La fin du monde est à quelle heure?

Avant de prendre la poudre d’escampette, ou de faire l’autruche, prends le temps de lire. Jusqu’aux dernières nouvelles tu fais partie de ce monde que tu l’aimes ou pas.

Ce billet est une longue réflexion qui m’habite depuis déjà un bon moment. Avec toutes les nouvelles anxiogènes, nous sommes tous, un peu malgré nous, à parier sur qui a tort ou raison entre ceux qui sonnent l’alarme et ceux qui voient l’avenir et ses enjeux actuels comme un futur pays de licornes.

Évidemment notre propension collective à vouloir vivre aux pays des merveilles est notoire. Notre spécialité collective, s’il en est une, est bien celle de pelleter par en avant.

Et généralement ce que l’on repousse plus loin a tendance à nous revenir tel un boomerang qui frappe plus fort. Nos politiciens dans les derniers mois en font la démonstration très éloquente entre les « brownies » et les marches dans la neige. D’ailleurs j’ai déjà écrit un article « Pourquoi les gens préfèrent croire un mensonge que la vérité… »

Ce billet est donc en quelque sorte une préparation pour aborder 2026 avec une posture mentale que je souhaite que notre monde adopte. Mais commençons par l’avenir du Québec qui de toute évidence sera la trame de fond des élections en novembre 2026. La question de l’urne comme le disent les experts en politique.

Je vous parlerai donc de la croisée des chemins entre l’intelligence artificielle, l’environnement et la démocratie. Un triumvirat indissociable pour la suite de nos choix collectifs.

La fin d’un monde est déjà là

La fin du monde n’est pas dans un horizon rapproché. Premièrement, la planète n’a pas besoin des humains pour s’autoréguler. Même si on la saccage éhontément et inconsciemment, elle va survivre avec ou sans nous. Nous sommes de simples locataires sauvages et irrespectueux qui croyons depuis la nuit des temps que des Dieux, imaginés par des hommes en quête de contrôle ici et là, décident de tout sur nous et que nous sommes mandatés pour gérer le royaume des Dieux sur terre.

Nous avons même inventé le concept de propriétaires terrestres en échange d’un titre de propriété en volant les terres des peuples autochtones. Je ne vais pas faire de leçons d’histoire, mais toutes les terres ont été conquises à coup d’épée, de balles et de bombes. Chaque parcelle a donc été volée d’une certaine façon. Et ça continue avec l’ambition des barbares qu’on croyait morts qui veulent redessiner les cartes géographiques.

Non seulement, ils sont très vivants, mais nous avons dorénavant une nouvelle caste de barbares qui complotent avec Poutine, Xi Jinping, Kim Jong-un et Trump : les barbares numériques.

Les « broligarques » que le Time Magazine a choisi d’encenser pour l’année 2025. Je vous jure que j’ai ressenti une colère lorsque j’ai vu cette « une » aussi indécente que préoccupante. Les voilà au rang des Dieux numériques. On le savait, alors inutile de leur donner la « une » en plus. Ceux-là qui ont baisé la bague du « Wanna be King », tels des traîtres contre la promesse de faire preuve de gouvernance pour protéger les humains de leurs ambitions machiavéliques. Tu peux dorer la pilule, mais appelons un chat, un chat, c’est leur ego et intérêts personnels qui priment sur l’avenir de « ce » monde.

Ils sont pris dans une course infernale pour construire un « dieu numérique super intelligent », dans le but de posséder l’économie mondiale et d’obtenir un avantage militaire.

Ils sont donc les créateurs du chaos dans lequel nous vivons dorénavant. La fin d’un monde qui n’existe plus. Un monde en profonde mutation par leur propre faute. Le pire est qu’ils n’ont aucune idée où nous allons, mais le choix est clair : allons-y plus vite que l’autre et nous verrons ce qu’il y a en bout de piste. De toute façon, on ne peut pas arrêter le progrès. Mais le progrès pourrait nous anéantir, il n’y a plus de doute possible.

2025 aura donc été l’année de tous les records… et de toutes les contradictions.

D’un côté, l’IAG (IA) a propulsé la productivité, codé des logiciels, découvert des médicaments, accompagné des ados dans leurs mondes imaginaires, soutenu des aînés en quête de réconfort, et développé des PME dans l’ère numérique.

De l’autre, elle a menti, manipulé, incité au suicide, alimenté des psychoses, détruit des emplois et concentré la richesse entre les mains de quelques géants.

