J’imagine que j’ai capté votre attention n’est-ce pas? Qui ne voudrait pas ce montant déposé tous les jours dans son compte de banque. Et si vous ne le dépensez pas, le compte se remet à 86 400 $ comme un nouveau solde à utiliser. Donc à vous d’en profiter au maximum.
La prémisse est la suivante : chaque seconde vaut 1$ et tout le monde a droit à ce même montant. C’est la justice divine, l’équité totale. Aucune discrimination sur votre race, votre sexe, votre âge, votre santé ou autre. Jusqu’à votre mort, chaque jour un dépôt de 86 400 $.
Oui, le temps est la seule justice. Tout le monde a la même quantité quotidienne et chacun de nous l’utilise à sa façon. Bien sûr, nul ne sait quel jour ce dépôt cessera. Si vous avez lu mon dernier billet sur le combat des cigales et des fourmis, la prémisse est justement que fait-on de notre temps?
Le dilapidons-nous nonchalamment ou allons-nous jusqu’à gaspiller celui des autres? Comme trop d’entreprises nous font perdre notre temps par leur incapacité à nous servir adéquatement.
Où prenons-nous chaque seconde comme un cadeau sachant que c’est à prendre ou à laisser?
L’heure des bilans annuels
Chaque année, autour de cette période, je fais le point comme bien des gens. L’heure du bilan annuel pour mes affaires, personnellement aussi, et pour planifier un peu le futur plus imprévisible que jamais. Cette année, j’ai manqué le 13e anniversaire de mon propre blogue.
Une année si différente des autres que la notion du temps est dorénavant elle-même revue et corrigée par la pandémie et nos nouvelles habitudes de repli sur soi-même. Comme si les jours et les semaines se suivaient tel un métronome. Hypnotisant à souhait, nous en perdons de plus en plus les marqueurs de temps.
Ce billet est tout de même un marqueur de temps pour moi, il m’oblige à m’arrêter, respirer par les deux narines, à réaliser que l’année est presque terminée, celle qu’on croyait interminable. Celle qu’on veut enterrer pour l’espoir que 2021 soit plus libératrice.
Mais comment entamer cette année de l’espoir sans tirer les leçons de 2020. À quoi aurait servi cette année de sacrifices collectifs si c’est pour revenir exactement là où nous étions en 2019?
Alors, permettez-moi d’y aller de mes propres réflexions sur cette année qui a polarisé le monde comme jamais.
La pandémie un cadeau de temps pour plusieurs
Combien de personnes sont franchement heureuses que la pandémie leur ait offert du temps de qualité avec les leurs? Pour les chanceux qui ont gagné à la loterie du temps, il y a même une dépendance qui se développe de plus en plus.
Amis et collègues n’entrevoient plus les déplacements au bureau. Le télétravail est déjà une nouvelle habitude qui n’est pas prêt d’être concédé par les nouveaux télétravailleurs. Après dix ans en télétravail, la pandémie a grossi les rangs des chanceux et chanceuses comme moi qui épargnent un minimum de 8-10 h par semaine en déplacements matin et soir.
Chacun y trouvant une vie en « mou » qui ne cadre plus avec l’ajout de ce temps pour se « pomponner » chaque matin en perdant encore d’autres précieuses heures.
Le télétravail, c’est un gain d’au moins 40 heures par mois, donc une semaine de travail. Qui veut sérieusement revenir en arrière? Je vous confirme que j’ai compris ça depuis plus de 10 ans. Résultats, j’ai gagné deux ans et demi minimums de plus pour m’investir dans mes projets. Oui, oui! C’est énorme.
D’un point de vue personnel, je pourrais même affirmer que beaucoup plus de personnes que l’on peut imaginer sont soulagées de passer les fêtes sans l’obligation de courir partout pour plaire à tout le monde. Ou même de tout préparer pour recevoir les autres… même ceux qu’on aime. Oui, il y a les autres, mais ça, nous le savons et nous les connaissons.
Une occasion unique de passer des fêtes dans le calme et le repos. Un voyage dans notre « temps » à nous, collé pour les chanceux auprès des leurs…et pour les autres, un autre voyage au fond d’eux-mêmes. À rêver que cette foutue pandémie en finisse une fois pour toutes.
Après plus de neuf mois de pandémie, c’est de plus en plus profond ce voyage… trop pour certains au bord du gouffre. Mais le temps ici est vraiment un cadeau pourvu que nous sachions en faire un bon usage. Et aux chanceux qui ont ce temps, pensez à ceux qui en sont privés, trop occupés à ramasser les pots cassés de la pandémie.
La vraie valeur du temps : la monnaie appréciée en 2020!
