Il y a trois ans, j’écrivais un article sur la fracture numérique. Je parlais d’analphabète de l’an 2000 en discutant du phénomène entre branchés et déconnectés. Cet article est encore d’actualité à mon grand regret. Quoique l’écart de la fracture semble peu à peu se rétrécir entre chaque rive (d’un côté les branchés et de l’autre, la nouvelle solitude des déconnectés), je dois dire très honnêtement, que le fossé lui, devient plus creux en terme de profondeur. Plus les branchés maîtrisent les outils technologiques, plus la pente des techno nuls qui résistent devient difficile à négocier. Ainsi, au début de 2008 lorsque je donnais de la formation à de futurs entrepreneurs, je trouvais déjà aberrant et inconcevable qu’un entrepreneur en herbe n’ait pas d’ordinateur ou pire, qu’il ne sache pas s’en servir. Aujourd’hui, rare sont les personnes qui n’ont pas accès à un ordinateur. Mais la question est : quel genre de modèle et surtout quelle genre de connexion le néophyte a-t-il pour apprivoiser ce monde parfois trop complexe?
L’équipement et les logiciels y font pour beaucoup!
Je reviens de vacances et j’ai fait de longues distances en vélo. Moi qui n’a pas l’habitude, je dois dire que mon corps m’a fait savoir par plus d’un muscle qu’il était temps que je m’y mette. Mais j’ai surtout constaté que le vélo y fait pour beaucoup. Me voilà quitte pour l’achat d’un vélo plus léger et des poignées plus ergonomiques en passant par des vêtements plus adaptés. Normal non? Même chose avec les ordinateurs. Si vous souhaitez haïr l’ordinateur pour le restant de vos jours, commencez avec l’ordinateur du beau-frère ou le mien qui vient de me faire 7 « blue screen » pendant que j’écris ce billet (je sais, c’est l’alerte générale et je suis un peu stressée). C’est assez pour arrêter avant de commencer. La connexion Internet y fait pour beaucoup aussi. Imaginez que vous cherchez sur Google et vous obtenez votre réponse 1000 ans plus tard (en temps Internaute ou avec un modem), vous allez détester faire des recherches c’est garantie. Vous comprenez l’idée n’est-ce pas? C’est exactement ce que l’on fait dans les écoles, les centres d’hébergement ou les organismes sans but lucratif, on récupère le vieux matériel et on créé une nouvelle race de techno nuls frustrés avant de commencer à apprécier. Le summum, c’est aussi de travailler avec des versions désuètes de logiciels populaires ou de fureteurs qui deviennent incompatibles avec tout le monde. Pour un néophyte, ça créé de la résistance inutile, car il ne comprend pas pourquoi il est le seul à vivre des problèmes. C’est mieux que rien vous me direz, mais je ne parie pas ma chemise sur les effets secondaires. L’idée ici est de valider avec ceux qui résistent aux nouvelles technologies, si tout cela ne vient pas d’une mauvaise expérience avec du mauvais équipement.
Comment ne pas s’inquiéter du phénomène de l’analphabétisme moderne?
Il est parfois réellement inquiétant de constater à quel point les jeunes ne savent plus écrire, même s’ils peuvent écrire des centaines de textos par jour. Je comprends les employeurs et les parents d’être préoccupés par le phénomène. Par contre, dans une société qui vieillit, l’allergie aux technologies pour une certaine catégorie de la population est toute aussi préoccupante. Tour à tour, les instances gouvernementales numérisent de nombreux services, même chose avec les compagnies publiques qui nous convainquent de passer à la facturation Internet ou maintenant la télé qui nous prive des plaisirs analogiques. Décidément, difficile d’imaginer que nous réussirons à sauver les irréductibles déconnectés. Dans notre monde en mutation, vaut mieux avoir les mains pleines de pouces pour survivre à l’impitoyable clavier. Je dis pleine de pouces parce que c’est prouvé que les jeunes sont en mutation physique. Ils se servent plus de leurs pouces que de leur index. Demandez à un jeune d’appuyer sur le bouton d’une sonnette de porte pour voir ; 99% des chances qu’il le fasse avec le pouce alors que les générations X en montant le font avec l’index. Alors que faut-il faire face à ce phénomène?
Le monde appartient à ceux qui se branchent tôt!
Si vous lisez ce blogue, vous êtes déjà bien en selle pour l’aventure numérique. Mais voir tout cela comme une mode, c’est faire fausse route. Il est vrai que nous revenons à des bases plus humaines dans moult sphères, mais on ne reviendra jamais à l’âge pré numérique. Si vous connaissez des gens dans votre entourage qui passent des commentaires du genre : « Ha! Moi les technologies, je ne crois pas à cela! » ou « Ha! Moi je préfère le contact humain, j’haïs ça les technos », dites-leur de ma part que ce n’est pas une religion ou un frein au contact humain. Bien au contraire! Grâce aux technologies, nous parlons plus aux gens importants pour nous (pas toujours mieux, mais c’est quoi la différence sans technologie, on parlait mieux avant?). Parlons-nous au bon moment? Ça aussi, c’est une autre histoire qui n’a rien à voir avec les technos, mais avec le savoir-vivre. Là-dessus, il faut le dire que certains manquent de jugement. Par contre, haïr les technos, c’est comme dire, j’haïs les voitures et embarquer régulièrement dans celle des autres pour aller chercher une pinte de lait. On nage dans les technologies, aussi bien apprendre à naviguer dans les eaux et les réseaux. Non seulement le monde appartient à ceux qui se branchent tôt, mais attention aux analphabètes de l’an 2000 qui risquent de vieillir isolés s’ils ne prennent pas le taureau par les cornes!
PS Essayez ce petit test amusant pour déterminer votre quotient technologiqueset faites-le circuler. Si vous répondez oui à une des questions, peut-être avez-vous les symptômes de l’analphabétisme technologique!
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