Non, je n’ai pas fait d’erreur dans le dernier chiffre. Je ne ferai pas le bilan de l’année 2023. Cette année est bien terminée et aucun retour en arrière possible. Et je m’en souviendrai pour de nombreuses raisons. Pour moi, envisager le futur est un réflexe inné. Je pourrais plutôt parler de 2023 comme l’année où l’alarme a retenti. À la lumière de l’impact actuel de l’IA, il y avait pour moi un besoin de comprendre et ensuite de dire pour agir.
J’écris donc ce billet dans une vision prospectiviste afin d’anticiper la lecture de l’année 2024 dans un an. Inspirée par l’urgence de 2023 qui nous a révélé la nécessité d’agir pour un futur qui nous rassemble. Parce que disons-le un futur qui nous ressemble est ironique en ces temps de clivage idéologique. Il faut donc se rassembler au-delà de nos différences et redéfinir le mot humain avant de penser à se définir comme peuple. Il me semble que le moment serait bien choisi devant les enjeux de l’IA qui remettent en question l’ordre des choses. L’intelligence émotionnelle doit dominer sur l’intelligence artificielle.
L’avenir n’est pas ce qui va arriver : l’avenir c’est ce que nous allons faire
De tous les temps, les humains ont connu l’évolution, c’est le propre de la vie. Ces évolutions ont passé par des révolutions, entres guerres de sang et d’opinions avant de créer de nouveaux horizons. Il y a toujours eu un point de bascule. Un point de non-retour où le statu quo n’était plus une option. Créant au passage des sentiments d’unité très forts parmi les gagnants et encore plus chez les perdants dudit statu quo. Chaque groupe ayant son leader charismatique tenant pour acquis sa victoire et l’autre nourrissant la vengeance. Peu importe les opinions, le monde se parlait à visage découvert et débattait avec conviction de leurs points de vue.
Les chaumières étaient des versions de groupes Facebook sans filtre à l’entrée et sans manipulation de l’importance et la provenance des opinions. Il n’y avait pas d’administrateur ni de modérateur et encore moins d’IA qui décide pour nous. Il n’y avait que le maître de maison qui cessait de servir de l’alcool aux esprits trop échauffés qui ressemblaient de plus en plus à des « trolls ». Les multiples journaux étaient les algorithmes qui maîtrisaient les lignes éditoriales et les angles de présentation des événements. Nous choisissions ce que nous endossions et critiquions ceux qui ne convenait pas à nos croyances.
Alors, si je fais le bilan de l’année 2024 qui n’est pas encore arrivée, je le commencerais par la première chose que j’aurais faite en 2024 : agir.
Nous avons tendance à croire que le futur est écrit et que nous ne pouvons rien changer autre que de le subir. En oubliant que ceux qui nous imposent le futur sont des humains comme vous et moi. Des humains qui savent mieux que quiconque comment tirer profit de notre inertie et contrôler notre destinée à leur avantage.
Par exemple, les récentes élections en Argentine ont été manipulées par de fins finauds qui ont utilisé l’IA pour influencer les électeurs avec des fausses vidéos, des fausses nouvelles et surtout avec peu de moyens. Sachant que nous avons dorénavant un modèle répliqué de Mussolini ou Hitler élu « démocratiquement » en trichant grâce aux manipulations algorithmiques en 2016 et non réélu « démocratiquement » sans tricher en 2020 qui nie en affirmant tout le contraire, comment ne pas s’inquiéter des prochaines élections américaines?
D’ailleurs, selon un article paru dans La Presse sous la plume de Laura-Julie Perreault « Que les démocrates se lèvent en 2024 », l’année 2024 en aura été l’un du plus grand test des institutions démocratiques avec 3,2 milliards d’humains qui auront été appelés à voter dans 40 élections nationales.
Alors que faire devant tant de manipulations du futur et tant de tentatives de pirater la jugeote humaine?
L’authenticité : une monnaie qui a pris de la valeur en 2024
Il y a un bon moment déjà que nous subissons les contrecoups de la désinformation. La vérité à multidimensions existait bien avant les algorithmes de l’ignorance. Il y a des humains qui ont popularisé le concept de la vérité alternative. Trump a été un véritable leader de la désinformation. Rendons à César ce qui appartient à César. Mais voilà que l’année 2024 nous a plongés dans un chaos de désinformation qui a tué le peu de confiance qui existait envers les médias.
