Les réseaux sociaux et le suicide : virtualité ou réalité?

Me voilà, officiellement pour la 4ème année consécutive, membre du jury pour le Défi TD-Meloche-Monnex organisé par l’APCM pour le concours de la relève marketing. Comme à chaque année, un organisme sans but lucratif est choisi pour obtenir l’opinion de ces futurs consultants marketing, déguisés pour l’instant, en étudiants finissants en administration des affaires (option marketing). Cette année, la Fondation André –Dédé- Fortin profitera de plus de 25 consultants pour lui insuffler un élan marketing et la positionner dans son rôle de prévention et soutien au suicide.

Suicide virtuel : faire mourir son identité

Le lendemain du « brief » aux étudiants (terme abrégé pour parler de la présentation du mandat), voilà que je tombe sur un article dans Infopresse qui parle de suicide virtuel. Pour résumer les faits disons qu’il y a une prolifération de sites qui vous mettent au défi de vous retirer des réseaux sociaux en mettant fin à votre existence virtuelle. Facebook est dans la mire, mais bien d’autres le sont aussi, dont Twitter. Le message clé de ces pseudo-rebelles du Net : « Ayez le courage d’impressionner vos amis en vous déconnectant de la vie virtuelle ». Une nouvelle tendance antisociale alimentée par des jeunes en mal de sensation forte. Curieusement, ils ont besoin des réseaux sociaux pour assouvir leur propre cause de vous sortir des réseaux. Mais ici, nous mettons surtout au défi le pouvoir d’influence que vous avez sur vos amis.

Parlons-en du pouvoir d’influence! Faire mourir votre identité virtuelle demeure un jeu qui vous permet de renaître assez vite après le fait. Mais qu’en est-il lorsque ce pouvoir d’influence se transforme en véritable sauvetage collectif?

Sauvez du suicide réel par le virtuel

Le thème de la semaine m’était prédestiné, car je tombe à nouveau sur un article dans le Journal de Montréal « Des internautes empêchent un suicide en direct » repris ici aussi par Cyberpresse. Grâce aux réseaux sociaux, un jeune chinois qui exprimait ses sensations physiques en direct à la suite de l’ingurgitation d’un poison, a pu être sauvé grâce à la vigilance des internautes alertés par ses propos pour le moins inquiétants. Car disons-le ce suicide aurait été tout, sauf virtuel. Les internautes imploraient le jeune en direct (pendant qu’il mourrait) d’appeler du secours, ils ont réussi à envoyer du secours à temps malgré lui. Ce jeune n’aurait jamais pu se réinventer une identité si son dessein s’était concrétisé.

Notre société semble avoir une propension toute naturelle à confondre les réalités aux frontières du réel et du virtuel. Il faut se réjouir que les internautes aient eu la présence d’esprit de localiser l’adresse IP (Internet Protocol) et d’envoyer la police. Je me demande ce que nous aurions fait ici du côté du soleil couchant? Souvenez-vous du film avec Diane Lane « L’introuvable », selon ce thriller, il semble que la perception de son auteur misait plus sur notre soif de sensations fortes pour accélérer la mort de ceux qui étaient « le jeu » et non notre propension à secourir.

La vie 2.0 c’est tous ces phénomènes qui nourrissent notre quotidien, comme le Facebook qui devient le confessionnal pour le lynchage politique à effet viral, comme Nicolas Brisson qui a choisi cette méthode pour libérer sa « conscience ». Laissant Louise Harel en pâturage aux journalistes et à l’opinion publique. Suicide ou homicide politique?

En cette 20ème semaine de la prévention du suicide au Québec, profitons-en pour voir comment profiter de la force des réseaux sociaux et surtout de NOS réseaux pour sauver des vies…des vraies!

PS. Les réseaux sociaux vous intéressent pour vos stratégies d’affaires? Assistez à un programme de formation pensé pour vous!

Sylvie Bédard

3 commentaires sur « Les réseaux sociaux et le suicide : virtualité ou réalité? »

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