Quand les églises et les silos connectent le monde!

Ce week-end, j’ai eu le plaisir d’échanger avec le maire d’une petite municipalité qui gère une communauté de 1500 âmes. Entre un « Scrabble » et des rénovations, voilà que je découvre quelques petits secrets de campagne qui me révèlent les défis auxquels font face tous les maires des villages du Québec. Un en particulier attire mon attention : l’accès à la haute vitesse Internet!

Lorsque nous vivons dans un grand centre urbain, nous prenons pour acquis bien des choses notamment le transport en commun, les services d’aqueduc et l’accès aux réseaux Internet à une vitesse, disons « normale ». Les compagnies de télécommunications qui ont le pouvoir de distribuer l’accès Internet, choisissent évidemment de desservir les marchés qui sont lucratifs. Or le coût pour établir les réseaux de la fibre optique étant très élevés, 1500 personnes même à un taux d’abonnement de 100%, ne suffisent pas pour justifier les coûts de l’infrastructure.

Les petites municipalités se retrouvent donc avec un sérieux problème, car ils ne peuvent pas assurer que leurs citoyens soient traités de façon égalitaire devant Internet. Il est facile de comprendre que cela n’est pas acceptable. Laisser le fossé se creuser davantage est une réelle menace  qui plane sur l’avenir de ces villages. Non seulement les jeunes ne s’établiront pas dans les villages non branchés, mais en plus des citoyens déconnectés du reste du monde n’est guère une façon constructive de bâtir l’avenir. La cadence de l’évolution naturelle de l’audio et vidéo sur IP, qui exige de la bande passante de meilleur débit pour assurer la livraison, commande à elle seule de s’ajuster à la nouvelle réalité.

Ce problème est, entre autres, un des défis qui sont soulevés par la nécessité d’un véritable plan numérique dont j’ai déjà abordé le sujet dans un blogue antérieur. Mais un bon maire n’attend pas le gouvernement provincial pour agir, il prend les devants. C’est ainsi que plusieurs maires, eux-mêmes incapables de se brancher décemment sur Internet, ont décidé de devenir des fournisseurs de réseaux de fibres optiques. Comme on dit la patience a des limites, aussi grande que la limite de vitesse Internet à en juger par la situation. Le « hic », c’est que plusieurs procès ont été intenté contre ces maires impatients par les compagnies de télécommunications qui jugeaient ces initiatives municipales comme de la concurrence déloyale.

Ces compagnies n’offrent pas le service haute vitesse actuellement et promettent qu’elles le feront d’ici 10 ou 15 ans. Après avoir ri un bon coup, les juges ont aussi concluent que cette farce avait assez dépensé de deniers de l’état et fait perdre de temps à tout le monde. La jurisprudence donne maintenant raison à ces maires audacieux et soucieux du bien-être de leurs concitoyens. Ils peuvent donc se substituer aux compagnies de télécom et construire eux-mêmes les infrastructures de fibre optique afin de fournir les services de haute vitesse Internet.

Le plus drôle dans tout cela, c’est que sans les pignons d’église et les silos de grains, il serait impossible de contourner les montagnes pour distribuer le service. En échange de la haute vitesse à vie, curés et agriculteurs sont donc devenus les nouveaux connecteurs du monde oublié par les oligopoles des télécommunications. Dieu et agriculture, sources de vie….branchée en haute vitesse!

Vous ne regarderez plus les églises et les silos de la même façon lors de vos ballades!

Bon été

signaturesb

5 commentaires sur « Quand les églises et les silos connectent le monde! »

  1. Génial! Félicitation à ces maires qui ont eu l’audace d’affronter la loi pour servir leur population. Quand la loi passe par dessus l’humain, il faut réagir… à haute vitesse!! Bravo!!!
    Merci pour cette anecdote étonnante et savoureuse.

  2. Je viens de réaliser un roman social concernant des faits réels qui se sont produits dans des silos a grains, mon personnage Jean marie Cosmate le raconte dans les dix huit chapitres de ce roman social, est ce que vous seriez tentée de le lire et de l’exploiter au travers de vos recherches et de vos réalisations.
    Pour celà, il suffit de passer par Google de cliquer EDITIM et de recliquer sur catalogue: le titre de mon livre « Pensées et souvenirs amers » .
    Merci d’avance pour avoir pris le temps de me lire.
    Bien cordialement a vous.
    Julien Balbek.

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