Je te devine déjà toi qui me lit régulièrement, mais où va-t-elle aller avec ce titre? Et pour toi qui me découvres pour la première fois, je te préviens, je déconfine les cerveaux. Déconfinement, un thème d’ailleurs qui occupe bien des esprits par les temps qui vaccinent. 😉
D’abord, je me lance déjà ici sur la définition du mot « micro ». Au départ, je voulais parler des « tireux de roches » à l’ère numérique qui prennent d’assaut le micro des médias sociaux pour tirer des roches, bien cachés derrière les arbres, ici déguisés en faux profils. Comme dans bien des villages autrefois, cette caste n’est pas en voie d’extinction, bien au contraire. L’engrais de la stupidité a fait pousser une nouvelle forme de voyous plus lâches que la mouture initiale.
Jadis, nous avions ceux qui s’amusaient à saccager les jardins, les pommiers, à casser des vitres en tirant des roches et bien sûr mettre le feu dans de vieilles granges. Vous savez ceux-là mêmes qui ne savaient pas vivre et qui pourtant avaient des parents bien éduqués? Voilà en 2021 que le Phoenix renaît de ses cendres. Nous voilà dorénavant confrontés à un phénomène de têtes brûlées qui croient que la place publique est exempte de responsabilités, de civisme et de limites. Finalement, non, je ne voulais pas parler de ce « micro » de la bêtise qu’est devenu le mégaphone social pour trop de ces voyous.
Parlons plutôt du micro qui change la macro
2021 est définitivement l’année de l’infiniment petit. C’est une thématique que j’ai lancée en début d’année avec ce blogue. Je suis convaincue que le succès est dorénavant l’apanage de ceux et celles qui savent comprendre que c’est la somme des petites choses qui créent les grandes réalisations. Originalement, j’ai appelé cela de la Présence.
J’écoutais un webinaire tout récemment qui me rappelait que les entreprises sont inondées de grandes idées au point d’en faire une indigestion. Cependant, ils manquent cruellement de temps pour exécuter les nombreuses petites tâches qui en découlent. Ils sont littéralement affamés d’organisation méthodique pour accomplir la multitude de défis derrière chaque idée, si petite soit-elle.
Même un représentant avec le meilleur outil pour faire épargner du temps à une entreprise devra se battre pour avoir leur attention quelques minutes. Donc pour épargner du temps, il faut du temps… Parlez-en à ceux que j’ai aidés à installer un logiciel de gestion de projets. Après des reports faute de temps, maintenant que le temps a été investi, ils se demandent comment ils faisaient auparavant. Bref! Avec les multiples microtâches, la direction peut enfin voir le portrait complet. Et vous savez quoi? C’est fou, le nombre de microtâches derrière chaque projet. De quoi rendre fou si nous voulons tout contrôler avec des « post-it ».
La planification qui précède l’exécution est un art qui se présente comme un luxe lorsque nous sommes toujours pressés par le temps. Certains y voient une perte de temps, alors que le succès réside dans cette capacité à créer le pont entre le rêve et la réalité. On dit d’ailleurs que le marketing est le pont entre le point zéro et la cible.
La mesure est justement axée sur ce savant calcul du chemin jusqu’aux résultats. Le point ici est que sans les microtâches, les micro-objectifs, les microrésultats, il n’y a pas de résultats points. La fable du lièvre et de la tortue nous rappelle que ce sont les petits pas constants qui nous mènent à la victoire.
Les microémotions qui changent la vie
Ce concept de l’infiniment petit nous rappelle que toutes les sphères de l’organisation sont impactées. C’est pourquoi nous assistons à un revirement de leadership vers la conscientisation que derrière chaque employé, il y a d’abord un humain. Bien sûr, nous savons que la pénurie de main-d’œuvre est favorable à l’émergence d’un style de leaders plus humains. La fin justifie les moyens. Alors, allons-y pour la séduction et surtout la relation. C’est une façon de gérer qui change les longues-vues pour des microscopes. Un changement de paradigme majeur.
Même le milieu des affaires est dorénavant plus axé sur la pleine conscience. La méditation n’a jamais été si populaire parmi le management. L’art de prendre conscience de l’importance des petites choses, aussi peu visibles soient-elles. Faire le ménage dans notre esprit qui brouille les bonnes intentions.
Les investisseurs n’y échappent pas. Il faut voir la nouvelle génération de « Dragons » qui nous servent un spectacle aux contours émotifs. La larme… à l’œil des Dragons est vite captée par les caméras qui ont réussi à faire d’une émission d’affaires, une dramatique. La touche humaine est la nouvelle norme.