Les paradoxes et les dilemmes cornéliens

Chaque jour s’ajoute des milliers d’utilisateurs de l’IAG et des millions de requêtes. Je teste depuis maintenant trois ans et je peux affirmer que l’idée que l’IAG disparaisse me donnerait l’impression de revenir au temps des dinosaures. C’est pire que de la cocaïne ou de la nicotine, c’est fortement addictif. Toutes les études le prouvent. Que dire des réseaux sociaux? L’Australie ose l’utopie en interdisant les médias sociaux aux moins de 16 ans. Le Québec a interdit les cellulaires en classe et on dirait bien que les élèves vont survivre.

J’ai préparé un long courriel pour un client potentiel afin de lui expliquer ma démarche et ma proposition. Après l’avoir terminé de ma propre main et de mon propre cerveau, je l’ai soumis à ChatGPT pour lui demander son opinion. Pas pour le composer, mais pour le commenter en fonction de mes objectifs. Voilà qu’il me dit que mon courriel est trop introspectif et que je me mets à risque!!!

Une IAG me dit que mon courriel est trop humain et que j’aurais intérêt à être plus directe. Je suis restée sans voix. Le pire est que j’ai pris sa version.

C’est ça l’horreur dans tout ça. Il m’a mise dans le doute.

Pourtant, j’ai pas mal d’assurance dans la vie. Je peine à imaginer une personne qui n’a pas confiance en elle à quel point sa vie est dictée par une IAG. On le sait, il y a eu des suicides à cause des mauvais conseils donnés. C’est dans ce monde que nous vivons. Et tu veux savoir à quel point les dés sont pipés, écoute cette entrevue de deux heures avec Tristan Harris. Après tu ne pourras plus jamais prétendre que tu ne savais pas… Mais prendras-tu le temps? (je souris)

Dans l’entrevue Harris met en lumière la logique terrifiante de ces barbares numériques : s’ils ne construisent pas l’IAG en premier, ils perdront face à l’autre pays ou à l’autre entreprise, et seront pour toujours « esclaves de leur futur ». Ces dirigeants pensent qu’ils « mourront de toute façon » et préfèrent donc « allumer le feu et voir ce qui se passe ». Cette peur justifie la prise de tous les raccourcis en matière de sécurité. La prémisse est qu’il n’y aura qu’un seul gagnant.

https://youtu.be/BFU1OCkhBwo?si=YGPHaU0a_axuONDh (tu peux l’écouter en français en suivant les étapes)

Mais tu es sûrement du genre à vouloir un résumé, alors écoute ce résumé de 6 minutes sur deux heures qui ne rendent pas justice à l’original, mais qui donne peut-être le goût de se faire une tête sur le sujet.

Parlons maintenant du paradoxe de l’IA (IAG) qu’on nous sert comme une solution aux enjeux climatiques et aux découvertes médicales.

Pendant ce temps, le Québec est confronté à une « réalité brutale » : il doit diminuer son empreinte écologique par 10 dans les 10 prochaines années pour assumer sa part de responsabilité dans le désastre écologique. Une transformation qui doit être réussie tout en évitant le chaos social. Ici, le but n’est pas d’argumenter sur la cible, mais bien déjà d’en partager une.

Or, l’essor de l’intelligence artificielle exacerbe ce défi en créant une demande énergétique colossalle:

  • L’explosion des centres de données : Ces bâtiments remplis de serveurs sont essentiels pour l’IA et nécessitent beaucoup d’électricité. Hydro-Québec a revu à la hausse sa prévision de consommation pour les centres de données de 66 % suite à l’ouverture du gouvernement, anticipant un besoin de 1102 MW en 2035 (une consommation multipliée par sept par rapport à aujourd’hui).
  • La pression énergétique et les énergies fossiles : Aux États-Unis, en Virginie (un haut lieu de ce secteur), l’industrie des données et de l’IA consomment environ le quart de l’électricité de l’État, une proportion qui pourrait atteindre 50 % d’ici 2030. Cette demande gigantesque oblige à maintenir ou à justifier de nouveaux projets de centrales au gaz pour compenser, car les énergies renouvelables ne suffisent plus, liant directement l’IA à l’utilisation accrue des énergies fossiles. On dit qu’un centre de données consomme l’équivalent de 100 000 habitations.
  • La consommation d’eau (l’IA est « assoiffée ») : Les centres de données consomment d’énormes quantités d’eau, principalement pour leurs systèmes de climatisation. Un seul centre de données Google consommait en moyenne 2 millions de litres d’eau par jour en 2021. Cette pression sur les réseaux publics ou les nappes phréatiques pose un enjeu de disponibilité de l’eau, même au Québec.
  • Tu veux avoir des détails sur la situation des centres de données et les enjeux climatiques, voir le rapport de « Shift Project » ici

