Relis ton tweet 7 fois avant de tweeter : petit guide pratique du parfait « twitteur »!

Je pourrais vous citer ici une dizaine de proverbes que les médias sociaux réinventent chaque jour. Mais celui en titre, inspiré du fameux  » Tourne ta langue 7 fois avant de parler », me titille particulièrement depuis quelques jours suite à la première expulsion de l’histoire des jeux Olympiques d’une athlète, la grecque Voula Papachristou,  pour cause d’un « tweet » dopé au racisme. Au cours de l’année, nous avons aussi vu moult politiciens, hommes d’État, artistes et journalistes faire de graves bévues avec les nouveaux modes de communications en temps réel tels que Twitter ou Facebook. Ce billet vient donc à point dans cette période d’effervescence électorale où les néophytes du 140 caractères pousseront comme des champignons avec tous ces nouveaux candidats et ces aides électorales temporaires.

Une arme de démocratisation massive et d’autodestruction individuelle

Alors que nous étions encore tout juste une petite poignée d’utilisateurs de Twitter au Québec, Barack Obama aura surpris la planète entière en devenant le 1er président de couleur à pendre la tête des USA grâce à son arme de démocratisation massive : les médias sociaux. Nous le savons maintenant, cela aura été son meilleur atout pour faire parler et surtout faire voter des électeurs habituellement non impliqués en politique. Un franc succès sur toute la ligne et sans bavures svp. Un virtuose du message en 140 caractères qui a conquis les américains à coup de petits messages percutants, authentiques et répétitifs. Depuis ce temps, tout le monde tente de copier la recette secrète de son succès. Disons-le franchement, il y a peu de comparables à ce jour. Depuis un certain temps, je regarde aller les gazouillis des leaders dans la course au rôle de chef du Québec, le leader à suivre pour nous sortir de notre cynisme, s’il en est! Je résumerais le tout à un mot : pathétique! Dans leur profond désir de se montrer humain face à l’électorat courtisé, les chefs se transforment en commère du village. Au mieux, ils nous disent ce que l’on sait déjà ou au pire, ce qui n’a aucun intérêt et tout ça en temps réel. J’en connais peu qui gagne à « tweeter » en ce moment. Même le petit protégé à Pauline, le jeune Léo doit réapprendre à « tweeter » pour son nouveau rôle de représentant potentiel des citoyens de Laval-des-Rapides. Vos « tweets » sont scrutés à la loupe par vos adversaires et vos détracteurs. Tels des vautours, ils attendent le mot mal choisi, le « retweet » hors contexte ou votre incapacité à faire une phrase structurée intelligemment. Il faut le dire, « tweeter » en français demande un tantinet plus de réflexion et de vocabulaire. Tout compte, alors imaginez les accords de verbes au pluriel, les virgules, les points et les articles qui font souvent l’objet d’un sacrifice pour le chiffre magique de 140 caractères pas plus (120 serait même plus exact, si votre souhait est d’être « retweeté )!

Les médias sociaux : une nouvelle arène de jeux et de spectacles incontournable

Comment faire pour s’en sortir sans les modes d’expression en temps réel? Les entreprises sautent dans la parade, les personnalités publiques, les critiques, les journalistes, les citoyens et j’en passe et rien ne peut arrêter le train de l’expression sans rails. C’est un nouveau mal nécessaire et la campagne électorale du Québec se fera cette fois-ci avec Twitter, Facebook et tutti quanti, c’est inévitable! Mais essayons d’imaginer que nous donnons un micro à un épais, un inculte, un illettré ou pire un imbus de lui-même? Vous direz, ben voyons donc, c’est impossible, il y a des gens qui recrutent et qui choisissent les candidats pour assumer cette difficile responsabilité de parler au nom des autres. Si je vous donne un portevoix et je vous permets de vous adresser à une foule, auriez-vous quelque chose d’intelligent à dire parce que vous avez entre les mains un moyen de vous faire entendre. Pourtant à tous les jours, les millions de « tweet » dans les médias sociaux prouvent que la liberté d’expression ne vient pas automatiquement avec responsabilité et crédibilité.

