Depuis le début de la crise, vous savez la pandémie, (enfin juste pour être certaine que nous vivons tous sur la même planète), tous les humains sur la terre font un apprentissage immersif d’économie 101.
La loi de l’offre et de la demande nous est servie comme un plat du jour à chaque point de presse, à chaque nouvelle ou presque. Vous savez cette loi, qu’Augustin Cournot a systématisée en 1838 pour démontrer comment les prix doivent être fixés. Ce point où la demande rencontre l’offre (quantité disponible) sur la courbe. Seulement ici, cette loi est applicable aussi à toutes formes de planification de ressources qu’elles soient humaines, matérielles ou temporelles. Cette loi qui détermine la planification stratégique, les décisions d’affaires et personnelles gère notre vie en ce moment. Lorsque la demande et l’offre sont équilibrées, nous sommes rassurés.
Tout a commencé avec un virus en Chine et près de 4 mois plus tard, nous sommes confinés et déconfits. La planète est sur le « beep beep », le monde est sens dessus dessous et rien ne va plus. Attention ici, je ne dis pas « ça va bien aller » parce que pour plusieurs ça ne va si bien. J’y reviendrai. Non, je parle de tous les déséquilibres qui affectent nos vies à peu près prévisibles au quart de tour depuis des années. Soudain, il y a tellement de pétrole que le baril est tombé à MOINS 37$ le baril parce que les pétrolières ne savent plus où mettre les surplus de pétrole. Les producteurs de lait jettent le lait dans le caniveau par les temps de gestion imprévisible, mais les pétrolières doivent payer de gros prix pour stocker ces quantités qui débordent. Normal, les avions sont au sol, les gens dans leur maison, et le strict minimum de carburant est utilisé. On se croirait dans un remake de la révolte d’Atlas (un livre et un film culte). Seuls les trains de marchandises et quelques bateaux assurent les transports et sûrement les avions de transport de marchandises aussi. La différence est que dans ce film, le pétrole était devenu trop cher. Ici, nous sommes dans une économie qui n’avait jamais prévu que le bouton « off » existait. Alors, ici, les leçons de la loi impitoyable de la demande nous montrent déjà que sans utilisateurs, le pétrole ne vaut pas cher. Incroyable de voir un prix négatif, non, mais, qui aurait pu prédire ça?
Cette loi est applicable à tout dans nos vies
La notion d’aplatir la courbe de cas hospitalisés à cause de la COVID-19 démontre aussi ce fragile équilibre entre le nombre de malades et la capacité des hôpitaux. D’où le seul but de notre confinement collectif afin de gérer la loi de l’offre et la demande. Ensuite, que dire des entreprises qui doivent passer, du jour au lendemain, de la gestion de la rareté des ressources humaines à la rareté des clients et au surplus d’employés. Pour les cas les plus dramatiques, c’est l’inverse, la rareté des employés et du matériel de protection a complètement foutu en l’air l’équilibre de la loi de l’offre et la demande en mettant en danger le personnel et en sacrifiant des âmes humaines. Une guerre politique pour s’approprier les ressources a éclaté et nous a démontré que les guerres sont toujours axées sur la gestion des ressources que nous voulons nous approprier ou protéger. Heureusement, seuls les voleurs et profiteurs ont continué dans la voie de tirer un bénéfice de la crise en vendant du matériel médical détourné et volé. La vie se chargera de leurs viles actions! Mais voilà une conséquence d’un profond déséquilibre entre l’offre et la demande : des guerres et des crimes! La loi du plus fort en d’autres termes!
Le jeu de l’offre et de la demande : anticiper le futur!