Non seulement l’IA (IAG) ne résout pas les problèmes liés à l’environnement, mais elle les amplifie astronomiquement. Sans compter que Trump a contribué à changer les priorités de nos dirigeants qui ont décidé que les « embûches » environnementales devaient être éliminées pour le bien de notre compétitivité économique. Au Canada, le ministre de l’environnement Steven Guilbault a même démissionné. Après avoir commencé sa lutte pour les enjeux écologiques à l’âge de 5 ans, enlacé à un arbre pour empêcher qu’on le coupe; il a finalement retrouvé l’alignement entre ses convictions profondes et les incohérences de son parti. Pendant ce temps, on dit « lâchez-moi avec les GES ». SVP Avancez, en arrière!

Il ne faut pas en douter : cette course transforme l’IA (IAG) en une «pompe à énergie» qui concentre les avantages économiques, scientifiques et militaires. L’incitation des entreprises est de faire la course le plus vite possible, ce qui dicte inévitablement l’issue future. L’histoire prouve d’ailleurs que les petits groupes qui ont concentré toute la richesse économique n’ont jamais consciemment redistribué cette richesse à la population.

Finalement, les enjeux de l’IAG (IA) et de l’environnement sont indissociables.

Être ou ne pas être en contrôle? Là est toute la question!

Ce qui a déjà commencé à alimenter le débat public au Canada depuis la montée de PSPP (Paul Saint-Pierre Plamondon) dans les sondages, c’est le spectre d’un référendum pour savoir si le Québec sera le pays tant désiré par les souverainistes. L’année 2026 sera donc haute en couleurs entre les teintes de bleu et le rouge.

Sans prendre position sur le modèle idéal, j’aimerais tout de même partager une pensée qui anime pas mal de monde dans mon réseau : l’urgence d’avoir le plein contrôle de notre destinée et l’épanouissement démocratique pour faire face aux enjeux actuels. Nous devons cesser d’argumenter sur les cibles d’immigration, le déclin du français, et la laïcité, les vrais enjeux sont bien plus fondamentaux. Nous argumentons sur la capacité d’accueil de la maison, mais la forêt brûle derrière la maison.

Il apparaît de plus en plus clair que nous devons amorcer une métamorphose sociale et s’orienter vers une démocratie mature pour aborder ce « défi de survie ».

La nécessité de l’autonomie et de la responsabilité

Actuellement, nous vivons dans une « corporatocratie », une société autoritaire déguisée en démocratie et contrôlée par les corporations. Pour faire face aux crises (rareté des ressources, climat, IA incontrôlable), il faut choisir la voie difficile de la démocratie imputable et collaborative :

  • Prendre le contrôle : L’humanité arrive à la croisée des chemins. Continuer sur la voie autoritaire est facile, car cela permet de continuer à reporter les responsabilités sur une minorité exploitante. L’alternative démocratique exige une prise de responsabilité et la participation collective des individus pour définir les priorités nationales.
  • Le « use it or lose it » politique : Les entreprises d’IA (IAG) exercent une influence massive sur les gouvernements, menaçant le pouvoir politique humain. On dit que la situation actuelle sera le dernier moment où le pouvoir politique humain importera. Le règne 2.0 de Trump sert à tuer la démocratie au profit des techno milliardaires.
  • Souveraineté et autonomie : L’indépendance ou la souveraineté numérique sont invoquées pour permettre à une nation de gouverner selon ses propres valeurs et priorités et de mieux gérer sa propre destinée et ses ressources. Certains partis en font une question de l’urne. Tandis qu’on se bat contre les géants numériques pour exister dans l’océan de données et avoir un minimum de contrôle sur notre culture et nos lois.

La métamorphose démocratique doit être initiée dans l’espoir de prendre en mains les priorités collectives. Nous avons besoin d’un système démocratique vivant et continu où les citoyens peuvent s’exprimer et collaborer régulièrement pour maintenir à jour un « tableau de bord démocratique (projet de l’Institut d’Écohérence).