Le 4e pouvoir qu’ont été les médias au fil du temps pour apporter un équilibre face aux trois pouvoirs incarnant l’État (pouvoir exécutif, législatif et judiciaire) aura failli à son travail de représenter les citoyens. La technique a été toute simple par les GAFAM : dériver leurs sources de revenus en s’appropriant les ressources publicitaires sans payer les contenus jusqu’à tuer la majorité des médias; remettre en doute le jugement des journalistes de plus en plus taxés de prendre position dans un monde clivé; et voler les contenus crédibles pour en faire des versions travesties via les médias sociaux afin de manipuler l’opinion publique.
Ce chaos a été complexifié par mille avec l’IA à portée de tous les crétins mal intentionnés. Le résultat est simple : 2024 aura connu son année la plus sombre en termes de confiance envers les médias. Les complotistes auront atteint leur objectif : démontrer que tout est manipulé et que la vérité n’existe pas sauf si c’est eux qui la proclament.
Pourtant, il n’y avait jamais eu autant d’opportunités pour démontrer sa valeur dans une économie basée sur la monnaie de l’authenticité. Les consommateurs n’ont jamais tant eu besoin de confiance et de moyens pour faire les bons choix. Ils recherchent les entreprises et les leaders en qui ils peuvent avoir une confiance absolue. Pour avoir cette confiance, il faut miser sur la transparence, l’honnêteté et l’humilité. Il faut cesser de manipuler la vérité comme les techniques de « réduflation », les petits caractères illisibles, les promesses exagérées ou complètement fausses, l’obsolescence programmée et toutes formes de séduction par de la générosité mercantile. Il faut de la Présence, cela fait 16 ans que je le répète.
Il faut remplir la chaudière de la confiance qui a été renversée au fil des dernières années. Les politiciens ont complètement manqué le bateau en nourrissant le populisme et en négligeant de nourrir ceux qui avaient besoin de visionnaires. Certainement pas de girouettes qui changent d’idée continuellement pour s’accrocher au pouvoir. Le Bye-bye a bien illustré cette idée avec le sketch du Plan B.
Et l’intelligence artificielle dans tout ça?
L’année 2024 aura commencé avec de nombreuses poursuites judiciaires pour les GAFAM. Pensons au New-York Times envers MicroSoft et OpenAi sur le vol de leurs contenus ou à Google qui a finalisé un règlement pour un recours collectif d’abus de données. Ces poursuites n’en sont que quelques-unes de plus dans la longue liste qui ne cesse de s’allonger en matière de non-respect des droits d’auteurs en 2024. Pour preuve que l’IA s’abreuve de contenus qui ne lui appartienne pas.
Pendant ce temps, la Cour Suprême du Royaume-Uni a suivi les pas des É.-U. en refusant d’octroyer un droit de propriété intellectuelle à une IA qui a inventé un contenant de boisson et une balise lumineuse. Une autre victoire pour l’humain qui est le seul à pouvoir réclamer des droits de propriété intellectuelle.
Pendant ce temps, la riposte s’impose pour lutter contre le vol des œuvres d’auteurs. Le phénomène s’appelle « l’empoisonnement des données ». Mis au point par la compagnie Nightshade, l’outil permet aux créateurs d’ajouter des modifications imperceptibles dans les pixels de leurs créations avant de les partager dans le Web. Si invisibles aux yeux humains, ces modifications permettent de déstabiliser la formation des modèles d’IA de manière très visible.
Ainsi, si un modèle est entraîné en utilisant des œuvres traitées avec Nightshade, les résultats générés divergent radicalement de ce qui est attendu. Ils ont pu tromper l’IA à tel point qu’elle percevait des images de chapeaux comme étant des images de gâteaux et des images de sacs à main comme étant des images de grille-pain. Ça promet pour la suite des choses.
Au rythme des ripostes, il est déjà noté que ChatGPT 4.0 régresse dans la qualité de ses réponses. En effet, une étude a démontré que la fiabilité des réponses de ChatGPT 4.0 a subi une baisse importante et significative. Il semble difficile d’expliquer pourquoi concrètement, mais les chercheurs préviennent que les entreprises qui misent sur ces outils pour leur productivité interne devraient prévoir des mécanismes de validation rigoureux.
