Au lendemain de mon 28ème anniversaire de naissance, le WWW naissait. J’étais déjà bien en selle pour une carrière bancaire à la recherche de défis marketing. Lorsque je regarde les jeunes à 28 ans aujourd’hui, j’en connais peu qui n’ont pas un téléphone intelligent branché aux doigts et une attitude « réseaux sociaux ». L’apparition de l’Internet aura pris un peu plus qu’une décennie à se démocratiser dans les maisons et les bureaux pour être complètement intégré dans nos mœurs en 2011. Avec les effets positifs et négatifs que l’Internet et les réseaux sociaux ont eu dans nos vies, on peut aussi se demander où sera le WWW dans 20 ans?
J’ai écrit le 7 septembre 2010, « Le web est mort et les martiens envahissent la terre » parce que j’avais lu une prédiction pour le moins loufoque qui annonçait que le Web était mort ou du moins à l’agonie. Un an plus tard, je reçois encore des prophéties qui résonnent sur la même fréquence. Décidément, cette insistance m’interpelle et suscite ma curiosité. J’ai donc fait des recherches plus poussées et écouter les tenants d’une telle théorie et je dois dire que je comprends mieux cette affirmation. Je la comprends, mais ne la partage pas tout à fait. Selon les protagonistes de la théorie de la mort annoncée du Web, les bonnes années sont terminées. Fini les opportunistes qui peuvent dorénavant tirer leur épingle du jeu en proposant des sites simples et des concepts viraux de faible envergure. « The game is over! »
Une consolidation sans précédent
La phase de consolidation est même presque terminée. Les gros ont achetés les petits et les gros achètent maintenant les gros. Sous peu, il n’y aura que quelques joueurs clés pour s’enrichir dans le Web avec votre consentement, faut-il le préciser! Il y a dix ans, les 10 plus gros sites Internet attiraient 31% du trafic et d’ici 2012 les 10 plus gros attireront 85% du trafic. La question de la mort du Web est donc une affirmation qui est plus tournée vers ceux qui voudraient en profiter. La guerre des moteurs de recherche est maintenant déplacée dans les réseaux sociaux. Les moteurs deviennent des réseaux sociaux et vice versa. Oui prendre la meilleure place est en soi un défi et depuis déjà longtemps. Les vingt prochaines années nous promettent une guerre à finir pour les « Walmart » du Web vs les « mom & pop » shops.
Les réseaux sociaux un essoufflement à prévoir
Donc les prophètes qui annoncent la fin du Web s’appuient sur le simple fait que chaque période de notre civilisation où un mouvement est né, la fin du Klondike s’est toujours manifestée. C’est une roue et c’est inévitable. Il y aura donc une période de vaches maigres à prévoir dans un futur rapproché pour les petits joueurs et joueurs marginaux. Peut-on aussi s’interroger sur les réseaux sociaux au passage? Après tout, ces prophètes s’appuient sur l’espace occupé par les médias sociaux pour prédire la fin du Web. Il est évident qu’à la lumière de ce que nous vivons aujourd’hui, et supposant que la courbe de croissance continue, que les médias sociaux seraient voués à un avenir infini. Le problème est que ce n’est pas le cas. Toutes les études démontrent un essoufflement du phénomène. Alors si le Web est mort et que les médias sociaux s’essoufflent, que peut-on espérer concrètement du Web dans 20 ans? Et même dans 10 ans?
Ubiquité, instantanéité et mobilité : Web 3.0 et innovation
Bien malin qui peut prédire cet avenir du Web, mais je parie ma chemise sur une réalité augmentée de la virtualité accessible partout et tout le temps. Un peu comme les téléphones intelligents qui nous transportent en un clic au pays de la connaissance, du divertissement et de l’exploration moderne, je pense que la notion d’ubiquité prendra un tout autre sens. Déjà de pouvoir être webdiffusé ou parler via Skype à tout le monde peu importe où ils sont dans le monde, c’est une forme d’ubiquité. Mais si nous ajoutons la réalité augmentée et des outils de type hologramme, il est fort possible que nous soyons un jour dans une version réelle de Star Trek. Il m’apparaît évident que nous aurons besoin d’une toile mondiale pour se brancher. Le WWW aura changé de forme et d’attrait, mais son essence devrait survivre et ses applications évoluer.
Quant aux médias sociaux, tant qu’il y aura de l’Homme, il y aura des réseaux. La question est plus de savoir qui s’enrichira sur notre propension à réseauter. Enfin, le mobile rendra toutes formes de communications infiniment et irrémédiablement accessibles en préservant la nécessité de se rejoindre sur une grande toile mondiale. La version Web 3.0 promet un avenir brillant à l’Internet en assurant un croisement des données et des humains, une intelligence qui s’ajoutera à notre expérience. En fait, l’avenir du Web est voué à l’innovation et tous ceux qui croient qu’une page Internet assure le succès et bien… bonne chance!
Mort le Web? Un instant, le plaisir ne fait que commencer pour ceux qui savent se différencier! D’accord ou pas? Moi j’imagine déjà mes 68 ans et je souris…