L’été nous a déjà dit au revoir. Il est temps de reprendre un peu les activités dites normales dans le quotidien des habitants des pays nordiques. Normales dites-vous? Quel concept à dimensions variables, la nouvelle normalité a tout sauf l’air normal! J’ai eu ma 1re rencontre client en 3D la semaine dernière après 6 mois de 2D. J’ai failli ne pas entrer dans mes vêtements de sortie officielle. Pour dire, la normalité peut parfois prendre des airs anormaux. Oui, j’ai apprécié notre rencontre à deux mètres de distance, le plaisir de revoir mes clients en valait la peine. Je m’ennuyais plus que je pensais de ça. Une petite sortie, ça change de nos écrans. 😉
Après dix ans de technologies prêtes pour la vie en ZOOM, il aura fallu un virus pour nous transformer en travailleurs 2D, aspirés par nos écrans. Il semble d’ailleurs que le travail à domicile ait trouvé preneur dans la population. Que le retour à la normale ne sera plus jamais normal. Les temps ont changé et l’adaptation est notre seule issue. Même si ma vie d’entrepreneur à domicile n’a guère changé, je dois tout de même admettre que c’est pratique d’épargner tout ce temps de déplacement non facturable. C’est nettement plus rentable. Mais j’avoue aussi que j’ai peur pour les activités commerciales autour des places d’affaires et l’économie en général. Le boomerang va revenir très vite.
Connaissez-vous des personnes qui ont attrapé la COVID? Hum!? Mais tout le monde connaît quelqu’un qui a perdu son emploi ou profiter des largesses de la PCU. À ce rythme, la vie en 2D va littéralement tuer la vie en 3D. Dans le même souffle peut-être sauver la planète avec la réduction des GES. Qui sait? Maintenant que je vous ai visualisé les concepts spatiaux de la 3D et la 2D, permettez-moi de réaligner le concept de la 3D à ma façon dans d’autres dimensions.
3D : Direction, Discipline et Discernement
J’imagine que vous avez remarqué la polarisation de la population entre les « pros » masques et les « anti » masques. C’est franchement désolant de constater que des gens que je croyais équipés pour apporter un peu de nuances et de discernement dans leur jugement sont dorénavant dans la liste qui s’allonge chaque jour des conspirationnistes. En fait, une liste qui s’allonge aussi vite que l’étau de la discipline qu’on leur demande pour suivre la direction des autorités dont ils ne croient pas un mot. Facile à comprendre, plus il faut des sacrifices pour la collectivité au détriment de son bien-être individuel et plus les contestataires se lèvent pour crier « LIBARRRRTÉÉÉ »! Ici, le point n’est pas de savoir s’ils ont tort ou raison. Mais il faudra changer d’attitude pour revenir à une vie en trois dimensions réelles rapidement.
Comment sortir de ce cercle vicieux dont la pandémie est responsable?
Débutons avec le « D » pour DIRECTION
Force est d’admettre qu’aucun dirigeant n’a fait des études en gestion de pandémie. Au mieux, en gestion de crise, mais là, nous sommes en plein psychodrame collectif. Je ne vais pas répéter ce que les « vrais et bons » médias rapportent, mais je me permettrai tout de même de rappeler que tous les gouvernements font pousser leurs ailes pendant la chute. Au début, les citoyens ont cru les dirigeants, avaient-ils d’autres choix? Et encore, les dirigeants ne s’abreuvaient pas tous à la même source. Il y avait les Trump, Bolsonaro, Johnson et les autres…
Six mois plus tard, de nombreuses incohérences cumulées font sortir les plus récalcitrants aux barricades au nom de la liberté. Même si nous pouvons admettre qu’il y a de nombreuses failles dans les décisions et la gestion de la pandémie, il faudrait être complètement de mauvaise foi pour dire que toute ceci est un complot pour nous asservir. Des instances occultes voudraient nous dominer par la peur, bientôt nous suivre via un vaccin et pourquoi pas en donnant le virus aux récalcitrants tant qu’à y être. Bill Gates mange toute une gifle sur sa réputation. Le pauvre Bill est aux premières loges des paranos du complot. Voir mon billet : « L’érosion de la vérité : entre cynisme et vérité » pour comprendre la stupidité de ces accusations.
Mais la morale de cette histoire est aussi simple : lorsque la direction est incertaine, que les mains sur le volant semblent être perdues sans GPS à tourner comme des girouettes, oui les gens s’impatientent surtout les plus indisciplinés et frustrés. Bien sûr que ces derniers se qualifient de héros et d’éveillés, de vaillants citoyens qui veillent sur nos intérêts. Mais bon, il ne faut pas conclure que les autres sont des autruches ou des moutons non plus.
On comprend que les limites de tous ne sont pas les mêmes. On comprend aussi que les gens perdent confiance devant des méthodes de calculs de contaminations et de morts qui changent constamment. Sans compter les masques qui ne servaient à rien en mars et qui maintenant vont renflouer les coffres appauvris de l’État avec les amendes aux récalcitrants. Les masques deviennent aussi un symbole de bâillon pour certains. Alors, un comité de direction multipartisme avec experts de toutes allégeances devrait peut-être voir le jour pour aplanir les tensions afin d’éviter que le D pour Discipline ne devienne le D pour Dictature. Après tout, il y a matière à questionnements concernant les décisions cumulées depuis six mois et pour les mois à venir. Plaider l’ignorance à ce stade ne tient plus la route pour personne.
