Article 2 de 3 : le préambule du dossier ici et l’article 1 de 3 ici.
Dans le premier article de ce dossier, nous avons exploré les dangers de la stupidité collective et des « archipels numériques » qui fragmentent nos sociétés. Le constat est clair : notre capacité de discernement collectif est fragilisée, et les crises qui s’enchaînent accentuent ce brouillard.
Mais que faire face à ce constat ?
C’est précisément ici qu’arrive le projet de l’Institut d’Écohérence. Il ne s’agit pas d’une solution de plus parmi d’autres, mais d’une innovation sociale qui tombe à pic. Une approche capable de remettre la pensée collective au cœur de nos choix de société, en rendant visibles les dynamiques invisibles qui nous divisent.
Cet article présente les principes, la méthode et la vision derrière ce projet. Car avant de voir comment il peut changer notre quotidien, il est essentiel d’en comprendre la logique : pourquoi cette boussole collective est non seulement pertinente, mais nécessaire aujourd’hui.
Le projet de l’Institut d’Écohérence propose une approche radicalement différente pour outiller la société québécoise : la prospective fonctionnelle, conceptualisée par Yves Lusignan. J’ai parlé régulièrement de ce projet dans ce blogue, avec le mot clé « écohérence », tous les articles seront proposés.
Pourquoi c’est différent
Nous vivons à une époque où les crises s’entremêlent : urgence climatique, désinformation massive, polarisation sociale, perte de confiance envers les institutions. Trop souvent, les décisions sont prises à partir de sondages superficiels ou de solutions techniques improvisées, sans qu’on se questionne vraiment sur le sens profond des transformations nécessaires. Je ne parle pas ici de la difficulté de s’entendre ensuite.
C’est pour répondre à cette fracture que l’Institut d’Écohérence propose une innovation sociale unique au Québec : la prospective fonctionnelle, une méthode conçue pour remettre la pensée collective au centre de nos choix de société.
Contrairement aux approches traditionnelles qui se concentrent sur les faits et les solutions techniques, la prospective fonctionnelle :
- Part du vécu et des perceptions collectives pour comprendre ce que les gens considèrent comme prioritaire, au-delà des sondages ponctuels.
- Interroge le “pourquoi”, afin d’aligner nos cadres de référence avant de chercher des solutions.
- Cartographie les tensions et les points de rupture, pour anticiper les crises plutôt que les subir.
En d’autres mots, elle ne cherche pas à prédire l’avenir, mais à nous donner les moyens de le co-construire en conscience.
Une plateforme citoyenne : Eco-SIS
Au cœur du projet se trouve Eco-SIS, une plateforme interactive qui permettra de :
- Visualiser en temps réel les défis hypercomplexes (climat, cohésion sociale, économie, santé).
- Donner la parole aux communautés, afin de faire émerger leur sagesse collective.
- Fournir une véritable boussole d’évolution aux citoyens, aux décideurs et aux organisations.
Voici un aperçu de la plateforme
Concrètement, des prospectivistes formés à travers le Québec animeront des cellules de réflexion locales. Ensemble, ils alimenteront un tableau de bord public qui appartiendra aux citoyens. C’est un outil pour rendre visible les priorités réelles de la population, et pas seulement celles dictées par les cycles électoraux ou les tendances médiatiques.
Ce que ça change pour nous
En nous dotant d’une telle infrastructure collective, nous pourrons :
- Renforcer la résilience du Québec face aux crises systémiques.
- Diminuer les risques de désorganisation sociale
- Réduire les angles morts dans la prise de décision publique et privée.
- Créer un langage commun entre communautés, institutions et gouvernements.
- Former une nouvelle compétence citoyenne : la capacité de lire et comprendre ensemble les dynamiques invisibles qui transforment notre société.
Un projet ancré dans le réel
Ce n’est pas une idée abstraite. Après plus de 10 ans de recherche et développement, dont un projet pilote avec la Nation Atikamekw, l’Institut est prêt à déployer cette innovation sociale. Avec l’appui de partenaires stratégiques, il vise à former plus de 100 prospectivistes et à cartographier des dizaines de défis collectifs dans les prochaines années.
Pourquoi maintenant ?
Parce que la fragmentation sociale et la manipulation de l’opinion publique fragilisent nos démocraties. Parce que les crises climatiques et économiques ne nous laissent plus le luxe d’attendre. Et surtout, parce que nous avons besoin de retrouver un horizon commun.
L’Institut d’Écohérence ne propose pas une solution toute faite. Il propose une méthode, une infrastructure et une communauté pour que nous inventions ensemble des trajectoires viables et inspirantes.
Les Retombées attendues
Le projet de l’Institut d’Écohérence, ancré dans plus de 10 ans de R&D (incluant une expérimentation pilote avec la Nation Atikamekw), vise à :
L’Institut d’Écohérence, ce n’est pas qu’une idée novatrice : c’est une infrastructure citoyenne en train de prendre forme. Elle offre déjà une boussole d’évolution collective, mais son véritable potentiel réside dans sa capacité à nous protéger de la stupidité collective en renforçant notre conscience commune.
C’est ce que nous verrons dans le prochain article : comment concrètement ce projet peut devenir un bouclier contre la manipulation, la désinformation et la fragmentation sociale.
✨ En savoir plus sur le projet, c’est déjà contribuer à sortir du brouillard collectif.
Et si vous participiez à la construction de cette boussole québécoise pour l’avenir ?
Prochain article
/Article 3 de 3 :L’Institut d’Écohérence, le bouclier contre la stupidité collectiveArticle 3 / 3 — L’Institut d’Écohérence, le bouclier contre la stupidité collective
Pratiques, gestes concrets, garde-fous et indicateurs : passer du constat à l’action.


3 commentaires sur « L’Institut d’Écohérence, une boussole pour la conscience collective »