Mais, disons-le franchement, 2024 aura été l’année de toutes les poursuites et révisions législatives devant autant de cas de jurisprudence à l’échelle planétaire. Il ne semble pas que ChatGPT envoie au chômage les avocats pour le moment. Sans compter que la tentation d’avoir réduit le personnel pour les remplacer par les petits robots « intelligents » risque de soulever quelques regrets si la tendance se maintient.
D’ailleurs, un autre article dans la Presse annonçait la saveur de 2024 avec l’intelligence artificielle et les multiples lois qui ont resserré l’étau du buffet ouvert aux titans du numérique. La panique généralisée dans le monde a fini par se concrétiser en un meilleur encadrement qu’en 2023. Facile, il n’y avait rien en 2023. Des suggestions que j’avais énoncées dans mon livre ont pris forme à mon grand soulagement comme l’intégration de filigranes pour identifier les contenus générés par l’IA.
En fait, 2024 aura été l’année record de toutes les lois fondamentales pour l’avenir de la société avec l’IA et sa place dans nos vies.
D’ailleurs, je démarre ma propre riposte avec un logo « Rédaction 100% humaine ». À voir la quantité d’illettrés soudainement capables d’écrire grâce à ChatGPT (le sketch du Bye-bye était suave), l’année 2024 aura trouvé une manière de distinguer le bon grain de l’ivraie. Si chaque fois que tu lis un texte ou regarde une vidéo à partir de maintenant et que tu te demandes qui l’a fait, une machine ou un humain, j’aurai gagné un point.
2024 : l’année de toutes les actions et réactions
Alors, si l’année 2023 m’a fait investir des centaines d’heures dans la rédaction de mon livre « Souveraineté numérique | Aux frontières du réel et du virtuel », l’année 2024 m’aura fait investir des centaines d’heures dans la mise en place d’un projet collectif emballant et très concret : l’Institut d’écohérence. Euh! C’est quoi l’écohérence?
C’est l’écologie et l’économie en cohérence. L’Institut a comme mission de cartographier la conscience collective pour déterminer les défis collectifs prioritaires. Grâce à des dizaines de cellules de prospectives sectorielles, les veilleurs ont pour tâche d’analyser un événement selon des critères très précis. Par exemple, la guerre en Ukraine en février 2022 aurait déclenché un événement à analyser pour toutes les cellules de prospectives. Pourquoi cette cartographie? Parce que pour agir, il faut d’abord comprendre. Le futur n’est pas la suite du passé et le futur s’écrit avec nos actes basés sur nos perceptions. Le futur n’est pas composé de faits. Nulle part, il n’est écrit que nous sommes impuissants face au futur que nous choisissons pour nous et les générations à venir. C’est à nous de décider ce que nous souhaitons comme futur d’abord collectif et individuel.
Si tu as le goût d’agir en 2024 et changer le futur dans lequel j’imagine que tu as l’intention de vivre, fais-moi signe. Je pourrais t’inscrire dans une rencontre d’information pour voir si tu as la trempe d’un veilleur du présent pour un futur meilleur.
Votre message a été envoyé
En attendant, l’année 2024 s’écrit avec nos actions et je dis à ceux et celles à qui j’ai parlé dans les derniers mois qui ont déjà baissé les bras sur un futur dystopique, j’ai cette pensée pour vous : peu importe si tu crois que tu peux faire la différence ou pas, tu auras raison. Le pouvoir de manifestation débute d’abord dans nos croyances et notre posture mentale. Tu as le choix d’être le musicien dans l’orchestre sur le Titanic qui coule ou celui qui aurait pu éviter le iceberg avant l’impact. Peut-être aussi le chanceux qui aura une place dans un canot de sauvetage.
J’espère que 2024 aura été satisfaisante en tous points pour toi et surtout pour nous!

PS Je continue d’offrir mes services de marketing de sens basés sur l’authenticité. Je n’offre pas d’édulcorant, ni de raccourci pour tromper les clients. Ma force est de mettre en valeur les vôtres. Mes clients sont donc des entreprises ayant des valeurs similaires aux miennes.
PPS Mon livre est disponible en version audio sur Audible et sur mon site.


Le principe de réduflation que vous évoquez est symptomathique de la manière dont les industriels voient les consommateurs. Des vaches à lait qu’il n’est pas besoin de respecter. Et il en va pour tout le reste, tout le temps. L’on se comporte avec les autres qu’en fonction de ce qu’ils peuvent nous rapporter. Il n’y a plus d’humain.
https://reduflation.com/
Merci pour cette réflexion pertinente.