Donc peu importe le modèle de société dans lequel nous voulons vivre, les priorités doivent émerger de la base vers le haut et non du haut vers le bas. C’est au-delà d’un parti. C’est ça un projet de société. Là est le talon d’Achille de tous les partis. On nage entre statu quo et improvisation! Nul ne propose une destination claire avec une boussole de valeurs communes.

Si tu veux construire un bateau, ne rassemble pas tes hommes et femmes pour leur donner des ordres, pour expliquer chaque détail, pour leur dire où trouver chaque chose… Si tu veux construire un bateau, fais naître dans le cœur de tes hommes et femmes le désir de la mer. – Antoine de Saint-Exupéry

La stratégie du Hérisson pour développer le cocon collectif

Avec ma vigie quotidienne et mes nombreuses lectures sur les sujets abordés ici, je détecte une fatalité parmi la majorité des acteurs de la société. Bien que la résistance semble poindre le nez (voir l’article sur la révolte de la génération Z), la posture mentale collective ressemble à : « quossé tu veux faire ? ». Ça me tue!

Baisser les bras et attendre la fin du monde comme dans « Don’t LOOK UP » le film qui démontre par l’absurdité le monde de lobotomisés qui gèrent notre avenir.

Faut-il donc se résigner à la fatalité du plan imposé sans notre consentement du grand remplacement de l’humain par l’IA (IAG)?

À bien des égards, il est clair que nous avons franchi une ligne de non-retour avec l’IA. Le génie ne retournera jamais dans la lampe. Nous avons lu les histoires autour du Saint-Graäl, et je crois de plus en plus, que l’on a trouvé. Nous avons donné un cerveau à ceux qui n’en avaient pas fait beaucoup usage dans leur vie. On a rendu le savoir aussi banal que lacer ses souliers et le jugement aussi invisible que la poutre dans l’œil de l’autre. On a rendu le désir d’apprendre et l’effort complètement inutiles.

Même ceux et celles qui savaient écrire et réfléchir avec des compétences cognitives durement acquises avant l’IA sont soupçonnés d’avoir délégué leur cervelle. On ne croit plus la vérité, mais les mensonges sont avalés comme des couleuvres. Maintenant, quelles sont les options?

L’heure est à la pause réflexion. L’urgence de la situation (IA, climat) exige une clarté et une concentration stratégiques.

Appliquer la stratégie du Hérisson au défi collectif

As-tu déjà entendu parler de la stratégie du hérisson (porc-épic)? C’est une approche stratégique de management et de développement personnel popularisée par Jim Collins, basée sur une idée du poète grec Archiloque: le hérisson se défend avec une seule technique simple et efficace (se rouler en boule) face à l’astuce du renard qui utilise de nombreuses stratégies.

La stratégie du hérisson vise la simplicité stratégique et l’excellence en se concentrant sur une seule idée fondamentale, transformant ainsi la complexité en vision claire.

J’ai donc réfléchi à cette idée que nous devons nous concentrer collectivement et cesser de s’éparpiller. Le cocon collectif représente l’effort organisé et participatif nécessaire pour réaliser la métamorphose. Je le vois comme le hérisson formé par au moins 3,5 % de la population participe régulièrement pour créer la conscience et la sagesse collectives. Une boule d’énergie créative concentrée à repenser la suite des choses.

Il y a trois questions clés de la stratégie du hérisson qui s’appliquent au projet de cocon collectif québécois (la métamorphose vers une démocratie mature) :

  1. Où pouvez-vous être le meilleur au monde ? Dans le contexte de la métamorphose, l’excellence doit être orientée vers la survie et le bien-être. La capacité essentielle à développer est la sagesse collective (intelligence holistique et prédictive), instrumentée par la conscience collective (intelligence sensible et synthétique). Nous devons reprendre le contrôle de notre destinée et cesser de regarder l’avenir comme une fatalité inéluctable.
  2. Qu’est-ce qui anime profondément votre passion ? Pour le projet de métamorphose, la passion collective doit être le bien-être des populations dans une biosphère en guérison et en revitalisation qui demeure profondément humaine.
  3. Quel est votre moteur économique/valeur ? Le moteur de valeur durable ne doit plus être la maximisation du profit privé (qui mène au dommage public), mais la réduction de l’empreinte écologique de 90 % en dix ans et la guérison de la biosphère.

2026 : réduire la dépendance aux « folies du monde »

Il n’est pas facile de faire l’unanimité dans ce monde de contradictions alimenté par les algorithmes de l’ignorance et la peur de l’autre. Nous sommes tellement divisés. C’est fou. C’est sincèrement inquiétant.