De façon assez surprenante, j’entends partout que cette solitude forcée est presque devenue un plaisir coupable. Vous savez ce genre d’aveu que l’on fait en catimini auprès d’une bonne amie.
Une espèce de trêve extérieure qui nous ramène à l’intérieur de nous pour notre plus grand bénéfice.
Combien de choses pouvons-nous faire avec tout ce temps?
Qu’avez-vous fait en 2020 avec cette richesse de temps? Les choses remises toujours à demain ont-elles enfin été réalisées? Les beaux projets auxquels vous teniez si fort ont-ils été amorcés ou réalisés? Je l’espère sincèrement, car s’il y a une chose que nous savons tous est bien que le temps perdu ne revient plus.
Cette pandémie ne va pas durer toute la vie, mais son impact risque d’avoir modifié bien des priorités pour plusieurs d’entre nous.
Mais comment gérer notre temps sachant qu’il n’est pas infini? Nous avons tous une liste de choses à accomplir et selon l’ampleur de cette liste, le temps peut nous manquer.
C’est le propre des entreprises qui embauchent des employés que nous pourrions appeler des porteurs de temps. Ces employés remplissent la banque de temps de leur employeur pour les aider à accomplir le plus possible dans le moins de temps possible.
Parfois, cela ne suffit pas. Il faut des ressources externes afin de pallier la banque de temps déficitaire. La valeur d’une seconde prend alors de la valeur, car pour certains louer leur temps est une question de valeur adéquate.
Alors que certains louent leur travail à un prix qui peut sembler exorbitant, la vraie question est combien de temps nous font-ils épargner? Leur temps à eux pendant qu’ils investissaient des minutes précieuses dans leur savoir, valait peu sur le moment, mais aujourd’hui, ce temps investi a pris de la valeur à la bourse du temps.
Je loue mon temps depuis plus de dix ans et cette notion est au cœur de la négociation chaque fois. Il n’est d’ailleurs pas rare que le taux horaire fasse perdre un contrat lorsque les calculs faits à l’entrée ne sont pas faits à la sortie. Avec un taux plus élevé, il faut savoir ce qui sera accompli en moins de temps grâce à l’expérience. Et la valeur des « gaffes » pour cause d’inexpérience, difficile à estimer à l’entrée. Demandez à mes clients qui appellent au secours après des gaffes inestimables.
D’ailleurs, toute l’économie des services n’est-elle pas basée sur la valeur du temps? Besoin de temps pour faire l’entretien ménager, besoin de temps pour préparer les repas et la liste de tous ces vendeurs de temps s’allonge continuellement. Nous nous louons des banques de temps entre nous pour mille et une raisons. Même les inventions visent en majorité à sauver du temps ou à allonger notre vie. Le temps est la monnaie la plus importante.
Personnellement, ce qui me choque le plus, ce sont les entreprises et les services gouvernementaux qui me font perdre mon temps. C’est aussi un sacrilège de nous faire perdre notre temps à chercher comment trouver quelqu’un pour nous répondre, ou à attendre en ligne pendant un temps interminable. Comme si notre temps ne valait rien. Comme si celui des entreprises était prioritaire. La COVID-19 a permis à trop d’entreprises de décrocher la palme des excuses prêtes à servir, dont la plupart de ces excuses s’est faite sur le dos de notre temps perdu. Sans compter le GAFAM qui se joue de nous avec la chronophagie planifiée (comme l’obsolescence planifiée). Le pire complot pour nous tenir aimanté et accroc à nos écrans.
Faut-il aussi rappeler que le réflexe de chercher sur votre site Web est tellement naturel, qu’attendre pour être répondu en ligne ou au téléphone est dorénavant encore plus frustrant. Particulièrement si l’employé nous renvoie sur le site Internet, ou s’ils nous répondent une semaine plus tard comme Best Buy l’a fait lors de mon dernier achat alors que l’envoie était déjà fait. Si les clients appellent, supposez qu’ils ont fouillé votre site Web et leur appel est fait en désespoir de cause. Lisez cet article qui est toujours d’actualité : Le mot « service » implique-t-il nécessairement un humain?
Comment mesure-t-on la valeur du temps?
Cette question est la plus importante. Demandez à quelqu’un qui n’a que quelques jours, semaines à vivre versus à quelqu’un qui croit qu’il a toute la vie devant. C’est que le temps n’a pas la même valeur selon ce qu’il reste dans notre banque selon toute vraisemblance.
Le meilleur exemple est la valeur de l’argent. En effet, la finance est la mathématique adaptée au temps. Avec des intérêts, l’argent prend de la valeur dans le temps (enfin, habituellement si on ne joue pas à la bourse et la valeur de notre capital), comme les prêts aussi coûtent de l’argent dans le temps avec le taux d’intérêt.
