Maintenant que janvier est terminé et que vous avez lu de nombreux billets sur les prédictions de 2022, j’arrive avec le mien. Mais avant d’aller en avant sur 2022, je me suis payée un retour en arrière sur mon billet de début d’année 2021. Un billet sur l’infiniment petit qui pourrait être copié et collé puisqu’il est toujours d’actualité. Mais ce qui étonne est que nous jouons toujours dans le mauvais film de la « pandémie mondiale » et le nouveau variant omicron donne des hauts le cœur à nos certitudes d’un éventuel retour à la normalité. Une seule certitude existe dorénavant : il faudra se résigner à vivre avec les virus dont le SRAS et ses multiples variants, et ce, quoiqu’en klaxonnent les opposants, la vie d’avant est peu probable avant longtemps.
Revenons à notre réalité bien terre à terre, celle des consommateurs, commerçants, employés, étudiants, politiciens, fonctionnaires, etc. Pendant que le virus nous dicte une nouvelle façon de vivre et impose ses lois, la réalité virtuelle continue son chemin dans de nouveaux sentiers guidés par des explorateurs numériques. Une réalité virtuelle qui offre des perspectives fort prometteuses en médecine et en environnement, mais très angoissantes dans la majorité des sphères de nos vies.
Entre métavers, intelligence artificielle et réalité sociale
Force est de constater que ces explorateurs des temps modernes avec le GAFAM en tête de lice ont été très excités par la pandémie et avec raison. Jamais dans l’histoire de l’Homme.Femme.Iel , il y a eu un meilleur timing pour nous clouer devant nos écrans. Alors, l’occasion est excellente pour nous amener au niveau supérieur de cette dépendance numérique. Le nouveau livre d’Alain Saulnier – Les barbares numériques : résister à l’invasion des GAFAM (Écosociété) – interpelle d’ailleurs le besoin qu’on se réveille.
Après avoir abordé le sujet dans mon dernier article, j’ai donc moi-même essayé la réalité 3D avec Oculus Quest 2 de Meta. Question de savoir comment on se sentait dans ce monde imaginaire du métavers, ma foi, fort divertissant.
Je me suis même fait prendre par la taille par une enfant de 7 ans qui souhaitait me faire traverser le tremplin du haut d’un gratte-ciel, la petite me répétait dans un geste bienveillant : « avance, y’a pas de danger!!! » Moi qui ai le vertige dans une échelle, la scène valait 100 $ surtout pour ceux qui la regardaient. Je savais que je n’irais pas loin si je tombais, mais rien à faire, je refusais d’avancer tant le réalisme était soufflant. Bref! À l’instar des jeux vidéo qui ne cessent de nous impressionner par leur réalisme d’une version à l’autre, la réalité virtuelle a réellement le potentiel de changer le paysage numérique dans les prochaines années. Comment?
Un grand remaniement est en cours
Ces deux dernières années ont remanié l’échiquier de nombreuses sphères de nos vies. Je ne vais pas m’attarder sur l’ensemble, mais sur un aspect en particulier : la place des technologies dites intelligentes et multidimensionnelles dans les stratégies d’affaires à venir.
Face à la pénurie de main-d’œuvre, les chaînes d’approvisionnement complètement déstabilisées, et les commerçants et clients fatigués de la pandémie, je ne compte plus pour ma part les remises en question autant de mes clients ou relations professionnelles ou personnelles. C’est le début d’une autre ère dont les jalons se posent depuis bien avant la pandémie, mais qui est dorénavant enfoncée bien profondément dans le terreau du changement permanent. Pour certains, ou ça passe, ou ça casse!
L’intelligence artificielle aura sûrement un accueil de plus en plus favorable, tel un sauveur venu de loin pour remplacer les humains blasés et de moins en moins disponibles pour les tâches répétitives ou un tantinet prévisibles. Même les humains payés pour réfléchir pourraient être facilement remplacés par des logiciels capables d’analyser des données massives un trillion de fois plus vite et sans rechigner et sans besoin d’être vaccinés.
Ce n’est pas de la science-fiction ni une prévision de Nostradamus, c’est la réalité dans laquelle les entreprises sont confrontées à vitesse Grand V depuis un bon moment. Mais disons que le mur est arrivé. Entre embaucher et investir en TI, pour certains le choix n’en est pas un. Nul besoin d’aller bien loin, combien d’entreprises étaient prêtes à répondre à la demande en ligne et à servir leurs clients virtuellement et organiser leurs employés pour travailler à domicile lorsque la pandémie a éclaté?
