Depuis que le marketing existe, nous constatons à grands regrets que c’est une discipline qui sévit trop souvent dans l’art de la manipulation. Il est difficile de croire autrement, car force est de constater que les spécialistes du marketing et des communications sont trop souvent embauchés, justement pour aider leurs clients à exercer l’art du lavage de cerveau. Toutes les techniques ont été testées au fil du temps. Celle des publicités insérées jadis dans les films au cinéma qui nous incitaient à acheter du pop corn à l’entracte. Comme celle de la répétition publicitaire à outrance durant le visionnement de votre émission télé ou même celle du harcèlement consistant à nous envoyer la même offre par la poste sous différents formats. En fait, rien n’a échappé à la quête incessante pour votre attention et les médias sociaux sont venus ajouter une arme de plus dans cet arsenal de manipulation. Nous parlons plus que jamais de la guerre de l’attention, car il faut le dire, nous sommes dorénavant devenus un peu comme du téflon et rien ne colle sur nous… même plus les choses vraies et intéressantes qui méritent notre attention! C’est simple, on doute de tout et de tous!
Manipulation et tentation : un duo naturel!
Imaginez demain ou aujourd’hui que tous les cerveaux capables de mettre les meilleurs arguments ensemble se donnent comme défi de vous convaincre de changer votre comportement sur un aspect de votre vie… croyez-vous qu’ils réussiraient? Posez la question autour de vous et vous arriverez toujours à la même réponse : oui si je le veux! La volonté est donc indissociable de l’action même avec les meilleurs arguments de vente. Mais pourquoi la manipulation fonctionne-t-elle si facilement lorsqu’il s’agit de nous faire flancher devant la tentation? Sommes-nous si faibles devant le magnifique gâteau au chocolat et devant le péché qui nous provoque? Pourquoi une seule personne sur sept, ayant frôlé la mort avec un cœur malade, change-t-elle ses habitudes au terme d’une opération pour le cœur? Sommes-nous si masochistes et faibles que ça? 6 personnes sur 7, c’est 86 % de gens qui préfèrent le confort d’une mauvaise habitude et le danger d’y rester. Incroyable non? Est-ce parce qu’il est plus facile de croire que le médecin a tort et que les mauvaises habitudes, alimentaires ou autres, ne sont pas la cause de notre « pseudo » déficience cardiaque? De toute façon, un cœur ça se répare et le mien est tout neuf, il est donc possible de recommencer comme avant! Définitivement, l’humain est complexe et il n’est pas étonnant que les techniques de manipulation continuent de se raffiner, le terrain est très fertile!
Laver les cerveaux à grandes intentions : l’art d’influencer!
Je constate cependant que la notion de manipulation prend un sens nouveau avec la Présence. Parce qu’il faut le dire, si manipuler se fait avec la tentation et ses effets pernicieux, influencer se fait avec l’intention et ses effets constructifs. Le leadership est l’art d’influencer et si le leader le fait avec de bonnes intentions, tout devient possible. Si le leader est une personne crédible qui a l’intérêt des autres à cœur avant son propre intérêt, nous pouvons imaginer le meilleur. Dans les cas inverses, nous assistons à une manipulation dont les victimes risquent d’être nombreuses. Ce qui me renverse depuis quelque temps, c’est l’ampleur du cynisme dont le monde semble faire preuve face aux leaders qui nous gouvernent. J’en prends pour exemple, ce véritable héros, le maire de Newark, Cory Booker qui est devenu un superhéros aux yeux de ses concitoyens et un véritable opportuniste aux yeux de ses détracteurs. Comme si être mu par de bonnes intentions était impossible aujourd’hui. C’est vrai que nous avons perdu notre naïveté collective face à ces scandales à répétition, où des prêtres et des coachs sont jugés à titre de pédophiles, des maires et fonctionnaires accusés de fraudes et de détournement de fonds ou même des financiers réputés accusés de vols, de grands généraux exposés à nu pour leur définition de sécurité nationale douteuse et pire de grands athlètes dénoncés de tricheurs, menteurs et drogués. Lorsque tout semble trop beau pour être vrai, il doit y avoir une faille! C’est le raisonnement cynique auquel nous sommes tous tentés! Ne dit-on pas l’enfer est pavé de bonnes intentions?
Tuer le cynisme qui nous empoisonne!
Je pense que laver les cerveaux devrait vouloir dire : nettoyer les zones embrouillées de notre volonté avec une grande dose d’intentions positives et constructives. Redéfinir « lavage de cerveau » par quelque chose qui permettrait à tout le monde de restaurer leur capital de confiance et au passage tuer leur cynisme… avant que le cynisme tue tout sur son passage. Même faire de la politique est devenu plus un symbole négatif qu’un acte d’engagement citoyen. Nous n’avons jamais eu autant de moyens de joindre nos forces collectivement et pourtant, nous n’avons jamais été aussi individualistes et cyniques. Je regarde autour de moi et je vois des gens qui marchent avec des œillères en regardant droit devant sans jamais oser observer autour d’eux. La politique de l’autruche, le maire Tremblay a justement découvert que cette politique était suicidaire. De nombreux gestionnaires et grands leaders le découvriront aussi dans les années à venir, car une chose est sûre : les médias sociaux deviendront le désinfectant contre la manipulation et j’espère au passage, le diffuseur de bonnes intentions. Résistons à la tentation du cynisme et propageons les bonnes intentions! Nous devons cesser de faire les autruches et plutôt participer aux lavages des cerveaux trop crasseux! Personnellement, je commence par le marketing de sens, car le marketing a lui aussi besoin de bonnes intentions pour réussir sa quête de clients satisfaits! Je m’efforce donc, à ma manière, d’utiliser ma capacité à influencer à bon escient parce qu’ensemble nous pouvons faire la différence!
3 commentaires sur « Redéfinir l’expression « lavage de cerveau » : de la tentation à l’intention! »