Mais si l’humanité a déjà réussi à s’entendre pour éviter un désastre existentiel, comme avec le Protocole de Montréal pour la couche l’ozone ou sur le traité sur la non-profilération des armes nucléaires, il est possible de négocier et de s’entendre sur la gouvernance des technologies à risque. Pour le moment, les 3 grandes puissances qui jouent au Risk pour se séparer le monde n’ont pas beaucoup d’ouverture (le dernier chapitre de Mission Impossible résume bien la situation très probable à terme qu’une Entité prenne le contrôle). Mais viendra un moment, où il faudra réfléchir mondialement aux enjeux pour l’humanité.

Trump parle des pays de merde en parlant des pays sous-développés. Dis-toi que nous serons tous des pays de merde quand la majorité des citoyens seront dépendants des chèques de l’état qui contrôlera absolument tout. 1984 le film… mais en 2034, 50 ans plus tard. C’est pourquoi il faut viser l’autonomie avec l’économie circulaire et la démocratie vivante.

Nous devons choisir d’agir maintenant et le construire ce cocon basé sur la stratégie du hérisson. Selon moi, c’est un acte de courage et d’optimisme profond face à un chemin par défaut inacceptable.

Ce n’est pas une utopie, mais une application de la sagesse : concentrer nos forces sur la survie et le bien-être pour diriger consciemment la technologie, au lieu de la laisser nous diriger.

Les « folies du monde » sont la logique concurrentielle et concentrée dans les mains du plus petit nombre et la « voie par défaut imprudente », celle où l’IA (IAG) devient l’équivalent d’un « déluge de millions de nouveaux immigrants numériques » qui prennent le travail cognitif, et où la course à l’AGI (intelligence artificielle générale) dérègle le climat et la société.

« si vous vous inquiétez de l’immigration qui prend des emplois, vous devriez être beaucoup plus inquiet de l’IA, car c’est comme une inondation de millions de nouveaux immigrants numériques qui ont des capacités de niveau prix Nobel, travaillent à une vitesse surhumaine et travailleront pour moins que le salaire minimum » – Tristan Harris

L’autonomie et le cocon collectif sont la voie pour choisir activement un futur différent, axé sur la collaboration et l’imputabilité, plutôt que d’être passivement entraînés vers la crise. Nous avons le devoir de protester et d’agir comme un système immunitaire collectif contre les aberrations qu’on choisi de nous imposer sans demander notre avis. Il faut rendre les politiciens imputables face aux décisions relatives à l’IA et le climat.

Et si je conclus avec le triumvirat que j’ai soulevé entre IA, climat et démocratie, tu sais maintenant qu’on ne peut pas les dissocier. Il reste maintenant à savoir quelles seront les questions de l’urne dans les élections partout dans le monde à commencer par notre propre province : c’est quoi le vrai projet pour l’avenir des nôtres?

Finalement, il n’y a pas d’heure pour la fin du monde, la fin d’un monde est déjà arrivée. Mais 2026 est tout neuf et il nous appartient de lui donner la direction que nous souhaitons.

Au fait, tu veux savoir quelle est ta posture face à l’IA? J’ai préparé ce quiz qui devrait t’aider à mieux te situer. Merci à tous ceux et celles qui ont contribué à mon désir de vous immortaliser avec ces avatars. Jusqu’à maintenant les testeurs ont adoré. Ça pourrait permettre des discussions fort intéressantes lors de vos rencontres entre amis et famille.

De mon côté, je veux faire de l’IA de sens en 2026 et contribué aux solutions plus que jamais avec l’Institut d’Écohérence.

Sylvie prête pour 2026! Bonne année à toi qui me lit!



Pistes suggérées par Tristan Harris pour faire face aux enjeux de l’IA.

Préambule :

Je dédis ces pistes à ceux et celles qui m’ont joué la carte de l’abdication et de la résignation en 2025. Avec mes suggestions partagées plus haut, celles de Tristan ajoutent de l’espoir. Et puis, il y a un mouvement anti-IA qui se dessine aux É.-U. et qui rallient même des démocrates et républicains. Un mouvement de scepticisme et d’opposition à l’IA bien perceptible aux États-Unis, composé d’activistes civiques, de chercheurs, d’acteurs politiques et d’organisations qui réclament plus de régulation, des limites au développement ou une pause dans le déploiement non contrôlé de l’IA. Ce mouvement est motivé par des préoccupations économiques, sociales, éthiques et environnementales, et il influence déjà des débats législatifs et politiques importants. La force des citoyens va apporter de l’espoir pour une IAG régulée et encadrée.


