Il m’arrive depuis un certains temps de constater que communiquer est plus difficile qu’auparavant. Pourtant, je n’ai jamais eu autant de moyens de communication à ma disposition. En réfléchissant à la question, j’ai réalisé que quantité n’était certainement pas synonyme de qualité. Avec les tonnes de courriels que nous recevons (pour ma part, je ne cesse de m’étonner du nombre croissant), la messagerie instantanée, les « crackberries », les téléphones cellulaires, les messages textes, les téléphones analogiques du bureau et de la maison, le courrier ordinaire du bureau et de la maison etc., garder le fil est un réel défi. Nous développons des trucs pour prendre des raccourcis, parfois heureux, parfois un peu moins, afin d’être « efficace ». Pour des messages compliqués et longs, le courriel est un bon moyen. Il assure la clarté (dépendant qui l’écrit évidemment) et permet des liens ou des fichiers qui complètent l’information. Je suis toujours un peu surprise que certains utilisent le courriel comme moyen de communication instantanée comme si nous étions tous branchés sans fil en tout temps. Probablement parce qu’en réalité certains le sont et qu’ils ne prennent aucun répit, pas même en meeting avec le patron et les collègues, 5 minutes pour répondre en moyenne selon une étude. D’où l’expression née de la contraction des « crackspots » avec « Blackberry » soit les « crackberries ». Donc, certains oublient que le téléphone est encore un moyen fort utile pour régler une question efficacement. On oublie que l’échange est immédiat et que l’émotion est claire. Donc pour la pinte de lait, le message texte est parfait, mais pour le menu de ce soir pas vraiment!
J’ai aussi remarqué que certains messages trouvent la voie pour ne pas être entendus ou lus et d’autres trouvent toujours leur chemin pour être vus ou entendus et parfois aussi par des destinataires inutiles voir nuisibles. Ainsi, la notion de synchronicité vient s’ajouter à la notion d’adéquation du moyen utilisé en fonction de son interlocuteur. Soyons honnête, vous connaissez sûrement des gens qui n’ouvrent pas souvent leur boîte de courriel et qui plus est, ne savent pas ouvrir le fichier « zip » joint? Ou des gens qui ne regardent pas leur boîte de messages pourriels et qui perdent des messages importants? Si vous aviez un message de la plus haute importance, prendriez-vous ce seul moyen pour vous assurer que votre message atteigne votre interlocuteur? La réalité est que nous sommes maintenant dans l’obligation de comprendre le mode de communication de nos interlocuteurs. Si nous sommes bien intentionnés sur l’objectif visé avec le message, il faut réfléchir au meilleur moyen de le faire parvenir également et à qui on le fait parvenir. On ne peut plus prendre pour acquis que nous sommes un modèle unique et que notre façon de fonctionner est la même que notre interlocuteur. J’ai des amis qui ne prennent jamais de message sur leur cellulaire, car ils paient les minutes à la carte. J’ai ai d’autres dont le seul moyen de les rejoindre est de leur parler en ligne avec MSN. J’en ai d’autres, comme moi, qui ont plus de trois adresses courriels. Il faut envoyer à toutes les adresses pour être certain de les rejoindre. En fait, les communications ne doivent pas être une partie de balle au mur, mais une vraie partie de tennis qui s’échange avec deux raquettes tenues par deux personnes; un émetteur et un récepteur. Dans cette image, on se demande d’ailleurs comment nous pouvons justifier un « CC » dans un courriel? C’est un peu qui si nous faisons des appels conférences à chaque fois que l’on parle à quelqu’un au téléphone ou que nous transmettions un enregistrement de nos conversations à des tiers non participants.
Alors, il n’y a plus un modèle de communication, il y en a des dizaines. Si vous pensez que vous pouvez envoyer un courriel ou laisser un message dans une boîte vocale et fermer le dossier en vous donnant bonne conscience (du genre : j’ai passé le message!), détrompez-vous. Si votre intention réelle est de rentrer en communication avec quelqu’un, vous devrez faire l’effort de comprendre la synchronicité des communications. Après tout, si nous voulons être compris, il nous revient de prendre les moyens pour se faire entendre. Il m’apparaît aberrant de laisser un message dans le cyberespace ou une boîte vocale et s’imaginer que le message est passé. En tout cas, j’espère que vous ne briserez pas les liens avec des amis ou des relations d’affaires parce que votre courriel est resté sans réponse ou que votre message s’est noyé dans la boîte vocale de votre interlocuteur. La tentation de la paranoïa est grande et de plus en plus vite d’ailleurs. Pour certains d’entre nous, la gestion des moyens de communication disponibles représente une tâche colossale dans une journée et qui ne finit jamais. Nous parlons de centaines de messages à classifier par importance, pertinence et par sphère de vie. De grâce, conscientisons-nous collectivement pour nous faciliter la tâche et améliorer la synchronicité de nos communications. Personnellement, j’en ai marre de courir entre mon cellulaire, mes courriels, mes BV au bureau et à la maison et le courrier qui s’accumule. La communication efficace est rompue. J’aimerais pouvoir choisir le meilleur moyen selon la circonstance. La technologie est un serviteur et non un maître. J’ai hâte que nous puissions ajouter l’émotion et la synchronicité grâce à cette même technologie. Je parie que la communication audio vidéo unifiée va faire son chemin dans les mois à venir, car nous sommes définitivement au point de rupture!
Bonne communication
Sylvie
Stratège – conférencière – formatrice
L’univers des e-motions!
3 commentaires sur « La synchronicité des communications »