ailleurs, le plus grand ennemi de la publicité est l’écran du mobile. Même la publicité traditionnelle voit ses paires d’yeux disparaître au profit de l’aimant qu’est devenu notre téléphone intelligent. Ironiquement, on fait de la pub télé, pour nous dire ne pas regarder notre téléphone mobile en conduisant… Enfin…je n’ai jamais vu de la publicité sur mon mobile pour me dire de regarder en avant!!!
Redéfinir les modèles d’affaires sans publicité
Si les Facebook ou Google de ce monde ont su dériver les budgets publicitaires au point de devenir des machines à imprimer des billets, faut-il s’étonner que toutes les nouvelles entreprises numériques aient voulu copier ce modèle qui repose sur la gratuité grand public en échange de publicités pour les commerçants. Or, s’il est un fait, que ce soit Facebook qui envahit la publicité commerciale sur les murs en réduisant la portée des pages commerciales, ou sur Youtube, qui profite dorénavant de notre temps captif devant une vidéo pour nous imposer une publicité, ou Google qui laisse de plus en plus de place aux annonceurs en réduisant constamment les résultats de recherches naturels, rien n’échappe à leur désir de contrôler la planète Web et à marchander votre attention. C’est bien mal calculer que de prédire l’avenir d’une entreprise numérique que sur des revenus de la seule logique publicitaire. Devant la fuite de l’attention, de plus en plus de solutions offrent des versions gratuites avec publicité, et des versions payantes sans publicité. Le modèle donnant-donnant est plus juste à mon avis. Enfin, il est une piste, et de l’innovation dans les modèles d’affaires est bien nécessaire. Et pour le pacte client, disons que ceci va dans la direction que les internautes sont de plus en plus prêts à payer pour être exempts de harcèlement publicitaire. Mais il y a mieux.
Repenser la publicité est un défi pour les plus audacieux
Le plus grand espoir pour la publicité est de devenir aussi naturelle que la publicité native, comme j’en avais parlé dans mon article sur la publicité caméléon. Mais encore, la publicité doit se poser comme une expérience qui enrichit l’internaute. Il y a de plus de plus de cas de réussites remarquables en ce sens. Je te donne de l’attention, à toi de la mériter, et surtout soyez assurés que les bonnes publicités à caractère divertissant, généreux, et informatif ont un potentiel viral incroyable (la Parisienne a fait un bel exemple) . Oui, cela requiert des budgets plus soutenus, du moins de la créativité publicitaire sans cesse renouvelée. Quel est le prix de la créativité? Difficile à dire, mais le résultat en détermine la valeur. Il faut bien comprendre le processus mental de l’achat chez le client, pour se positionner au bon endroit dans leur état d’esprit. Je pense sincèrement que le coût de la publicité au clic, ou par CPM (coût par mille) est en voie de disparation. Il va devenir de plus en plus logique de facturer la publicité à la vente (coût par achat). C’est justement le principe du marketing d’affiliation. Pour pouvoir en bénéficier, il faut des ambassadeurs qui croient à votre produit ou votre service. Il faut que la publicité soit relationnelle, engageante, mobilisante et j’en passe. Regardez ce que les générations X, et les suivantes ont acheté aux dernières élections… le monde change…et vous?
Vous aimeriez envisager des manières différentes de toucher le cœur de vos clients potentiels? Exposer votre défi par courriel à mon attention, je vous lance une piste gratuitement. Aussi, si le marketing d’affiliation vous intéresse, il me fera plaisir de vous parler des opportunités en ce sens.
PS Une expérience Facebook qui démontre l’attitude et le sentiment de pouvoir que développent les nouveaux Goliath numériques!
Je fais du placement publicitaire pour mes clients. Récemment, une charge de Facebook sur la carte de crédit de mon client se trouvait sans facture pour la justifier. J’ai tout tenté pour avoir une réponse, mais en vain. À la fin de cette croisade pour des réponses de Facebook, j’ai conseillé à mon client de contester ladite facture auprès de sa banque. Après avoir fourni les preuves de nos efforts, la contestation a été reçue par Facebook. J’ouvre dans les jours suivants mon Facebook personnel, et je suis assaillie du même message de Facebook qui me dit avoir reçu une contestation, et que les liens suivants devraient être utilisés pour contester à l’avenir. Et surtout, ils me disent en toute arrogance, sur le ton de la menace : la prochaine contestation pourrait voir votre compte publicitaire fermé. Je ferme ledit message sans en accuser réception tel que demandé….et croyez-moi, ce message a sauté dans mon écran comme une publicité intrusive jusqu’à ce que je dise, oui, j’ai bien compris, je ne le ferai plus!!!! Ce n’est même pas mon compte en plus… j’utilise la version Business! Je n’en reviens pas!
Un commentaire sur « L’internaute publiphobe et la publicité en crise! »