Twitter ?

Dans une société qui semble atteint du déficit d’attention, parler vite et prendre des raccourcis de textes sont des phénomènes incontournables et très révélateurs de notre capacité d’absorption. Entre lire un roman de 500 pages et des « Tweets » de 140 caractères, il y a 999 860 caractères de séparation et des heures d’attention. Bien que je reçoive de très bons commentaires à propos de mon blogue en général, cela me déçoit toujours lorsque j’entends quelqu’un me dire:  c’est un peu long!

 

 

Il est vrai que le blogue typique est :

  • d’une longueur d’environ 2 paragraphes bien assaisonnés et bien relevés (pour les meilleurs) et il est habituellement produit quotidiennement. Donc entre deux gorgées de café, c’est un rendez-vous quotidien qui divertit, informe ou lance un débat dans notre milieu pour la journée.
  • Mon blogue est hebdomadaire et se prend avec un expresso allongé le matin ou une tisane le soir et souvent le week-end.
  • Il est informatif et plutôt éditorial en général.
  • Il est surtout destiné à générer des e-motions, et dans ce registre, l’indifférence n’est pas au menu. Il peut déranger, mais surtout faire réfléchir.

Pas étonnant que devant l’éloge du style télégraphique,  Twitter soit si populaire. Pas de temps et ni de place pour les mises en contexte, les analogies, les explications, les réflexions, les informations, les blagues ou les histoires, ici on parle d’actions et de faits. Droit au but en 140 caractères ou moins.

La question à répondre : Quoi de neuf?

Annoncer que nous avons pris un excellent déjeuner est facile en 140 caractères, mais qui veut le savoir? Le phénomène de Twitter nous rappelle que l’humain semble avoir un besoin viscéral de donner un sens à son existence en partageant sa vie, un peu comme dans un « Loft Story », sous le regard un tantinet voyeur des autres. Le principe de la communication télégraphique est de lire entre les lignes, ce qui donne un peu de piquant au jeu évidemment. Par contre, recevoir des messages, même courts, sur son cellulaire (si j’ai activé les alertes Twitter) à longueur de journée pour connaître les faits et gestes de mon meilleur ami ne m’excite guère. Pas plus que de faire des messages courts pour informer mon réseau que je respire encore.

À en juger par l’ampleur du phénomène « Twitter », je parais un peu seule dans mon camp. Cependant, après une analyse plus en profondeur de la révolution conversationnelle que provoque « Twitter », je peux vous affirmer que la révolution ne tient pas dans les 140 caractères individuels, mais dans les millions de caractères collectifs qui déplacent le pouvoir du référencement dans les mains d’une communauté hyperactive qui apprend à communiquer plus effectivement et surtout à commencer une conversation pour la rediriger ailleurs grâce aux hyperliens. Et ça, c’est très puissant.

C’est le commérage réinventé. Les compagnies joignent donc la conversation et l’avenir du service à la clientèle est redéfini au passage. Servir un client à la fois est une chose, mais répondre à un client sous le regard attentif des autres, c’est tout un défi. Un défi démesurément grand, car les réponses sur Twitter ne peuvent pas aller au bureau des relations publiques en passant par le contentieux et ensuite redescendre vers les opérateurs. C’est le temps réel! Get real! (comme les anglais le résume si bien!) Voir le Twitter de Starbuck pour comprendre la nouvelle définition de la relation client en temps réel.

La prochaine invention sera certainement le langage uniquement en émoticônes, ponctué de caractères choisis un peu comme dans les salles de clavardage pour adolescents pressés ou même illettrés et inondés d’acronymes. Un langage universel qui ne souffrira pas ni de barrières linguistiques et possiblement ni de barrières culturelles. Mais peu importe la forme, la culture télégraphique semble faire de plus en plus d’adeptes et il faudra s’habituer à vivre en ponctuation et entre les lignes. La génération Y étant déjà bien avancée en matière de raccourcis, il faudra que les grand-mamans et les grand-papas du monde apprennent à vivre avec la culture télégraphique, ne serait-ce que pour comprendre leurs petits-enfants.

Selon la théorie de l’Évolution, l’Homme a perdu sa queue, atrophiée d’inutilité, démontrant que le coccyx est un signe de supériorité de l’homme sur le règne animal. (Phrase de 140 caractères acceptable dans Twitter qui résume des milliers d’années de l’histoire de l’humanité et de sa capacité à s’adapter et se débarrasser des choses inutiles) Ha!Ha!

À vos « tweets », prêt…parlez!

PS Mon adresse Twitter : sylviebedard… sinon mes « tweets » sont maintenant inclus dans la colonne de droite de ce blogue.

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2 commentaires sur « Twitter ? »

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