Je me souviens de mon enfance lorsque j’arrivais franchement décidé, après un défi lancé par un professeur à l’école, pour vider ma tirelire et les poches de mon père pour y récupérer tous les dix cents qui s’y trouvaient. L’objectif était de remplir ma carte de dix sous destinée à « acheter » des chinois en quantité équivalente au nombre de pièce. D’accord, je sais nous n’avons pas tous la même âge et certains d’entre vous doivent se gratter la tête, perplexes devant une telle affirmation. Mais croyez-moi sur parole, cette époque a belle et bien existé et… elle est belle et bien terminée aussi.
La revanche des chinois
Dorénavant le rapport de force est bien changé dans le pays du soleil levant et de l’interdit. En effet, à en juger par la croissance phénoménale des ventes on comprend mieux.
- Les ventes au détail en Chine, le principal indicateur des dépenses de consommation, ont augmenté de 18,7% sur un an pour atteindre USD 183 milliards mai 2010, après une hausse de 15,2% l’année précédente. (Source: Chine Bureau national des statistiques, Juin 2010)
- Les ventes au détail en Chine peuvent dépasseront celles des États-Unis en atteignant USD 5 000 000 000 000 en 2016. (Source: Conférence politique du Peuple chinois consultatif, Septembre 2010)
Opportunité ou menace?
Une bonne nouvelle pour des millions de Chinois et une très mauvaise pour les pays habitués à profiter de leur faible pouvoir d’achat. Un renversement des rôles qui causera bien des maux de tête à toute la planète. L’émergence des pays asiatiques et même le fameux « BRIC » qui signifie « Brésil, Russie, Inde et Chine » est une tendance qui s’affirme de plus en plus fortement année après année. Mais aussi une très mauvaise nouvelle pour notre pouvoir d’achat et notre planète. Un peu comme si le cancer de la consommation avait finit par atteindre le plus grand bassin de population du monde.
Cette consommation effrénée se ressent à tous les niveaux. Un détournement des ressources premières vers le « BRIC » ainsi que des ressources humaines. Une augmentation de la pollution également causée par la croissance des gaz à effet de serres dans des pays qui sont arrêtés à mi-chemin entre le modernisme de la fin et de l’immobilisme des moyens. Des usines désuètes qui fonctionnent à plein régime pour fournir les besoins intérieurs, car faut-il le dire, la production pour les États-Unis a ralenti au point de changer les règles du jeu.
Jim Rogers, un économiste et un investisseur à succès, a fait fortune avec les commodités et il prévient le monde que la prochaine crise sera alimentaire. Cela explique aussi pourquoi trop d’agriculteurs québécois vendent leur terre agricole aux chinois, les montants offerts sont difficiles à refuser. Pendant ce temps, les marketeurs les plus futés sont aux anges avec la situation, car les chinois les plus fortunés sont friands du style de vie américain et recherchent les grandes marques. Décidément, le bonheur des uns fait le malheur des autres et vice et versa.
L’avenir appartient à ceux qui se branchent tôt
Je commence donc l’année en partageant avec vous les tendances de 2011 et je continuerai ainsi pour les prochaines semaines. Cette dernière tendance « Made for China » proposé par Trendwatch est le reflet de la réalité économique qui affecte notre mode de vie capitaliste. Assis dans le confort du foyer, nous avons tout ce qu’il faut pour apprendre et s’informer au bout d’un clic. Sommes-nous pour autant plus sages et tournés vers l’action? Je crois sincèrement que le moment est venu de mobiliser nos actions écohérentes pour ne pas déraper et perdre le contrôle de nos ressources locales quelles qu’elles soient et où qu’elles soient.
Je me permettrai d’avoir une petite pensée pour Mafalda (héroïne de ma BD fétiche qui fait une grimace au monde dans l’illustration ci-haut) qui a toujours vu le monde à l’envers de son Argentine et qui serait heureuse de le voir d’en haut. Pour elle, les injustices sociales ont toujours parues plus fortes dans son pays, mais il faut bien le dire, elle avait de la vision la petite. Faut-il rappeler que nous sommes nées toutes les deux en 1963. Voici une citation faite bien avant l’avènement des médias sociaux:
Ce qu’il y a de triste avec les moyens de communication de masse, c’est qu’ils ne nous laissent plus le temps de communiquer avec nous-mêmes.
[Quino]
Ce n’est donc pas d’hier que l’on s’interroge sur notre propension à perdre la communication avec nous-mêmes. C’est pourquoi je dis que l’avenir appartient à ceux qui se branchent tôt…avec eux-mêmes et le monde autour d’eux! Au fond, c’est ça la Présence, la capacité à se connecter avec son environnement et soi-même!
Êtes-vous prêt à ce nouvel ordre économique?