Les réseaux sociaux : êtes-vous un poisson ou un troll?

La semaine qui vient de se terminer aura fait naître le 1er Pape « tweet » de l’histoire sainte. La foi 2.0 qui se met à l’heure digitale sans peur ni reproches, juste sur le petit Jésus branché sur l’au-delà via un nouveau portail « www.news.va ». Oui l’amour que les réseaux sociaux propagent à grands coups de « j’aime », aura finalement gagné ses lettres de noblesses dans le territoire sacré du Vatican. Il fallait s’y attendre n’est-ce pas? J’imagine la gang de « Zouaves » à la recherche d’interdictions potentielles dans les écrits et règlements du plus petit pays du monde allant à l’encontre de la diffusion de messages « Saints » via les plateformes sociales. Faut-il croire que les avantages étaient finalement plus grands que les dangers? Le pouvoir de propagation virale de la foi, bafouée sur tous les flancs, est une douce revanche. Mais cet amour interpelle un nouveau phénomène.

Les dangers de l’amour viral

Je ne ferai pas une dissertation sur les « MTS », mais bien sur les effets pervers du bouton « j’aime ». Un article paru dans Cyberpresse le 2 juillet dernier sous la plume d’Alain McKenna, me rappelait à quel point mes appréhensions sont fondées concernant le biais affectif des réseaux sociaux. En donnant seulement la permission d’aimer une page, Facebook, Google et cie, nous forcent à aimer sans nuance et à détester en silence. Cet article relate les réflexions du professeur de sociologie, André Mondoux, de l’UQAM. Il compare le phénomène viral en temps réel, aux bancs de poissons qui suivent le premier sans se poser de question. Comme une danse, les poissons se suivent et réagissent aux mouvements dans une parfaite synchronicité. Donc du point de vue individuel, les réseaux sociaux permettent une émancipation individuelle. Toutefois, du point de vue collectif, c’est le nivellement vers le bas. Pourquoi?

L’avantage du premier

Si vous connaissez le phénomène viral, vous serez convaincu que celui qui lance une idée ou une opinion engendre le mouvement de masse. Dans les médias sociaux, il n’y a pas de bouton « off » ou de « reculons », une fois lancée on suit la vague ou on l’ignore. Pas le droit de la détester et encore moins le pouvoir de l’arrêter, à moins bien sûr de partir une autre vague. Les entreprises l’ont bien compris et là réside tout le pouvoir de l’affection viral. On aime ou on se tait! Pratique non? En fait, on aime ou on déteste serait plus juste dans certains cas, car les réseaux sociaux ne font pas dans la nuance.

Je n’aime pas : je suis un « troll »

J’ai déjà écrit deux articles relatant les failles de services de deux entreprises : Déménagement Bouchard et Bell Canada. Selon, le professeur Mondoux, je pourrais être un attrape « troll ». Petit personnage mythique norvégien connu pour empester la forêt, ce sobriquet est donc représentatif des internautes qui empestent les blogues. Je dois dire que depuis la parution de ces articles qui ne parlent pas d’amour, je me rends bien compte que je ne suis pas la seule à vivre les aventures que je relate. Les gens ont besoin d’exprimer leurs opinions sans censure. Ce sont mes billets les plus participatifs, i-e ceux qui ont récolté le plus de commentaires. La technique prouve bien que l’appel à la concertation peut fonctionner. Nous sommes à deux doigts d’intenter un recours collectif contre « Déménagement Bouchard » et tout cela grâce à mon blogue. Vive les « trolls », car c’est eux qui font bouger les choses!

Nuances et opinions SVP!

Rappelez-vous que les boutons « j’aime » polarisent l’affection et laissent peu de place aux nuances. Lorsque vous dites « j’aime » vous joignez le banc de poisson et vous favorisez le premier qui vous a guidé dans cette direction. Si c’est votre désir, tant mieux, allez-y sans retenues. Par contre, sachez que plusieurs idées qui méritent des débats fondamentaux meurent au combat des réseaux sociaux parce que les internautes préfèrent un clic affectif plutôt que le clavier de l’opinion nuancée. Je vous encourage à faire l’effort de partager vos opinions, il en va de notre intelligence collective!

Vous pouvez aimer ce billet ou être ce « troll » qui va à contre-courant en émettant une opinion différente!

5 commentaires sur « Les réseaux sociaux : êtes-vous un poisson ou un troll? »

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