La table est mise pour remanier les façons de faire
L’expérience 3D aura donc un accueil favorable si le travail à domicile se maintient de manière permanente. En effet, l’expérience plus réaliste permettra des salles de conférence interactives quoique très aseptisées. Les formations en 3D pourraient aussi accélérer les apprentissages à caractère manuel, comme le font les simulateurs de vol depuis des décennies.
Bientôt, les recherches d’information se feront dans le métavers, en fait dès que la démocratisation des lunettes 3D aura atteint une masse critique, les moteurs de recherche comme Google auront l’air de fossiles numériques. Les entreprises voudront donc considérer prendre leur place dans cet univers parallèle sous peine de disparaître du paysage quotidien.
Comme mes clients innovateurs qui ont embarqué avec moi dans le référencement naturel en 2008, les retardataires s’en mordent encore les doigts. En effet, la plupart des pionniers sont encore dans la 1re page des moteurs de recherche. Les sceptiques de l’époque pédalent en arrière à grands coups d’argent, mais les résultats ne viennent pas à la mesure des investissements. Après, la course à l’attention dans les médias sociaux est venue, et les beaux jours avec un minimum d’efforts sont franchement derrière. Même Facebook n’y échappe pas, après 18 ans, les beaux jours sont finis. Pas étonnant, qu’eux aussi pivotent vers le métavers.
À cette époque, les hésitations étaient peut-être justifiées par l’ignorance ou l’incrédulité, mais prenez note maintenant que vous avez été prévenu de la vague du métavers. Bientôt l’inventaire des espaces virtuels commerciaux sera soumis au marché de la revente, comme les meilleurs noms de domaines dans les années 90. Il faudra alors payer plus cher pour être retardataire. Oui, oui, je sais, vous avez d’autres urgences… 😉
Une inflation qui remet les priorités en question
Avec les idées géniales du « just in time », des priorités dictées par le RSI (Retour Sur Investissement) avec zéro marge de manœuvre, l’habitude de maintenir le personnel au strict minimum, un site construit depuis une décennie, des ambitions de profits démesurés, des leaders arrogants et j’arrête ici cette belle liste de choix stratégiques qui était comme un appel à s’écrouler au moindre tremblement de terre ou changement de paradigmes tant la fragilité du système économique était devenue une norme. Les entrepreneurs funambules, toujours sur la corde raide, ont des sueurs froides depuis deux ans et pour rebondir, il faudra une trampoline, pas un filet de sécurité.
Les entrepreneurs funambules, toujours sur la corde raide, ont des sueurs froides depuis deux ans et pour rebondir, il faudra une trampoline, pas un filet de sécurité.
Pourtant, avant la pandémie, les ressources technologiques n’avaient jamais été si variées et accessibles comparativement au début de la vague de numérisation de la société. Dorénavant, la loi de l’offre et la demande a complètement changé les paradigmes.
Un peu à l’instar du prix des matériaux de construction, plus les gens en demandent et plus les ressources deviennent dispendieuses. Nous assistons à des revers de marchés où l’immobilier, les voitures, la construction, les TI et j’en passe ne suffisent plus à la demande. Je connais un jeune couple qui presque doublé leur investissement de 500 000 $ en vendant leur duplex 925 000 $ en 6 ans. Ma voiture usagée vaut le même prix, plus même, que lors de mon achat, il y a bientôt 5 ans avec 50 000 km de plus au compteur et 5 ans plus âgée.
Les employés qui se font rares coûtent plus cher aussi, et ce, pour des compétences moindres en général, car les meilleurs sont déjà employés et très coûteux. Bref! L’avenir se construit sur un présent inflationniste qui promet un retour du balancier brutal. Après la pandémie, il est fort à parier qu’une période d’inflation pourrait céder le pas à une récession. Cela exige donc de se préparer à cette réalité prévisible.
Un client éternue, une entreprise tousse
Les consommateurs qui achètent une maison à 30-45% de sa valeur d’il y a un an, ont aussi une hypothèque incroyablement élevée, un coût disproportionné par rapport au budget familial. Ceux qui achètent des voitures âgées à des surplus de 25-35 % n’auront pas une réduction des dépenses d’entretien de 25% en fonction de l’année du véhicule.