Le petit Léo a publié un tweet relatif à son entrée en politique, 24 heures avant la conférence de presse. Les journalistes sont maintenant relégués aux rôles de relayeurs et/ou de valideurs de « tweets ». Ils complètent les 140 caractères par des détails supplémentaires et des photos avec un peu de chance, ou de budget. Impossible donc pour les journalistes d’ignorer le jeu s’ils tiennent à leur pertinence et leur crédibilité. Alors le point est simple : avoir des moyens pour communiquer ne fait pas le communicateur. Nous verrons très bientôt, et c’est commencé, le « tweet de bois » qui est l’autre extrême du spectre « j’en dis trop ou pas assez ». Oui ça promet cette campagne électorale qui fera siffler les « tweets » comme les cuillères ont fait résonner les casseroles. Espérons que tout cela permettra de mieux raisonner et faire un choix réfléchi cette fois-ci! Souhaitons surtout que le meilleur leader ne soit pas lapidé sur la place publique à coups de « tweets » destructeurs ou qu’il se fasse lui-même harakiri avec un « tweet » mortel!

Petit guide du parfait « twitteur » ou « réseauteur » afin d’éviter votre autodestruction personnelle!

Dans le but d’aider les néophytes à utiliser les médias sociaux plus intelligemment, je vous ai concocté un petit guide tout simple qui vise à rappeler les règles élémentaires. Rappelez-vous que votre réputation ne tient qu’à un tweet!

  1. Définissez d’abord à qui vous parler : cela vous permettra de trouver le ton juste et la ponctuation optimale
  2. Cernez les sujets que vous souhaitez discuter et partager : dites-le haut et fort dans votre mini bio et respectez votre ligne éditoriale. (ex. je parle de marketing et de médias sociaux, je ne glisse pas un « tweet » sur ma merveilleuse recette de côtes levées!!!)
  3. Je détermine ce que je veux passer comme message clairement avant d’écrire.
  4. Je l’écris idéalement sans faute, si mon objectif est d’être crédible évidemment
  5. Je me relis 7 fois avant de publier
  6. Je fais l’effort d’adapter mon message selon les médias que j’utilise (Pinterest ou Facebook préfèrent les images et les vidéos)
  7. Je ne réponds jamais sous l’impulsion, ne publie jamais sous l’émotion ou sous l’emprise de l’alcool : Don’t drink and tweet!
  8. Je m’assure de jamais retweeter quelqu’un qui ne respecte pas ce guide ou dont l’information n’est pas validée. Si vous aimez vraiment le message, créez-en un de votre cru plutôt que de répandre la bêtise!

J’arrête ici, car je pense que ces petites règles simples sont déjà un bon départ pour une utilisation réussie de ces armes de démocratisation massive! Cela vous évitera de vous mettre le clavier dans la bouche!

Amusez-vous bien, mais rappelez-vous que les paroles s’envolent, mais les « tweets » restent!

Pensée du jour : Dis-moi ce que tu tweetes et je te dirai qui tu es!

Sylvie Bédard

4 commentaires sur « Relis ton tweet 7 fois avant de tweeter : petit guide pratique du parfait « twitteur »! »

  1. Sylvie, tu as tellement raison ! Même si j’ai suivi ta mini-formation sur Twitter, je ne me sens pas encore à l’aise de l’utiliser. Et finalement, tous n’ont pas besoin de savoir ce que je pense. En tout cas c’est certain que MOI je n’ai pas à connaître tous les soubresauts de leur esprit. Dieu merci, le journal perso existe encore, et certains auraient intérêt à le découvrir.

    1. Merci Sylvie! Sans devenir totalement parano, il suffit juste d’un peu de jugeotte et l’affaire est ketchup! Merci de me lire et de participer, reste plus qu’à partager la bonne nouvelle! hahaha!

      bonne fin d’été!

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