Je ne vous apprends rien en vous disant que les médias sociaux sont, pour plusieurs entreprises, un nouveau cauchemar qui s’ajoute à la longue liste des défis reliés à notre monde branché. Il n’est donc pas étonnant que des compagnies rivalisent d’imagination afin de contrer le phénomène de l’expression publique qui échappe à leur contrôle.
Un nouveau service antisocial pour marques antisociales qui aiment contrôler
Ainsi a-t-on vu naître au cours des derniers mois, un nouveau service antisocial qui s’appelle « Skweal » qui a pour but de permettre aux compagnies de solliciter du « feed back » (rétroaction) de manière privée. Une façon proactive de gérer et contrôler le « buzz » négatif. Les commerçants et détaillants affichent donc des autocollants dans leurs vitrines invitant les clients à soumettre leurs commentaires en ligne. Ainsi, croient-ils, que les consommateurs auront moins le réflexe de diffuser leurs émotions dans les médias sociaux traditionnels ou les sites du genre « Yelp » ou « Weblocal ». D’ailleurs, leur slogan se traduit : « Garder les commentaires négatifs hors ligne », mais tout cela en utilisant Internet et les mobiles.
Combat contre l’anonymat mené par Facebook
Même Facebook joint la guerre anti « buzz » négatif en améliorant l’outil de commentaires à insérer dans un site. En effet, les commerçants en ligne peuvent dorénavant obliger les internautes à s’authentifier avec leur compte Facebook. Les commentaires ainsi identifiés évitent la diffamation motivée et facilitée par l’anonymat. Si le sujet vous intéresse, allez lire l’article. De plus, le plus grand réseau social annonce également que les commerçants en ligne pourront dorénavant promouvoir les flux de commentaires positifs dans les pages de leurs produits permettant également la mise à jour des commentaires sur les comptes Facebook dès l’ouverture du compte de l’usager.
La manipulation des commentaires : un fléau à combattre et à dénoncer
Lorsque nous comprenons l’importance de la transparence dans le débat des médias sociaux pour la Présence et la nécessité des entreprises à montrer pattes blanches, on peut se questionner sur la pente antisociale que les entreprises seront tentées de prendre. Même s’il est vrai que des petits génies se mettent au service de l’anonymat et contribuent à cette contre-attaque des marques, n’empêchent que les internautes ne sont pas dupes. Ce ne sont pas des sites comme « Secret Tweet » ou même « How to Vanish » qui tueront l’appétit pour la vérité.
Je pense à mon éditeur qui me racontait que des outils existent pour faire des commentaires automatisés sur des produits et qui imitent de vrais internautes. Je me dis que le débat sur la valeur des commentaires est loin d’être terminé. D’ailleurs au moment où je terminais ce billet, voilà qu’une accusation est lancée au Parti Libéral du Québec par le Parti Québécois. Le crime reproché? Propagande anonyme sur Twitter contre le PQ. Voilà ce que l’anonymat soulève : guerre, mesquinerie, rupture de confiance etc. Voir l’article. Surtout ce que l’anonymat soulève, c’est la question du droit de parole : le droit de parole devrait être lié avec l’obligation de s’identifier. La crédibilité de celui qui s’exprime devrait être le critère numéro un pour tous ceux qui s’abreuvent du Net.
Le 8 mars, c’est la journée de la femme. Je vous parie que pas une seule femme a déjà pensé à se cacher sous une fausse identité pour exprimer ses émotions, bonnes ou mauvaises.
Qu’en dites-vous?
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