Dans mon dernier article sur le combat des cigales et des fourmis, je soulevais l’importance de la littératie financière (inverse de l’analphabétisme financier) pour bien commencer dans la vie, mais surtout pour atteindre une certaine autonomie financière à l’âge de la retraite ou en cas de mauvais pas.
Devant le choix de recevoir 3 millions maintenant, ou de recevoir 1 cent pour le premier jour doublé chaque jour pendant un mois, il ne fait nul doute que les cigales choisiraient de recevoir 3 millions immédiatement. Ne réalisant pas que le 30e jour, elles auraient déjà plus de 5 millions, et le 31e au-delà de 10 millions. L’effet cumulé du temps laisse ses traces partout sans exception.
L’effet boule de neige en d’autres mots. Si nous épargnons, un peu chaque semaine, comme si nous ajoutons sur nos cartes de crédit chaque semaine en payant qu’un minimum chaque mois.
Même chose avec les calories que nous accumulons en surplus, lentement et sûrement (merci la COVID) et celles que nous gérons en réduction, lentement et sûrement. Le temps fait loi partout, et sa meilleure complice est la discipline. Si vous brûlez la chandelle par les deux bouts, c’est un peu comme emprunter au temps des demains plus difficiles, et si vous choisissez la « farniente », c’est comme dévaloriser la valeur de votre temps.
Pour bien comprendre cet effet cumulé, je vous invite à lire le livre de Darren Hardy : L’effet cumulé : comment décuplez votre réussite! Vous y découvrirez l’importance du cumul des petits gestes sur le temps.
Le rapport au temps change
Entre ceux et celles qui trouvent le temps long avec les restrictions actuelles. Et, il y a ceux et celles qui font un super usage de ce temps épargné en déplacements et autres. Ils paniquent même à l’idée du retour à la normale.
Plusieurs se sont enfin concentrés sur leurs passe-temps créatifs et ludiques. D’autres en profitent pour concocter leur prochain projet d’affaires (comme moi 😉). D’autres en chômage forcé se forment pour un prochain métier et envisagent l’avenir avec un nouveau regard payés pour le faire de surcroît.
Pour d’autres, avoir autant de temps est une quasi-calamité. Dommage que vous ne puissiez pas le déposer dans le compte des autres. Je serais preneuse pour dire la vérité. Plus d’idées que de temps pour les accomplir… ça demande une sélection des priorités dans le temps.
Si 2020 nous enseigné une chose, c’est bien que la valeur du temps est nettement différente pour chacun. C’est pourquoi j’ai énormément de misère avec le concept des cigales. Et cela n’a rien à voir avec un jugement sur le rapport à l’argent. C’est sur le rapport avec le temps et celui qu’on gaspille.
La vérité est que de nombreuses fourmis ont de la difficulté à boucler les fins de mois. Par contre, ces fourmis travaillantes ne perdent pas leur temps. Soit elles aident les autres, soit elles se forment, soit elles font une recherche active d’un emploi, soit elles lisent des livres pour les aider, soit elles pratiquent des sports santé, soient elles font des activités créatives et j’arrête ici. Elles connaissent la valeur du temps et ne feront rien pour le gaspiller.
Ce que je souhaite à l’humanité, à notre société pour la prochaine année, c’est de réaliser la valeur du temps et d’en faire un bon usage. Il est la seule justice et il faut bien admettre, il peut paraître interminable parfois, mais la vérité est qu’un jour, le dépôt ne se fait plus. D’ailleurs le concept de la Présence qui m’est si cher est basé sur la qualité de ce temps que l’on partage avec les autres, mais surtout que l’on respecte en tant qu’entreprise. Pas dans l’idée de gérer le temps, mais d’en réaliser sa pleine valeur pour en profiter à chaque instant.
D’ailleurs, je vous invite à réfléchir au dernier rêve que vous avez mis de côté. Vous savez ce rêve un peu fou genre : j’aimerais retourner aux études ou apprendre l’espagnol, ou apprendre le vitrail ou autres. Essayez d’imaginer que vous ayez fait les pas à ce moment-là, seriez-vous déjà diplômé, parleriez-vous l’espagnol ou seriez-vous le nouvel artisan qui vend ses œuvres de vitrail?
La vraie richesse est le temps, et ce, quelle que soit votre origine, votre milieu de vie et autres excuses bidon pour le gaspiller! Faites du temps votre meilleur allié en 2021.
Joyeuses fêtes dans un grand bain de temps que nous avons pour s’énergiser afin de bien commencer l’année 2021 tant attendue!
P.S. Je vais préparer les tendances 2021 dans l’univers Web pour mon 1er billet de l’année avec tout ce temps dans les fêtes 😉

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