Il n’y a pas à dire, les leçons impitoyables de l’offre et la demande sont nombreuses. La question est de savoir comment pouvons-nous prévoir ces déséquilibres dans le futur. Un marketeur stratégique doit évaluer la demande future de produits et services pour estimer la production. Pire, je dirais même que les marketeurs tentent d’influencer la demande, donc la publicité sert à faire jouer l’offre vs la demande en sa faveur. Mais ici, dans l’ombre de la crise, nous devons simplement composer avec les faits. La première semaine de la crise, les tablettes de pâtes et de sauces à spaghetti étaient vides. Maintenant, Ricardo gère la demande de farine et levure avec ses vidéos « comment faire du pain », essayez de trouver de la levure ou de la farine! Est-il nécessaire de rappeler que la crise du papier de toilette a échappé à la loi de la logique, mais pas à la loi de l’offre et la demande! C’est magique la loi! Suffit de peser sur le mauvais bouton, et pouf! le déséquilibre surgit quasi instantanément entraînant le chaos sur son passage.
À partir de maintenant, nous risquons de stocker des quantités de stocks dans toutes les sphères, en commençant par le matériel médical, bien au-delà des besoins normaux pour des crises comme celle que nous vivons. Or, tout le monde le sait, si des inventaires qui dorment réduisent la capacité financière des entreprises, que dire de celles de l’État? Les risques de vol, la sécurité pour les garder, les dates de péremption, et j’en passe. Bref! Encore des problèmes à gérer en vue de trouver l’équilibre entre la loi de l’offre et la demande. Cette loi régit tout, les prix à payer visibles et invisibles. Cette loi impitoyable remettra aussi en question la notion du « just in time » en approvisionnement, l’importance de l’autonomie alimentaire et de matériels variés de première nécessité et j’en passe.
Les entreprises n’y échapperont pas non plus à cet exercice de prévision. Déjà gérer la crise est une chose, mais gérer le « après » est bel et bien un défi. Juste le secteur financier à lui seul est un casse-tête. J’ai eu tout un choc en vérifiant mes affaires personnelles. Presque un arrêt cardiaque en voyant le dernier relevé de mes économies pour la retraite. J’avais l’impression qu’on avait omis des informations. J’ai été stoïque pendant quelques minutes en me demandant comment réagir entre découragement et envie de pleurer ou garder espoir. Ici, la loi de l’offre et la demande m’a envoyé à la figure une vérité que je sais depuis toujours : la vie est une courbe qui oscille entre haut et bas. Après une décennie perdue sur nos rendements au début du millénaire, nous voilà repartis à la baisse. ZÉRO intérêt, c’est super pour les prêts, mais pour les placements, c’est un peu préoccupant. Disons que la bonne nouvelle est que nous serons une fichue quantité à retarder la retraite. Moins de monde en résidences et plus au travail. Mais bien malin est celui qui peut prédire la direction de la courbe d’ici 5 ou 10 ans!
La loi de l’offre et la demande avec le temps
Autre constat impitoyable de cette loi, le temps. Ceux qui en ont trop s’ennuient, ceux qui n’en ont pas assez sont surmenés. Et l’usage de ce temps en trop n’a pas la même valeur pour tous. Être payés pour rester chez soi sans travail est pourtant la plus belle des occasions qui ne se représentera jamais, j’espère bien dans un tel contexte. Certains évoluent pendant que d’autres rénovent, d’autres s’éduquent, d’autres renouent avec leurs enfants qu’ils apprennent à connaître vraiment et comprendre leurs enseignants. Certains rebondissent pendant que d’autres dépriment. Faut se le dire, ma notion de chaise musicale abordée dans mon billet : Une occasion unique de se réinventer et rebondir! , est un fait indéniable. Si vous étiez seule avant la crise, vous l’êtes encore et c’est juste plus frappant. Quel que soit votre état du « avant la crise », cette crise ne répare rien, ni personne. Elle est une grosse loupe sur notre situation personnelle. Même le respirateur artificiel de l’état pour aider à peu près tout le monde, va être un effet boomerang dans un avenir pas si lointain. J’espère que vous faites des choses constructives en ce moment.