Si vous avez une entreprise qui compte sur les dollars discrétionnaires de vos clients pour l’achat de biens de luxe, de restaurants, de spectacles, etc. Soyez donc réalistes dans vos prévisions. Le consommateur change lui aussi. Non seulement est-il plus serré dans son budget avec tout ce qui augmente, mais il est plus écoconscient que jamais. Les voitures hybrides et électriques n’ont jamais été si populaires surtout à la vitesse à laquelle le coût de l’essence monte.
Ainsi, toutes solutions qui permettront d’économiser le portefeuille et la planète auront de bonnes perspectives. Pensons à Soda Stream, aux emballages et boîtes recyclées, ou au marché du zéro déchet et des produits en vrac, les consommateurs en redemandent. Les énergies propres auront aussi de belles perspectives, comme le solaire et les engins électriques.
La pression des géants comme Amazon ajoute de la difficulté aussi sur les petits commerçants à demeurer compétitifs. Cependant, il y a un élément sur lequel les géants n’auront aucune emprise, c’est l’attachement émotif. Ce lien invisible (mais mesurable) entre les valeurs de ses clients et celui de ses fournisseurs. L’achat local « locavorisme » est une partie de la solution. Du moins, à prix global égal et disponibilité égale, le choix de proximité prévaudra. Le consommateur est même prêt à payer une prime « valeurs partagées » si celles-ci ont un sens. La question est : quel sens donnerez-vous à votre entreprise en 2022? Survivre ne sera pas suffisant, même si nous vivons dans l’incertitude actuellement.
Un aperçu de la réflexion à faire pour les priorités de 2022
J’invite les entrepreneurs à amorcer une réflexion sur les valeurs qu’ils souhaitent nourrir dans leur entreprise. Comment ils repositionneront leur rôle de leader en ces temps où le leadership doit s’élever, s’humaniser. Les questions doivent donc se poser sur trois volets :
- Quelle est la VALEUR COMMERCIALE que je souhaite créer?
Des pistes de réponses : croissance à long et court terme, efficacité accrue et productivité améliorée
- Quelle(s) VALEUR(s) CONSOMMATEUR je souhaite renforcer?
Des pistes de réponses : Attitudes et comportements qui influent sur le choix, la fréquence et la fidélité de la marque
- Quelle(s) valeur(s) CULTURELLES je souhaite promettre à toutes mes parties prenantes?
Des pistes de réponses : croyances partagées qui créent un environnement dans lequel opérer et influencer selon les clients, les employés, les actionnaires, les partenaires que les fournisseurs.
Cette réflexion préalable est inspirée de la roue des valeurs marketing qui sera le thème de mon prochain billet. Une roue qui donne un sens à la Présence que je chéris depuis 12 ans maintenant. Un choix que je privilégie pour chacun des clients avec qui je m’investis pour les aider à devenir une meilleure version de leur entreprise avec une création de valeur qui répond aux exigences de leurs parties prenantes. Et avec toutes les remises en question forcées par la pandémie depuis 2 ans, le moment est bien choisi pour donner un nouveau souffle, donner un sens à tout ce qu’on fait jour après jour, au-delà du capitalisme parfois trop sauvage et souvent inhumain.
Pourquoi ne pas vous offrir un plan de croissance en 90 jours en 2022 pour faire le point sur vos priorités en ces temps qui déboussolent même les leaders les plus expérimentés? Une pause réflexion pour remettre les coordonnées de la boussole sur le bon axe. Parce qu’il faut bien l’admettre, nul n’échappe au grand remaniement de l’échiquier économique ayant comme trame de fond, certes des embûches jamais vues, mais aussi des opportunités jamais vu non plus. Brasser les pièces du casse-tête pourrait faire émerger de nouveaux horizons.
La résilience a été fort utile depuis le début de la pandémie, mais 2022 sera une année de choix pour saisir les opportunités du grand remaniement. La bonne nouvelle est que les entrepreneurs ont appris à piloter dans la tempête, leurs sens sont déjà plus aiguisés que jamais, même s’ils sont fatigués, voire épuisés.
Alors on se pique une jasette bientôt?

6 commentaires sur « Un billet aller seulement pour 2022 : le grand remaniement! »