Je me suis fait interviewée récemment par le Journal des Affaires (voir article dans onglet « visibilité ») dont le titre de l’article est : Le cybermarketing est un outil de plus. Malgré que cette entrevue ait duré plus d’une heure disons que le texte est plutôt avare considérant la profondeur de cet échange. Mais le plus drôle, c’est qu’en commençant l’entrevue, je dis d’emblée au journaliste que le terme « cybermarketing » est plutôt dépassé et je l’invite à l’éviter. Après la lecture de l’article qui est tapissé du mot « cybermarketing », même le titre n’y échappe pas, je communique avec le journaliste fort sympatique pour lui souligner ma déception face à l’usage de ce mot. Il me dit que c’est le terme préconisé par l’office de la langue française.
Bon une fois de plus, voilà les fonctionnaires qui dictent les règles d’usage dans le français des affaires. Il ne faut pas s’étonner que tout le monde soit confus avec les termes des nouvelles technologies. Non seulement, il en naît un à tous les jours sinon toutes les heures, mais il faut aussi prévoir les traductions officielles qui arrivent quand le terme n’est plus utilisé ou en désuétude. Qu’utilise-t-on comme terme alors dans le merveilleux monde du marketing? J’y arrive…patience.
Wikipédia est une source relativement fiable à cet égard et nous propose les termes emarketing, netmarketing ou webmarketing. Si je suis mal à l’aise avec le mot cybermarketing, c’est justement parce que cela est relié à la notion du cyberespace qui est né dans les années 1980 dans une nouvelle de science-fiction de William Gibson toujours selon les auteurs de Wikipédia. D’ailleurs les cyborgs (comme dans Terminator) sont justement des organismes cybernétiques. Or le web n’est pas de la science-fiction. Ce n’est pas parce que certains résistent ou ne le maîtrisent pas totalement que c’est une réalité parallèle. En tout cas, plus maintenant. Quand mon père de 69 ans va sur Youtube et ma tante de 60 ans m’envoie des messages de Facebook, je sais que ce n’est pas de la science fiction.
Je préfère comme bien des collègues dans cette industrie, le mot « e-marketing » parce qu’il inclut la notion de toutes formes de marketing par voie électronique. Il définit le média utilisé sans circonscrire le tout à l’univers du web uniquement. Comme je prêche pour une seule réalité, celle du client je ne vais pas continuer à promouvoir deux réalités: celle du web et l’autre. En plus, il est bilingue, ce qui n’est pas un mince avantage. Par contre, je dois dire que je parle aussi du marketing en ligne, car j’aime ce qu’il évoque dans le double sens des mots « en ligne »
Je croyais important de faire cette précision, car personnellement j’utilise rarement le mot « cybermarketing » et l’article me le fait porter haut et fort. Je sais trop à quel point cela peut irriter les gens qui travaillent à unir les moyens marketing et non les diviser. Qu’en dites-vous?
À bientôt