C’est quand même fou tout l’argent qui pleut soudainement pour aider tout le monde, même ceux qui n’en ont pas besoin. C’est fou aussi tout ce qui sort à la lumière du jour, comme la moisissure dans les murs de notre aveuglement collectif. Les plus vulnérables sont au grand jour. En fait, cette crise est un examen de conscience de tous les pays sur leur filet social. Je ne sais pas pour vous, mais il m’apparaît évident que le « après » va nous remettre les yeux en face des trous. Notre rapport avec les autres, particulièrement les personnes âgées, notre rapport avec la santé, notre rapport à l’argent, notre rapport à l’éducation, notre rapport avec le travail, notre rapport avec l’état et j’en passe. Nous allons même devoir redéfinir le mot « âgé », car plusieurs confinés de plus de 70 ans sont insultés et sur le bord de la dépression. Ces personnes voudraient gérer leur fin de vie avec les risques qu’elles veulent bien gérer. Elles se sentent ostracisées avec raison.
Donc, le temps est une ressource au même titre que les autres ressources. Même chose avec mes clients, je dois gérer en temps normal ma ressource (le temps) que je vends avec les demandes imprévisibles qui affluent pour les formations. Or, dire oui à certains projets parce que mes clients réguliers sont au ralenti, me met à risque de déséquilibre entre mon temps et les demandes à venir de ces derniers. Chaque jour, tout le monde doit gérer selon la loi de l’offre et la demande. C’est inévitable. La loi c’est la loi! C’est la vie normale, mais ici, nous avons ajouté une inconnue : un virus qui vient tout changer. Absolument TOUT! C’est devenu le chaos dans toutes les sphères de notre société. Une courbe de prévisibilité aussi loufoque qu’un gribouillis d’enfants.
La loi applicable à la demande émotive
Nous n’avons jamais eu autant pour réfléchir, plusieurs tireront donc des conclusions importantes pour leur futur après cette retraite forcée. Comme le fait que nous n’ayons jamais eu autant de temps pour dépenser et nous sommes confinés, obligés d’acheter en ligne, en ligne même devant les épiceries. En tout cas, nous épargnons beaucoup, ça coûte cher les restos et les sorties finalement lol. Le taux d’inflation a fondu comme neige au soleil. Nous sommes tous devenus des adeptes du « locavorisme » du jour au lendemain comme des écoconscients excités par les visites-surprises des canards dans les cours, les faucons émerillons, les chevreuils, les dindons sauvages, et quant à moi, je me suis fait quelques amis parmi les tamias et les écureuils qui viennent me voir dans la fenêtre, comme si j’étais dans un zoo. Vous pouvez rire, nous sommes tous dans le zoo. 😉
Mais la beauté est que nous n’avons jamais eu autant de temps pour dire je t’aime, avoir du temps de qualité avec les êtres aimés, et réaliser que les priorités ne sont pas celles que nous mettions en haut de la pile. Disons-le la loi de l’offre et la demande émotive est aussi impitoyable. Plusieurs souffrent de dépression en ce moment, des couples éclatent, des familles décomposées doivent composer. Bref, la vie est juste une loupe de ce qui était là avant la crise. Le virus est la goutte qui a fait déborder le vase. Certains ont une demande plus grande d’attention, suffit de jumeler leur demande avec votre offre de soutien. Une initiative de deux ados de Trois-Rivières est un parfait exemple. Leur idée de créer une ligne téléphonique pour briser la solitude des aînés est tout simplement géniale. Ils avaient de l’offre en surplus pour gérer une grande demande. Bravo!
Le printemps arrive pour vrai! Nous devons garder le cap sur le positif et croire que « ça va bien aller » n’est pas un euphémisme. Parce que d’aussi loin que je me souvienne, dans notre pays de quatre saisons, où l’hiver est interminable et déprimant 80% du temps, le printemps a toujours été le symbole de la vie qui reprend son air de joie. Et moi, j’adore! Et vous?
PS Votre patron est prêt à faire une demande de formation pour utiliser votre temps payé par l’état pour vous éduquer sur les mystères du Web et des médias sociaux? Regardez ce lien : le programme PACME-COVID-19 est pour vous!
Bon courage, ça va bien aller, mais surtout selon l’attitude que nous adopterons! Souhaitons simplement que la loi de l’offre et de la demande ne soit pas trop impitoyable!
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