Auteur à succès du « Point de bascule » et de «Intuition » Malcolm Gladwell récidive encore avec son dernier livre « Outliers – Story of Success » (« Exceptionnels – histoire du succès » oserais-je traduire). Une fois de plus ce journaliste original aborde un sujet fort à propos relié au succès sous sa forme la plus authentique. Je présume sans trop d’efforts que sa fascination pour le succès semble être partagée par plusieurs, car tant ses livres que ses conférences se vendent comme des petits pains chauds. Lors de son passage à Montréal en novembre dernier, il a fait salle comble, malgré un prix assez salé : plus de 400 $. Je l’aime bien, mais j’ai des limites qui sont essentiellement d’apprécier ses contenus et d’en parler (voir blogue janvier 2008). Par contre, ce qui est intéressant de constater, c’est que son dernier livre, une analyse bien documentée des succès, nous révèle des faits d’une nature surprenante et je dirais même inquiétante.
Entre autre, on y découvre que certaines années ont été des cuvées fastes en succès, que certaines origines ethniques semblent être un critère de succès pour les avocats les plus riches ou même que des mois d’anniversaires ciblés soient un point en commun de plusieurs stars à succès, bref que des éléments hors de tout contrôle. Malgré tout, le succès ne semble pas un hasard pour la plupart. Ainsi peut-on découvrir que pour devenir un expert, il faut au minimum 10 000 heures de travail. Si vous faites le calcul, à 40 heures par semaine, il faut 5 ans. Pour les semaines de 50 ou 60 heures et même plus pour les passionnés, vous pourriez en 3 ans devenir un expert.
C’est exactement les cycles professionnels que j’ai expérimentés personnellement. Selon l’intensité des périodes, j’ai toujours fait le tour du jardin en 3 ans et étiré la sauce parfois jusqu’à 5 ans. La passion et la soif d’apprendre permettent de combler rapidement le temps normal pour maîtriser une expertise. Selon ma propre expérience sa théorie serait tout à fait plausible. Là où l’autopsie se corse c’est le nombre d’idées qui seraient nécessaires pour aboutir à un seul succès commercial : 3000! Il n’est donc pas étonnant de réaliser que çà prend une bonne dose de chance et encore une plus grande part de soutien financier pour réussir. Un entrepreneur aurait donc une seule chance sur 3000 de réussir. Absolument pas, car nous parlons ici d’idées et non de projets d’affaires. Je pense que c’est là où les nuances deviennent nécessaires. D’abord la réussite est une définition très personnelle qui se définit en fonction de ses objectifs individuels du départ. Pour tout ce qui touche les innovations, la situation semble en effet démontré qu’il y a beaucoup d’appelés et peu d’élus. J’imagine que cela devrait me réconforter de savoir que trois projets à caractère innovateur dans lequel je me suis impliquée au cours des dernières quatre années avaient 2999 chances sur 3000 d’échouer. Mais la vérité c’est que je ne crois pas à ce calcul.
À l’heure où l’innovation apparaît comme la seule voie pour sortir du chaos actuel, j’ose espérer que le ratio de succès est plus élevé que 1 sur 3000. En temps de crise, les meilleures idées émergent, car la nécessité est souvent la mère de l’invention. Les experts prédisent que les 5 prochaines années verront naître un nombre incalculable d’innovations stimulées par une crise qui nous force à tout remettre en question. Mais en période de rareté de ressources financières, il faut redoubler d’effort pour éviter de voir les innovations porteuses d’espoir être assassinées avant de pouvoir naître. Réalisez-vous à quel point, il est difficile en ce moment pour les entreprises de trouver le financement pour des activités qui ont fait leurs preuves, alors imaginez les idées qui n’ont pas fait les leurs. Le plus triste, c’est que de nombreux départements de recherches et développement se font couper les vivres à un moment critique de notre histoire économique.
Je pense qu’il faudra la main de Dieu pour quelques miracles en matière d’innovation, faute de pouvoir avoir la main du banquier ou de l’investisseur en capitaux de risque. Un consommateur apeuré par une situation contextuelle qui décide de limiter ses dépenses c’est une catastrophe passagère. Une entreprise qui ferme son centre d’innovation ou coupe dans les budgets de projets spéciaux sous prétexte d’une gestion prudente, c’est une catastrophe économique qui nous suivra longtemps après que l’œil de la tempête aura disparu. C’est le cœur d’une entreprise et l’élan collectif vers le renouveau. Mais il y a pire encore. Lorsque des investisseurs et des banquiers dont leur raison d’être est de financer ceux qui ont besoin de capitaux ne font plus ce qu’ils doivent faire, c’est un tsunami économique. Cette paralysie fait mourir des compagnies les unes après les autres depuis le début de la crise. Au fond la meilleure innovation serait de trouver une nouvelle façon de faire rouler l’économie sans l’argent. L’ère du troc renaîtra peut-être, sait-on jamais. N’importe quoi pour sortir de notre paralysie collective. Il faudra bien que les riches reprennent confiance et stimulent l’économie. En attendant, vous pouvez toujours allez faire un vœu dans la fontaine de Trévi virtuelle, en plus vous n’aurez même pas un vrai sou à y jeter pour faire votre vœu.
Au fond partir en affaires, c’est bien plus qu’une idée que l’on veut faire naître, c’est une certitude personnelle que nous avons trouvé une passion qui vaille la peine de défier les pronostics alarmants des experts économiques et des journalistes alimentés par le sensationnalisme. Pour être entrepreneur, il faut un réservoir de passion, un gallon de bonnes idées et un grain de folie sans oublier du soutien financier, technique et moral. C’est la plus belle aventure qui nous met au centre de l’action et non en marge de celle-ci. Lorsqu’un entrepreneur a décidé d’être en affaires, ce n’est pas pour échouer! La recette du succès est donc très personnelle et défie tous les ratios! Elle est composée de dizaines d’idées et non d’une seule. Mais surtout, il semble que le succès de tous les grands de ce monde soit le résultat de bien des gens autour d’eux qui ont fait le pari de leur succès et qui ont contribué à les élever là où ils sont.
La bonne nouvelle c’est que de nombreuses idées peuvent naître sans de gros capitaux et cela, nous le devons à Internet qui permet la force collective. Juste à regarder la moyenne d’âge des millionnaires et milliardaires, vous verrez que les bonnes idées sont de plus en plus branchées! Raison de plus pour réseauter et de savoir vous entourer.
Bon succès!
N’oubliez pas les inscriptions au cours lancement d’entreprise, un atout pour améliorer vos chances de succès à peu de frais.
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