Chers fidèles blogophiles, vous pardonnerez si je ne vous parle pas tel que promis de mon outil de conférence virtuelle, mais j’y reviendrai c’est promis. Ce qui m’inspire le plus aujourd’hui, c’est les cris du cœur d’un bon ami à moi qui vit l’enfer entre ses retours d’appels ou de courriels laissés sans réponse et ses reports de rendez-vous. Il m’avoue être épuisé de relancer continuellement pour avoir une réponse ou un rendez-vous. Quand ce n’est pas un message froid et impersonnel du genre : Non merci, nous avons tout ce qu’il nous faut. Vous aurez deviné qu’il fait du développement d’affaires. Il faut en faire ou en avoir fait pour savoir que si l’enfer existe c’est bien dans les 9 « non » qu’on doit affronter pour un seul « oui » dans les « cold call » ou appels de démarchage.
J’ai moi-même cette pression du développement d’affaires, mais heureusement que je suis mon propre patron, je m’excuse plus facilement. N’empêche que l’angoisse du non est la trame de fond de tous ceux et celles qui doivent vendre pour se nourrir. Je ne souhaite pas aborder la dure réalité des développeurs d’affaires, mais la discussion m’a amené sur une réflexion en complément de mon article sur La synchronicité des communications.
On pourrait presqu’affirmer sans se tromper que nous faisons face à une nouvelle maladie : la cache-cache courriel. Vous connaissez sûrement la maladie qui consiste à se cacher derrière un courriel pour éviter le contact verbal? Qui n’a pas pêché par excès de courriel au lieu de prendre le téléphone? En entreprise, c’est la nouvelle plaie. Pour un sujet donné, nous pouvons répertorier de 10 à 200 courriels pour de petits et grands dossiers. Sans compter tous les destinataires en copie qui n’ont pas à avoir toutes les communications. Trop c’est comme pas assez. Le summum de l’insulte, c’est de se faire dire par quelqu’un qui t’a mis en « CC » que tu étais au courant et que cela explique pourquoi tu n’as pas été prévenu plus formellement. J’ai vu des copies de courriel dans les dossiers comme si nous avions mis des enregistrements de conversation dans un dossier à l’époque du téléphone.
Enfin, il semble qu’une nouvelle race soit née de cette maladie et je n’ai pas trouvé de meilleur nom que « Bull Shiteur du courriel ». Une mauvaise nouvelle à annoncer et hop un courriel. Un message qui impliquerait des discussions et des argumentations les yeux dans les yeux? Hop un courriel et une panne de serveur avec çà pour expliquer que notre protestation n’a pas été vue?!? Un autre message perdu dans le cyberespace! Des émotions trop difficiles à dire? Hop un courriel bien léché pour ne pas vexer ou dépasser notre pensée. Si parfois ces moyens sont de loin les plus adéquats avouons que nos communications se stérilisent au nom de l’efficacité et du savoir dire ou plutôt du savoir écrire. Nous ne savons plus « être ». Lorsque j’encourage les e-motions dans les communications, je ne dis pas cachez vous derrière vos courriels. Je dis interagissez et humanisez vos communications. Ajoutez du piquant, soyez vrais et surtout arrêter de faire semblant d’être collaboratif alors que tout ce que vous faites c’est d’essayer de vous esquiver en vous sauvant la face. C’est tellement facile pour certains de prendre des jours à répondre à un petit courriel, alors prenez le téléphone et ne vous laissez pas dire par courriel ce qu’il ou qu’elle n’ose pas vous dire en personne ou au téléphone.
Le pire c’est que dans le feu de l’action on reporte toujours les courriels et les messages qui nous semblent moins importants. C’est normal. Mais à force de les mettre en bas de la pile, on finit par les oublier. Soignez votre image veut aussi dire soigner la qualité de vos communications. Faire des affaires implique que parfois nous sommes sollicités et parfois que nous devons solliciter. Le respect de ces règles de base est de nature à rendre le développement d’affaires moins pénible et plus bénéfique pour tout le monde. Un développeur d’affaires a généralement des solutions et non des problèmes à vous offrir. Une simple réponse ou une proposition de rendez-vous pourra peut-être vous éclairer sur d’autres solutions pour vous et votre entreprise ou à confirmer que vos choix sont les meilleurs. Gardez-vous du temps pour cela, c’est votre responsabilité. Traiter les autres comme vous aimez être traité. Y a-t-il quelqu’un à l’autre bout du fil?
Bonne communication et que Dieu vous épargne de la maladie de la « Cache-cache courriel » ou pire des « Bull Shiteur du courriel »
Sylvie Bédard
Stratège – Formatrice – Conférencière
2 commentaires sur « Y a-t-il quelqu’un au bout du fil? »