Une mention Twitter a attiré mon attention la semaine dernière : les blogues reviennent en force! Le blogue fait pourtant parti de l’univers Web depuis ses tous débuts. Mais avouons que l’arrivée de Twitter a séduit les plus paresseux qui ont opté pour 20 secondes au lieu d’une heure de leur temps pour s’exprimer. D’autant que la guerre du référencement semble donner raison aux plus « twits » d’entre nous… oups pardon! Les plus « retweetés » d’entre nous.
Mais, là est toute la question : s’exprimer! Avec Twitter et les réseaux sociaux, s’exprimer est devenu synonyme de futilité et légèreté. C’est le « fast-food » de l’opinion publique et des informations. Mais peut-on vraiment aller au fond des choses avec ces outils d’interactions? Non, évidemment pas! D’ailleurs, Twitter change son positionnement pour devenir un fil de nouvelles continu. Le blogue est donc l’outil tout indiqué pour créer du contenu à valeur ajoutée et construire un terroir d’échanges enrichissants. La qualité au détriment de la quantité.
Les entreprises reviennent donc en force vers le blogue, car c’est le seul véritable atout dans une stratégie de capital conversationnel étoffée. Il faut par contre avouer que le blogue d’une entreprise ressemble trop souvent à un publireportage et que cette tendance fait fuir les lecteurs. Danger de pêcher par excès de mercantilisme ou pire par excès de vanité! En fait, c’est le mot « écouter » qui souvent fait défaut dans les blogues.
Il y a d’ailleurs un nouveau phénomène pour exprimer cela et il vaut mille mots : l’ « egocasting »ou le diffusego (traduction de mon cru!). Brian Solis a été le premier à nommer le phénomène pourtant bien connu de tous, soit cette tendance pour un certain segment d’internautes à utiliser les outils virtuels pour s’autogratifier et nourrir leur vanité. Voici la définition traduite que Brian Solis a partagé :
- Egocasters – Ils contribuent à l’ego dans l’égosystème et ils représentent la prochaine étape après le stade des auto-promoteurs. Grâce une promotion continue qui est nourrit par les activités et réponses qui en découlent, les auto-promoteurs ont l’impression de prendre une place de choix dans l’inconscience collective. Ils sont convaincus que tout ce qu’ils pensent et disent, est la réalité pour tous et chacun. Ils perdent le contact avec la perspective que l’écoute permet de nourrir …
Si vous voulez des exemples : je vous invite à remarquer les gens qui ne ratent pas une occasion pour se flatter dans le sens du poil souvent au détriment des autres. Ils utilisent les réseaux sociaux pour exposer leur « eux-même » à la face du monde. Ils ont généralement un public qui nourrit leur égosystème. Heureusement que tout le monde est libre de visiter les sites qui leur conviennent et d’ignorer les autres. Les entreprises qui mettent en action une stratégie de réseaux sociaux doivent éviter à tout prix d’ériger un égosystème. Nous voyons trop souvent la tactique de « l’egocasting » du président ou du directeur des communications qui souhaitent bénéficier d’une vitrine pour briller sous prétexte de se rapprocher des clients. Or, sans une véritable Présence, c’est impossible de se rapprocher de ses clients.
Avant de faire un blogue, songer à vos objectifs. Cela requiert du temps et il faut savoir que l’ « egocasting » peut tuer votre message. Soyez ouvert et dialoguer sans imposer votre publicité, à moins d’offrir un véritable contenu à valeur ajoutée. Créer des ponts, n’ériger pas de barrières en vous et les internautes! À bas les égosystèmes!
Bon réseautage et si vous souhaitez en apprendre plus sur la bonne façon de d’ériger un centre d’écoute et de dialogues actifs, j’ai de bonnes solutions pour vous!
N’hésitez pas à donner des exemples, de « diffusegos »!
« Égosystème » – J’aime beaucoup l’expression! Je crois en effet que de construire une vraie présence sur les médias sociaux est ce que les gens ont le plus de difficulté à comprendre… À moins que ça ne soit parce qu’ils veulent couper au plus court et essayer d’obtenir des résultats à court terme. Une présence se bâtit sur du long terme et dans notre société pressé-pressé, peu de gens ont la volonté d’y mettre du temps.
Bonjour, Je découvre votre article (et votre blog) avec intérêt.
Je reconnais que l’égosystème est monnaie courante. Le monde web est si fluide et si volage que cela devient presque indispensable de pratiquer le « moi-moi-moi » pour se faire remarquer.
Cependant, en lisant cet article (auquel j’adhère), m’est venu la question de savoir comment se distinguer du processus de l’égosystème, et comment faire autrement, notamment quand on est convaincu de la validité du message que l’on veut faire passer, et de l’urgence qu’il y a de faire passer ce message quand on n’est pas déjà entouré d’une foule de fans/suiveurs.
C’est très facile en fait de basculer dans l’avènement du « moi aussi, moi aussi ! » et ça m’intéresse de connaître votre point de vue, ainsi que vos solutions.
Salutations.
Olivier
Très intéressant et j’espère que les « egocasters » de ce monde vont lire votre blogue.
Pour répondre à Olivier :
Je dirais que la ligne qui définit « l’égosystème » et l’évangilisation, c’est la passion que nous anime de vouloir changer les choses. Lorsque les internautes savent au départ que vous avez une « croisade », ils ne sont pas étonnés de vos messages. Le plus important c’est la Présence qui met la table pour le dialogue et les échanges. Participation comme ici… est l’objectif #1
Merci de contribuer à nos réflexions collectives!
Merci d’avoir pris le temps de me répondre.
Votre réponse m’éclaire effectivement et je comprends très bien la nuance que vous soulignez au sujet de la passion.
Je vois également d’autres éléments importants qui consistent à planter le décors de telle sorte d’ouvrir le dialogue.
Cependant, dans le domaine où j’oeuvre (la santé naturelle), j’avoue que la frontière entre passion et prosélytisme est mince. Je le sais pour avoir moi-même commis cette erreur dans le passé, et je le vois pratiqué très souvent parmi les confrères que je coache.
Vous êtes dans un domaine d’expertise que je trouve stimulant. J’aimerais beaucoup approfondir la question avec vous… avec votre accord, bien sûr.