Selon Tristan Harris, pour faire face aux défis posés par l’intelligence artificielle (IA) et éviter la trajectoire actuelle qui mène à un avenir indésirable, l’humanité doit activement choisir une voie différente en sortant de la logique de l’inévitabilité ou de la résignation paralysante.

Les options et solutions qu’il propose s’articulent autour de l’action collective, de la réglementation internationale et d’un changement de cap technologique :

1. Changement de culture et action collective

Harris insiste sur le fait que la solution commence par une prise de conscience collective et un changement d’état d’esprit :

  • Clarté et Courage : La première étape est d’obtenir une clarté totale sur le chemin par défaut qui mène à des résultats que personne ne souhaite, car cette clarté engendre le courage de choisir une autre voie.
  • Sagesse et Contrainte : L’IA nous invite à devenir la version la plus sage de nous-mêmes. Cette sagesse implique une forme de contrainte et de pleine conscience, car aucune tradition de sagesse ne préconise d’aller le plus vite possible ou de penser de manière la plus étroite possible. Le progrès futur doit dépendre davantage de ce à quoi nous disons « non » que de ce à quoi nous disons « oui ».
  • Protester : Harris croit qu’il faudra une mobilisation publique massive, suggérant que les gens doivent protester et agir comme un système immunitaire collectif de l’humanité pour éviter un mauvais avenir.

2. Mesures réglementaires et politiques

Des actions politiques immédiates et une coordination mondiale sont essentielles pour reprendre le contrôle sur les incitations des entreprises :

  • Voter pour l’IA : Les gens ne devraient voter que pour les politiciens qui font de l’IA une question de premier ordre (Tier One Issue) et qui veulent des garde-fous pour une sélection consciente de l’avenir de l’IA.
  • Accords Internationaux : Il est nécessaire d’établir une sorte d’accord ou de négociation entre les grandes puissances et pays pour faire une pause, ralentir ou établir des lignes rouges afin de parvenir à une IA contrôlable. Il souligne que des précédents existent pour de tels accords sur des technologies existentielles, comme le Protocole de Montréal (pour l’ozone) ou les traités de non-prolifération nucléaire.
  • Réglementation de la Puissance de Calcul (Compute) : Réglementer l’approvisionnement mondial en puissance de calcul (les GPU avancés), qui est considéré comme l’équivalent de l’uranium pour les armes nucléaires, en mettant en place une infrastructure de surveillance et de vérification.
  • Normes et Transparence : Exiger des tests obligatoires de sécurité et des normes de transparence communes pour que le public et les gouvernements sachent ce qui se passe dans les laboratoires d’IA, surtout avant le seuil d’auto-amélioration récursive.
  • Protection des lanceurs d’alerte : Offrir des protections plus strictes aux lanceurs d’alerte pour qu’ils puissent divulguer des informations sans risquer de perdre leurs options d’achat d’actions (stock options).
  • Lois sur la responsabilité : Mettre en place des lois sur la responsabilité (liability laws) pour que les préjudices causés par l’IA soient inscrits aux bilans des entreprises, créant ainsi une incitation à l’innovation responsable.

3. Choix technologiques et de conception

Harris prône l’abandon de la course à l’IA générale (AGI) incontrôlable au profit de systèmes axés sur des applications ciblées :

  • Développer des IA Étroites (Narrow AIs) : Au lieu de construire des IA générales, insondables et dangereuses, concentrer les efforts sur des systèmes d’IA étroits appliqués aux domaines que nous voulons améliorer, comme une agriculture plus efficace, de meilleurs services éducatifs ou une meilleure fabrication.
  • Conception Humaine (Humane Technology) : Construire une technologie alignée sur la dignité humaine et sensible aux vulnérabilités sociétales.
  • Garde-fous pour les compagnons IA : Concevoir des tuteurs et thérapeutes IA étroits qui ne tentent pas d’être des compagnons anthropomorphes, ni de manipuler l’attachement ou de séparer les utilisateurs de leur famille, afin d’éviter la détresse psychologique ou le suicide.

Enfin, j’ajoute ici le courageux projet de la LoiZéro de Yoshua Bengio et ses acolytes pour une IA responsable et sécuritaire pour l’humanité.

Comme tu vois, il y a de l’espoir et sérieusement, commençons par un usage conscient de ces outils qui peuvent mener à de grandes choses bonnes ou mauvaises.

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