Cela fait un bon moment que je veux vous parler de la prochaine vague marketing « la mapmania » qui a commencé avec l’apparition du « GPS ». D’abord vendu comme bidule électronique autonome, il est maintenant intégré dans la plupart des voitures bien équipées et par les systèmes de sécurité de type « Boomrang ». Cette technologie permet de situer géographiquement tous objets ou individus munis d’une puce électronique prévue à cet effet. Cette « mapmania » n’épargne pas les cellulaires qui jusqu’à maintenant ont investi dans la promotion d’une technologie par triangulation basée sur les tours de transmission de signaux cellulaires situées autour du point d’origine de la requête. Quoique le principe soit simple : localiser sur une carte géographique un point de recherche donné, sachez que ce service offert par les grands fournisseurs coûte très cher. En effet, la facture est calculée au nombre de tours de transmission impliquées pour la triangulation. Donc plus vous êtes en zone urbaine et plus la facture monte, mais plus la précision géographique est élevée. Une recherche peut coûter au-delà de un dollar selon l’endroit. Mais la bataille s’annonce difficile pour les télécoms, car voilà que Google annonce en grande pompe son nouveau service « Google Latitude » qui fera appel directement aux satellites.
Commençons par comprendre Google Latitude qui finalement me confirme que mon sujet est très pertinent.
Ce service fait l’objet de beaucoup d’attention médiatique et de nombreux blogues discutent de l’impact et des conséquences de ce nouveau service. Pour les uns, c’est l’incarnation du « Diable en personne » avec une nouvelle poussée de l’atteinte à la vie privée et pour les autres, c’est un service aussi extraordinaire que Google Map qui permet de nous faciliter la vie. Peu importe, je vous laisse faire votre opinion à ce sujet (voir les blogues de CyberPresse et de l’Express). À la fin du débat, il est clair que la logique prévisible de tous et chacun sera de retrouver prioritairement leurs services par correspondance géographique d’où le phénomène de la « mapmania ». Je m’explique.
Disons que vous cherchez un restaurant à proximité de votre lieu physique actuel. Avec un système comme Google Latitude ou votre cellulaire, vous pouvez localiser tous les restos à 1 km à la ronde et faire votre choix. Vous pourrez même appeler pour réserver si nécessaire ou faire le choix en fonction de la situation mitoyenne de tous vos amis. Maintenant, vous êtes chez vous et vous souhaitez organiser une rencontre autour d’un secteur précis. Rien de plus facile en indiquant sur Google Map ou Mapquest l’intersection choisie et en vérifiant les propositions pertinentes qui apparaissent sur la carte. Peu importe que vous soyez en déplacement ou dans le confort de votre maison, l’idée est la même : faire une recherche de commerces ou de localisation d’amis par le biais de la géomatique (géographie et informatique).
Pour les gens de région, cela paraît idiot de voir ce qui se situe au coin du boulevard Talbot et le boulevard des Saguenéens, car les chances sont que tous les gens de Chicoutimi le savent. Par contre, quand un saguenéen vient à Montréal, ce n’est plus la même histoire. Il doit avoir de l’aide pour se situer et s’orienter dans la jungle urbaine. Voyez-vous comment il devient pertinent pour un commerce d’être géolocalisé sur les systèmes comme Google Map? Si vous n’apparaissez pas sur les cartes de Google Map et compagnie, il viendra un moment où vous serez invisible et soumis au seul trafic de la rue où vous êtes situé.
La « mapmania » a des conséquences à bien des égards. Si vous faites un itinéraire touristique par vous-même (comme le CAA le propose à ses membres), vous pouvez choisir vos haltes routières (restaurants, hôtels, points d’intérêts touristiques etc.) de manière très simple et facile. Mais si les informations ne sont pas disponibles, votre commerce n’apparaîtra pas dans les choix du départ, vous excluant de la course aux dollars du consommateur. La valeur commerciale est inestimable.
Je suis allée dans un restaurant, il y a un mois. Cette semaine, je voulais faire une commande par téléphone, mais le nom du restaurant était introuvable dans les annuaires. J’ouvre Google Map et je sélectionne le coin de rue ciblé, le résultat de ma recherche pour les restaurants à proximité me montre 4 pages de possibilités. Au passage, je vois des liens commerciaux payés par les Pages Jaunes qui n’avait pas pu me donner l’information exacte au départ, mais voilà qu’à la page 2 je retrouve le restaurant que je cherche. Pourtant, j’ai reçu au moins 12 propositions beaucoup moins pertinentes en termes géographiques avant le restaurant recherché situé directement au coin de la rue demandé. Pourquoi? L’empire Google frappe encore. Avoir un site Internet visité, s’offrir des clics payants ou être noté par les visiteurs ou référencé par TripAdvisor, sont tous des facteurs de priorisation. La réalité présentée par Google Map est donc franchement avantageuse pour bien des restaurants que je ne cherchais pas. La « mapmania » nous imposera donc un changement d’attitude. Savoir profiter de la latitude positionnelle avec ces outils deviendra un avantage concurrentiel indéniable.
La prochaine étape est de vous envoyer une publicité directement sur les lieux de votre magasinage via votre cellulaire pour vous offrir un rabais valide pour une heure. Rappelez-vous de Tom Cruise dans « Rapport Minoritaire » plusieurs clins d’œil annonciateurs de ce phénomène sont mis en vedette. L’ère de la géolocalisation permet la prochaine percée dans l’hyper personnalisation qui franchira un nouveau pas dans la vie privée. Je vous parie que des compagnies se spécialiseront dans le brouillage de signaux dans un avenir rapproché. En attendant, surveillez la « mapmania » qui promet une nouvelle vision qui rapproche le virtuel et le lieu physique, pour en faire une nouvelle unique réalité.
En attendant, apprenez à dire la vérité ou à fermez votre cellulaire si vous souhaitez mentir sur votre localisation…les cellulaires à la Google Latitude sont très bavards! (petit clin d’oeil pour les paranoïaques!).
Qu’en pensez-vous?
Sylvie,
Les conséquences sont positives et négatives certainement. J’ai eu un sourire quand tu dit: « apprenez à dire la vérité ou à fermez votre cellulaire » – tu as raison…cool !
Merci encore une fois pour ton blog. Super travail !