Leçon d’e-conomie : Faire des omelettes sans casser des œufs!

J’ai eu le privilège d’assister à une conférence privée le 16 septembre dernier (2009) avec l’économiste en chef et stratège de la Banque Laurentienne, M. Carlos Leitao (classé no : 2 au monde). Privilège étant le mot exact pour qualifier l’invitation que Pasquale D’Ambrosio, courtier en valeurs mobilières chez VMBL, m’a généreusement proposée, car cette conférence résonne encore dans ma tête depuis ce temps.

Je suis sortie de cette conférence vraiment préoccupée par l’avenir de notre économie. Saviez-vous par exemple que les États-Unis ont atteint un taux d’endettement de 100% pour des années à venir? Juste pour payer les intérêts, il faudra qu’ils obtiennent  des performances de plus de 4% du PIB (produits intérieurs bruts). C’est insoutenable. Vulgarisons un peu. Imaginez un fermier qui possède 100 poules qui produisent un œuf par jour. Chaque œuf pondu est déjà engagé à payer le médecin, l’épicier, le boucher etc. pour des consommations passées. Alors pour obtenir de nouveaux biens ou services, il faudra que ses poules soient plus productives. Il faudra que 4 œufs soient pondus en surplus pour les intérêts et que d’autres surplus soient créer pour la croissance. Comment améliorer le rendement des poules? Le fermier ne peut pas acheter plus de poules, il n’a pas d’argent. Le fermier ne peut pas améliorer les conditions de ses poules…il n’a pas d’argent. Même s’ils vendaient plus d’œufs, les poules ne peuvent pondre plus. Il doit aussi prier pour éviter de casser des œufs.

Les États-Unis ont atteint une limite c’est évident. Tout autre mauvais coup à l’économie et pas un seul économiste ne peut prédire ce qui arrivera. Le Canada a quant à lui un taux d’endettement de 35%, mais malheureusement 80% de ses exportations sont dirigées vers les États-Unis. Tout est cependant possible en changeant notre façon de faire pour tirer profit de notre situation plus favorable au Canada avant la prochaine hausse des taux. Oui il y aura hasse des taux, M. Leitao est formel : elle sera brutale d’ici 12 à 18 mois. Le loyer de l’argent ne peut pas demeurer à ce niveau.  Qu’arrivera-t-il lorsque les renouvellements hypothécaires arriveront à échéance?

D’abord comprenons collectivement que le détournement de richesse est inacceptable et que la poule aux œufs d’or est éventrée. Je ne parlerai pas de l’argent public gaspillé au profit d’intérêt privé et limité, car le sujet est trop épineux. Restons dans l’univers de ce blogue. Parlons donc de toutes ces gratuités que nous obtenons grâce à Internet et regardons l’avenir de notre monde en bascule, car cette gratuité contribue aux renversements des modèles traditionnels et en partie à la saignée économique. Pendant que nous croyons e-conomiser, nous tuons des emplois par milliers.

Avez-vous une idée des revenus publicitaires perdus au profit de Google par les médias? Peut-être est-ce un peu ce sentiment de culpabilité qui anime Google en ce moment qui tend la main aux médias imprimés en crise avec le nouveau service « FastFlip ». Ce service permet de choisir des articles parmi tous les journaux disponibles (anglophones pour le moment) et d’accéder à un contenu sur mesure. Leur idée est de charger éventuellement un très petit prix pour les visualiser (ex. dix cents par article) à l’aide d’un outil de micro paiement facile qui permettra aux utilisateurs de gérer l’ensemble des achats médias via un seul compte . Sur le même principe d’agrégation lancé par Time avec son nouveau Mine, mais appliqué pour l’ensemble des imprimés (voir blogue : Que le grand Fric me troque). Pour en savoir plus sur FastFlip voir l’article dans le Devoir de Bruno Guglielminetti.

Acheter de la musique à 1 $ par chanson et de bons articles à 10 cents, je veux bien si cet argent va là où elle doit aller. Franchement, j’avoue que nourrir l’empire des Microsoft, Google, Apple ou Amazon de ce monde, n’est pas ce que j’appelle créer de la richesse collective. Le club des milliardaires dont Bill Gates, Steve Jobs et Jeff Bezos peuvent vous en parler. 793 milliardaires qui détiennent le pouvoir économique du monde. Mais qui a les moyens de contrebalancer ces nouveaux empires?… Nous…les 6 milliards d’humains sur terre évidemment! Faites donc des choix éclairés!

Par contre le retour du balancier entre traditionnel et virtuel est inévitable. Ce n’est pas une guerre entre individus de grandes fortunes, c’est l’économie entière qui est à risque.  Notre fermier ne pourra plus faire d’omelettes, car il n’a plus d’œufs à casser! Il faut donc apprendre à créer et la création n’est pas exclusive à l’art. Il faut enfin comprendre que les nouvelles technologies sont maintenant le seul espoir concret d’améliorer la productivité, de conquérir le monde à peu de frais et surtout d’être utilisées pour faire mieux et non pire. Les humains sont au-dessus des machines et derrières les claviers et souris. Il faut oser et mettre l’intelligence collective à contribution pour la création de solutions. Mais il faut surtout que l’éveil des consciences s’élève rapidement pour que les solutions émanent de nous. Chaque employé compte, chaque consommateur compte et chaque individu compte et chaque poule aussi. Arrêter de croire que l’économie, c’est de la magie pour les économistes! Vous êtes l’économie globale! Le Canada et le Québec ont tous les talents et le potentiel de tirer leur épingle du jeu, encore faut-il que nous y croyions! Sait-on jamais, peut-être découvrirons-nous un jour que les écailles d’oeufs valent plus que l’oeuf à l’intérieur?!?!?

Allez…créez, car même la profession économiste telle que nous la connaissons aujourd’hui est en péril!

 

 

 

PS Suite à cette conférence économique, j’ai finalement reporté mon blogue sur la création collective ….j’y reviens, c’est promis!

5 commentaires sur « Leçon d’e-conomie : Faire des omelettes sans casser des œufs! »

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