J’hésitais à titrer ce billet : les ruines de Grèce ou la Grèce en ruines? Mais en réfléchissant, je me suis dit que l’objet de mon message serait mieux porté par Épicure lui-même, ce philosophe, apôtre du plaisir, qui disait que seul le plaisir ou la douleur était gage de vérité. Un peu à l’instar de la fable de la cigale et la fourmi, disons que les grecs chantaient et bien maintenant ils doivent danser… le peuvent-ils vraiment?
Mon rêve depuis longtemps est de visiter la Grèce et de me laisser charmer par ces décors d’un blanc enchanteur et de naviguer d’île en île sur ses eaux d’un bleu parfait. De déguster les fruits de mer et les mets typiquement grecs arrosés de bonnes bouteilles de vins divins, le tout agrémenté par le son du bonheur que le bouzouki traduit du cœur des grecs. Oui, il semble avoir été inventé par Zeus ce monde en apparence parfait.
Un rêve qui n’est pas prêt de se réaliser à en juger par le cauchemar qui brouille le paysage. En tout cas, ce sera peut-être la nouvelle Grèce 2.0 lorsque j’aurai les moyens d’y aller, admettant que les années d’austérité à venir lui permettent de capitaliser encore une fois sur ses ruines. Imaginez le coût de la vie déjà très dispendieux et ajouter 23% de taxes sur tous vos achats? Ironiquement, la Grèce a désespérément besoin de touristes de mon genre pour passer à travers cette crise qui s’apprête à faire descendre tous les dieux de l’Olympe. Ne serait-il pas temps de baser leur économie sur un plan de revitalisation du 21ème siècle, l’Olympe 2.0 par exemple? Le pays d’Épicure qui invente des plaisirs grâce à des solutions numériques, question de modifier légèrement leur positionnement de Grèce antique à Grèce « en TIC ».
J’essayais d’imaginer un voisin fictif, fonctionnaire de l’état, qui n’a jamais payé d’impôt et qui fait des travaux au noir de temps à autre, qui se fait soigner et entretenir comme citoyen par un état providence. Oui un voisin qui a les moyens de se payer : une piscine creusée, une belle voiture, deux mois de vacances payées par année, une retraite à 53 ans et j’en passe qui vient sonner à ma porte pour que je paie son hypothèque parce que la banque ne veut plus lui faire crédit?!?!? Je lui dirais de faire faillite sinon, c’est moi qui devrait déclarer faillite pour lui sauver le … . Logique non? En tout cas, Jim Rogers, cet investisseur original, croit que la faillite était la meilleure solution pour la Grèce.
Les pays européens auraient bien aimé offrir un cadeau de grec en guise de réponse au plan de sauvetage demandé, mais ils ont préféré accepter un financement de 110 milliards aux épicuriens de souche simplement afin d’éviter l’effet domino du cancer économique qui s’apprêtait à contaminer les pays en périphérie dans la zone euro. Le Monde écrivait un article sous la plume de Catherine Simon qui se titrait « Les grecs sont comme des petits enfants privés de jouets » expliquant l’état d’esprit dans les pays qui financent des années de laxisme politique et économique. 110 milliards pour éponger le passé et sauver le présent… qu’en est-il du futur?
Lorsque le berceau de l’humanité est menacé de faillite, il me semble que le signal est clair : le party est terminé. Le lendemain de veille sera pénible et la sagesse des philosophes grecs serait plus que nécessaire en ces temps de crise. Qu’enseigneront les écoles grecques aux générations futures? Que le succès arrive à ceux qui font les autruches et qui font la cigale?
J’entendais une journaliste de LCN interviewé un politicien qui se voulait rassurant qui expliquait que le Québec n’était pas dans une situation aussi catastrophique. Nous ne sommes peut-être pas prêts à faire faillite et repartir sur un nouveau Québec 2.0. Par contre, il me semble que cela est une bonne leçon pour tous les pays du monde qui doivent prendre bonne note de ce qui nous attend si nous ne prenons pas action maintenant. Loin de critiquer celui qui a les deux mains sur le volant, mais par moment je sens que les deux mains sont ailleurs… pas vous? Nous sommes en retard de 5 à 10 ans dans la numérisation de nos entreprises québécoises et nous comptons aborder l’avenir avec des projets de construction et de réfection en guise de solution à notre économie. Je ne sais pas pour la Grèce 2.0, mais de grâce, vivement un Québec version 2.0 finalement!
Je ne parlerai pas pour vous, mais moi j’ai envie de vivre dans un Québec en TIC et non en ruine! L’avenir c’est maintenant et je demande la Présence d’un chef d’état, car disons-le la crise ne pourra se résorber en imprimant de l’argent et en endettant les générations à venir sans une vision claire d’un Québec écohérent et prêt pour les défis de demain!
Un commentaire sur « Les descendants d’Épicure ou la descente des épicuriens : y aura-t-il une Grèce 2.0 ? »