Ce concept est loin des Dragons condescendants aux égos surdimensionnés des premières saisons qui avaient plus l’air de requins que des coachs nouvel âge. Voilà une première démonstration que nous sommes bien dans l’ère des microémotions, pour le macro-spectacle.
La recette idéale de la cote d’écoute qui stimule notre empathie contrairement à notre antipathie. La note « humaine » est certes la nouvelle norme télévisuelle, mais en entreprise c’est une question de survie toutes ces microémotions. Comme si tout le monde avait soudainement compris que les humains ont besoin de se sentir humains, et ce, peu importe que nous soyons assis au milieu du sofa ou dans l’aire de travail. Bienvenue à l’ère des microémotions qui construisent la nouvelle trame narrative où chacun peut être ce qu’il est sans peur d’être jugé.
Des clients humains, étonnants non?
Si la vague des microémotions a gagné les producteurs et les employeurs, il semble que les clients soient un peu laissés pour contre depuis un certain temps. S’il y a une chose que je constate depuis le début de la pandémie et sa nouvelle excuse prête à servir « COVID », c’est l’attitude du survivant qu’adoptent certains commerçants.
Ceux qui ont réussi à se maintenir la tête hors de l’eau malgré les malgré sont épuisés. Tout est lourd. L’approvisionnement est compliqué. La main-d’œuvre est rare. Les mesures sanitaires éreintantes pour le personnel et coûteuses pour l’entreprise. Bref! C’est l’antithèse de l’expérience client cette pandémie. Il faudra que les entreprises n’oublient pas que les clients sont aussi épuisés.
Ce matin, mon garagiste ma refusé un service de raccompagnement à cause du beep beep de virus. J’ai eu le temps de réfléchir durant ma marche de 4 km pour revenir chez moi. Que dire des heures d’ouverture réduites non pas à cause du couvre-feu, mais parce qu’il n’y a pas d’employés pour prendre les heures. Un achat récent sur le Web me force à aller à Québec, car la livraison ou le transfert entre succursales n’existent pas. J’hallucine. C’est la folie partout dans la construction.
Bref! Il faut se dire que c’est temporaire. Mais le temps que mon garagiste épargne en refusant le raccompagnement, va-t-il y prendre goût de façon permanente? Les augmentations de salaire dans la construction sont là pour de bon, car pas un seul employé ne voudra être payé moins l’an prochain. Et que dire des prix des matériaux? L’après-pandémie s’annonce inflationniste en pouvoir économique, et déflationniste aux termes des expériences gratifiantes de service.
Ce microorganisme contagieux a peut-être un vaccin, mais j’ai bien peur qu’il n’y ait pas de vaccin pour la dégradation du service client et de l’expérience globale. Les faibles sont déjà morts, et les survivants prennent déjà la revanche des revenus perdus. La compétition sera donc moins favorable à enrichir l’expérience client. Payer un peu plus ici et là, pour moins. Voilà des micropertes qui se transformeront bientôt en méga perte de notre pouvoir d’achat.
L’avenir appartient aux penses-petits!
Je me trouve drôle avec ce sous-titre qui en fera sursauter plus d’un. Depuis le temps que nous nous faisons dire qu’il faut voir grand. Oui, tout est relatif. La plupart du temps le grand est dans le petit.
En voici un exemple très en lien avec la force du micro. J’ai été très impressionnée par l’entrepreneur en série Pascal Leblanc qui a eu l’idée brillante d’un concept qui s’appelle le transinfonuagique qui décortique les informations en petits morceaux pour les stocker sur de multiples serveurs. Un peu comme un casse-tête dont il faudrait reconstituer les pièces cachées au hasard sur des centaines de serveurs. Une déchiqueteuse à données pour imager encore mieux. Le pouvoir de l’infiniment petit au secours de notre sécurité informatique. J’adore. Un vent d’espoir pour contrer les problèmes de piratages sur les serveurs où dorment nos données toutes bien ficelées ensembles.
En attendant, n’oublie jamais que les microactions, les microattentions et toute la litanie de micro que propose ton imagination peuvent faire la différence au centuple.
Imagine simplement le sourire que tu offriras aujourd’hui, ou le petit coup de main qui paraît banal, mais qui fait ta journée. Ne sous-estime jamais le pouvoir des petites choses, les bonnes comme les moins bonnes.
T’as envie de grandes choses, commences toujours par les petites choses!
Bon déconfinement dans l’ordre… et n’oublie pas les petits gestes!

Un commentaire sur « Être en affaires en 2021, c’est apprendre l’art du micro! »