Voyons le « D » pour Discipline
Dans cette nouvelle vie en 3D, j’ajoute le D pour Discipline, car il en faut plus que d’habitude depuis le début pour ne pas perdre les pédales. Le sacrifice du masque, des limitations frustrantes partout, des règles en classe exigeantes et effrayantes selon la conception de la vie « normale » des enfants, des enseignants et j’arrête ici. Mais la réalité semble dire que cette pandémie, tout comme la grippe espagnole, pourrait durer deux ans. Nous pourrions avoir quatre vagues mortelles. Comment ferons-nous pour garder la tête froide et minimiser les morts, les conséquences économiques et j’arrête ici? Il faut s’armer de patience et s’accrocher à notre résilience collective et chercher à gérer de manière cohérente certes, sans sombrer dans le D de la désobéissance. Si l’anarchie se mêle de la partie, nous finirons comme dans les films futuristes à la « Classe 1984 » parce que les gouvernements auront des excuses en or pour resserrer l’étau donnant raison aux conspirationnistes.
Alors, je dis que cette nouvelle vie en 3D requiert une dose hors du commun de discipline personnelle et collective. Pas de la soumission, juste de la discipline pour suivre des instructions frustrantes certes, mais fondamentalement altruistes. L’individualisme en pareille situation est secondaire. Une frange de la société n’est pas habituée à la discipline. La désobéissance est franchement même un trait de caractère nommé « rebelle » dont plusieurs en portent fièrement l’étiquette auto-proclamée. Au point d’en faire un mode de vie. Être unique, différent, aller à contre sens, c’est être « hot ». Bienvenue dans notre nouvelle société qui change d’axe d’égocentrique à altruiste pour sa survie.
Terminons avec le « D » pour Discernement
Dans notre nouvelle « normalité », une chose est certaine le besoin d’informations fiables et crédibles n’a jamais été aussi nécessaire, mais aussi difficile. Le cynisme dont je parlais dans mon article de juillet est à son paroxysme. Le presto va exploser. Les médias sociaux sont plus que jamais le combustible du cynisme collectif. Les fausses nouvelles voyagent plus vite que les vraies. Il faut apprendre à développer sa curiosité certes, mais développer son discernement n’est pas malheureusement à la portée d’une baguette magique. La nature humaine étant ce qu’elle est, nous cherchons toujours à confirmer nos dires plutôt qu’à prendre la peine d’écouter ce qui nous ne convient pas dans une ouverture sincère.
J’avoue que ce dernier « D » est plutôt difficile, même avec de la bonne volonté, discerner le vrai du faux est souvent totalement biaisé par les intérêts du colporteur de ladite nouvelle et de celui qui cherche à l’analyser. J’ai écrit un billet avec une liste d’outils pour valider si les nouvelles sont fausses, à relire pour vous aider. En revanche, ce qui me désole, c’est ce triste constat que les recherches sérieuses présentées par les scientifiques qui ont mis des années à mesurer, documenter, tester, analyser, retester, et j’en passe, pour en faire des consensus scientifiques ne font même pas a minima office de « crédibilité » parmi les paranos de la conspiration. Alors, si les cerveaux scientifiques, à priori les plus sceptiques de la terre, les plus cartésiens de surcroît, n’arrivent même plus à nous convaincre, qui le pourra? Dr Arruda, Fauci et compagnie sont mis au rang des vendeurs du temple aux côtés des Trump, conspirationnistes, et cie. Triste. Trop triste.
Alors, il faut insister sur notre capacité à discerner, à développer notre jugement individuel et collectif afin que le 3e D ne devienne le D pour Dérive. Parce que je le vois aussi partout où je pose mon regard, le scepticisme est bien là pour rester. Et franchement, qui peut nous blâmer? Je sais que de nombreux enjeux de société sont à regarder avec beaucoup de précautions comme la 5G et l’IA, mais la pandémie? Je doute que nous soyons les victimes d’une machination machiavélique pour nous asservir. Mais soyons réaliste : il est vrai que la COVID est la nouvelle excuse prête à servir, et croyez-moi, pas juste les gouvernements sont à surveiller.
La nouvelle vie en 3D est là pour une nouvelle ère anxiolytique, mais chacun choisira sa version adaptée selon sa personnalité. Nous serons peut-être moins là en personne autour de nous, mais chacun est libre d’adopter sa vie en 3D jusqu’à ce que le calme revienne. Choisirez-vous la Direction, la Discipline et le Discernement ou son revers, la Dictature, la Désobéissance et la Dérive?
Pour être bien franche, je considère qu’il faut être docile pour le bien commun, mais pas imbécile pour le bien de l’humanité! Il faut avoir de la Présence!
Les entreprises, les clients, les citoyens, les journalistes, les politiciens, les fonctionnaires, les plus démunis etc. sommes tous solidaires dans cette pandémie. Le virus ne fait aucune ségrégation.Il nous force à être la meilleure version de nous-mêmes et non l’inverse.
Bonne rentrée et souhaitons-nous le meilleur collectivement!
PS Je suis toujours disponible pour vous aider et former à faire du marketing de sens axé sur la Présence!
